"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Faut faire le tri entre plein de femmes-pixels en bikinis avant de tomber sur une affiche décente.
J'ai jamais été un très grand fan du cinéma de Miike. A vrai dire, à part Audition et un petit bout de Sukiyaki Western Django, tout les autres films que j'ai vu me sont restés sur l'estomac. Pas que ça soit une bouillie visuelle difficile à avaler, loin de là (Takashi a vraiment un style particulier et bien à lui), mais son cinéma ne désemplit jamais d'idées grotesques qui tue dans l'oeuf toutes celles, géniales,qu'il a pu avoir juste avant. Et au vu du premier épisode de la trilogie Dead or alive, cette saga semble adopter ce schéma de fonctionnement à la perfection.
On a retrouvé le cousin éloigné de Steven Seagal !
Le début du film est psychédélique et clipesque à souhait. Miike nous monte une sorte de partie de flipper visuelle géante où les images s'entrechoquent, toutes plus violentes les unes que les autres, mettant en scène sa galerie de personnages. Allié à une musique électronique japonaise assourdissante, on a l'impression de voir naître la folie pure au sein des esprits les plus torturés de ces âmes vagabondes du Tokyo nocturne. Une bande annonce pré-générique de tout ce que le spectateur va subir tout au long du film et, peut être, de la saga. Puis le calme surgit, au détour d'un plan et l'enquête commence. Loin d'être traité à la volée, l'intrigue policière n'est pas foncièrement mauvaise, même si elle manque réellement d'implication dans la structure du récit. Miike préfère jongler entre relation familiale et affective, agrémentée de quelques gags dont il a le secret.
Y'a des moments comme ça où Miike est égoïste et se perd dans son délire...
Et l'humour, aussi omniprésent soit-il, a du mal à passer à certains moments tant il force le sourire et le rire. Le fantastique a une part bien moins importante que dans ses productions habituelles, le scénario se concentrant davantage sur la relation du flic entre pouvoir et justice, respect et honneur. D'une fidélité sans bornes, on s'émeut de sa difficulté à exprimer ses sentiments auprès de sa femme. Malgré toute la peine du monde qu'il se donne pour la contenter, celle-ci ne semble jamais satisfaite et le dévore à petit feu au fil des jours, jusqu'à ce qu'il ne devienne que le spectre de lui même et que sa raison plie bagage. Et c'est dans une fin aussi jubilatoire qu'incroyablement poussive que les émotions explosent et que l'homme renaît enfin de ses cendres, par l'intermédiaire d'une autodestruction préalable.
L'ultra violence du film n'a jamais de limites.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, je me suis laissé happé par cette histoire originale sans vraiment m'en rendre compte. Même si quelques longueurs parsèment le film, c'est un gratin de fun et de génie visuel qui se met en place, Miike nous invitant à partager son art et sa délicatesse légendaire dans un melting pot de violence outrancière.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Je suis aussi surpris que toi 'avoir aimé car je ne suis vraiment pas accro ni au cinéma de Miike, ni à son personnage. Mais ce Dead or alive, je l'ai pris comme un shoot extrême qui te vrille les neurones et le trip est plutôt bien passé. Après, de là à le revoir...
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Dommage, j'ai prévu de me faire la trilogie J'en ai entendu beaucoup de bien du 2, je pars confiant !
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Ne jamais mais alors jamais se fier à l'affiche d'un film...
Deuxième opus et deuxième surprise. Cette fois, Miike délaisse son ultra-violence et fait entrer par la porte de service une tendresse et une compassion inhabituelle chez lui. A y regarder de plus près, on peut même dire que hormis le casting des deux principaux acteurs, on passe du coq à l'âne. Plus dépouillé en terme d'expérimentations visuelles et sonores, Dead or alive 2 prend à contre-pied le spectateur qui s'attendait à être livré à nouveau face à un spectacle extrême. Loin de s'être assagi (il y a quand même une fusillade très sanglante), le réalisateur prend le temps de nous exposer ces personnages. Une sorte d'introspection qui est bénéfique au rythme de la trilogie, même si ça peut paraître étrange au vu du titre de la saga.
C'est tout le contraire du premier épisode. Cette fois, les personnages sont attendrissants.
Le gros point positif du film, c'est qu'il prend son temps pour nous amener jusqu'à cette île d'où nos personnages sont originaires. L'île représente ni plus ni moins qu'un havre de paix où il fait bon se ressourcer pour évacuer le stress du quotidien et les problèmes liés au boulot. Une sorte de temple de la méditation où la nostalgie envahissant les personnages parvient également à apaiser le spectateur, soumis à rude épreuve jusqu'alors. Certaines scènes sont marquantes de par leur simplicité et leur sincérité (on s'imagine très bien partager leurs moments de réflexion). Les acteurs, jamais envahissants par leur sur-jeux, offrent de très belles prestations tout en finesse, qui nous font oublier la violence dont ils savent faire preuve.
Le fantastique est toujours là, mais tellement distillé qu'il paraît invisible.
Comme auparavant, le film se découpe en deux parties très distinctes: celle de leur quotidien de tueurs à gages, violente à souhait et celle, émouvante, où ils partagent des bribes de souvenirs au coin du feu. Dis comme ça, ça parait facile de nous émouvoir et de faire passer la pilule de leurs agissements, mais l'identification à ces deux marginaux est si forte qu'on ne peut que s'attacher à eux et aimer les voir s'épanouir et évoluer dans une insouciance feinte (j'ai pensé au nettoyeur de Leon à certains moments). Invincibles lorsqu'ils sont dans leur zone neutre mais pourtant si proches de la mort par leurs choix de vie, ces ailes noires et blanches (symbolisant davantage le yin et le yang que le bien et le mal) sont autant de signes distinctifs qui nous permet de comprendre que ces deux malfrats au coeur pur (l'explication de leurs actes est aussi bien plausible que moralement intéressante) savent parfaitement que leurs vies ne lueur appartient plus vraiment (d'où tous ces flash-back, ces films d'époque,...).
La pièce de théâtre est une sorte de condensé du cinéma de Miike pour le plus jeune âge.
La mise en scène, beaucoup moins brouillonne et évolutive que dans le premier film, est lente et observatrice, se contenant, bouillonnante pour exploser dans les scènes de violence pure. Dead or alive 2 représente aussi bien un aboutissement dans le cinéma de Miike qu'un sommet atteint dans la trilogie. Je sens que la descente va être sévère...
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Gros soutien à toi Jack! J'aime bien (voire beaucoup) ces 2 là! Et le trois, faut le mater aussi, en mode je mate un truc pas normal et fauché à mort...