Rien que pour vos yeuxde John Glen (1981)
12ème opus très méditerranéen (Albanie, Grèce, Italie, et Espagne sont au programme). Ce nouveau Bond marque le passage aux années 80, et l'arrivée aux commandes de John Glen, qui avait officié comme monteur sur plusieurs autres films de la série. A défaut d'être un grand réalisateur, c'est un faiseur assez correct, et il délaisse l'humour potache et débilos qui avait entâché les 4 premiers Moore.
Car c'est là un vrai changement de ton. Bien sûr Moore a toujours quelques punchlines idiotes à débiter, mais on retourne vers une tonalité bien plus sérieuse. Le scénario en lui-même déjà, sur fond de guerre froide avec les Soviétiques cherchant à récupérer un système secret anglais. Pas de milliardaire mégalomane mystique qui veut dominer la Terre, pas de base secrète gigantesque avec des centaines de soldats... Et pas de gag douteux qui vient ponctuer chaque scène d'action.
Y'a que la séquence prégénérique et le final qui restent légers comparativement au reste. Première séquence bizarre, sans aucun rapport avec le film, où on voit Bond sur la tombe de sa femme. La pierre tombale indique bien 1969, soit l'année du film
Au service secret de sa majesté. Mais par contre la suite ressuscite Blofeld (qui était déjà mort dans
Les diamants sont éternels) le temps d'une dernière apparition et d'une fin pas très glorieuse. Peut-être histoire de dire qu'on tourne définitivement la page sur une époque.
Bernard Lee, l'acteur qui incarnait M depuis le tout début, étant mort avant de pouvoir tourner ses scènes, son rôle est supprimé. Pas de M donc dans ce film (ça doit être le seul de la série). Y'a tout de même les indéboulonables Q et Miss Moneypenny.
Bond n'use pas de gadgets dans le film, il fait avec les moyens du bord, et ce serait plutôt ses ennemis qui sont mieux équipés que lui.
Niveau action cet opus est assez généreux, pas mal de poursuites et scènes de fusillades. Y'a la mythique poursuite toute en voitures françaises (2CV contre peugeots 504), et avec Remy Julienne aux cascades ça assure bien. Y'a d'excellentes scènes sous-marines, la meilleure poursuite à skis de la série (avec un passage dans une piste de bobsleigh en ski et à moto!), et plutôt qu'une base secrête à la fin, on a un décors magnifique d'un vieux monastère en haut d'une falaise à pic, qui donne lieu à une vraie scène d'escalade assez tendue.
La JBG du film, Carole Bouquet : elle joue pas super bien, mais elle était vraiment très jolie. Le plan où Bond la voit pour la première fois : elle shoote un gars à l’arbalète puis enlève son chapeau à voile et découvre son visage, elle est juste magnifique. Et avec son arbalète, elle a un certain charisme mêlé à son charme.
En plus Bond met totalement de côté son obsession dans ce film (et oui il viole personne!). Il ne couchera avec Carole qu'à l'ultime fin du film, et avec une seule autre femme en cours de route, mais pour le bien de sa mission (et elle finira assassinée comme toujours). Y'a même une patineuse toute mimi qui lui tombe dans les bras, et Bond la repousse la trouvant trop jeune. Evènement à marquer d'une pierre blanche dans la saga!
Côté homme de main on note du changement de ton là aussi. Fini les types aux particularités spéciales comme Oddjob, Requin et confrères. ici on a un bulldozer agent du KGB, mais surtout le personnage de Locque, un tueur froid, psychopathe et assez glaçant. Et Bond finira par l'exécuter tout aussi froidement: ça fait vraiment bizarre pour du Moore.
De mémoire c'était mon Bond préféré avec Roger Moore, et je pense que ça va le rester, sauf immense surprise sur les 2 derniers.
7.5/10007 n°1: James Bond contre Dr No (Terence Young) :
6/10007 n°2: Bons baisers de Russie (Terence Young) :
7.5/10007 n°3: Goldfinger (Guy Hamilton) :
8/10007 n°4: Opération Tonnerre (Terence Young) :
6.5/10007 n°5: On ne vit que deux fois (Lewis Gilbert) :
6.5/10007 n°6: Au service secret de sa Majesté (Peter Hunt) :
7.5/10007 n°7: Les diamants sont éternels (Guy Hamilton) :
5.5/10007 n°8: Vivre et laisser mourir (Guy Hamilton) :
3/10007 n°9: L'homme au pistolet d'or (Guy Hamilton) :
3.5/10007 n°10: L'espion qui m'aimait (Lewis Gilbert) :
5.5/10007 n°11: Moonraker (Lewis Gilbert) :
3.5/10