[Mark Chopper] Mes critiques en 2013

[Alegas]

NWR, de Laurent Duroche (2012)

L'histoire : Ce documentaire se penche sur la vie et la carrière du cinéaste Nicolas Winding Refn, de son enfance au tournage de son prochain film, Only God Forgives...

Second documentaire consacré au cinéaste après l'excellent Gambler qui se penchait sur sa situation difficile après les échecs de Bleeder et Inside Job, entre volonté de conserver son ambition artistique et nécessité de se compromettre pour éviter la banqueroute avec les tournages de Pusher 2 et 3, NWR ne convainc pas autant... Nicolas Winding Refn, que l'on apprécie ou pas son travail, demeure quelqu'un de fascinant, l'un des rares auteurs cultes a avoir émergé ces dernières années. Une fascination qui peut s'expliquer par plusieurs points : le fait qu'il gomme la notion de frontière (né au Danemark, élevé aux Etats-Unis, capable de tourner aussi bien en Angleterre qu'en Thaïlande), qu'il se réinvente à chaque film pour ne jamais se répéter (quitte à donner l'impression de bouffer à tous les râteliers et/ou à connaître quelques ratés...) et qu'il présente un mélange de timidité et d'ego surdimensionné mis en avant (qui produit un humour particulier dont je suis friand). Sans compter le fait que le cinéma, sa famille mise à part, semble bien être la seule et unique chose qui l'anime et le fasse avancer...

Là sur l'affiche, c'est Scalp.

Bien des pistes auraient pu être explorées, mais beaucoup se révèlent seulement esquissées : s'il n'était pas utile de revenir sur la période noire évoquée dans Gambler, il aurait été intéressant de pousser le cinéaste dans ses derniers retranchements, de tenter de faire tomber son masque, notamment lorsqu'il évoque ses difficultés au Danemark et ses relations que l'on devine tendues (ou inexistantes ?) avec l'ensemble de la profession dans son pays d'origine (ce qui peut expliquer, en plus de son ambition, l'orientation internationale de son cinéma). Les intervenants (Jodorowsky, Noé, Mikkelsen, Gosling, les membres de sa famille...) sont tous acquis à sa cause et il aurait été judicieux de tempérer la nature laudative de l'ensemble (Laurent Duroche est fan et ceci se ressent) avec des contradicteurs (son cinéma, après tout, a tendance à opposer les spectateurs)... Et, surtout, il aurait été judicieux de se pencher plus longuement sur ses méthodes de travail (assez surprenantes, notamment cette volonté de toujours tourner par ordre chronologique), ce qui est à peine dévoilé avec la préparation de Only God Forgives...

Note : 5,5/10

[Alegas]

La légende de ton image m'a tué.

Sinon, en tout point d'accord avec ta critique, faut vraiment que je mate Gambler.

[Scalp]

J'aime pas les moustaches.

[Heatmann]

non ?

[Mark Chopper]

J'aime pas les moustaches.

Celle-ci n'est pas indienne : ça devrait aller.

[Alegas]

Dredd, de Pete Travis (2012)

L'histoire : Dans une mégalopole futuriste gangrenée par la criminalité, seuls les Juges (à la fois juré, juge et bourreau) maintiennent un semblant d'ordre. Deux d'entre eux, le Juge Dredd et une nouvelle recrue, se retrouvent enfermés dans un immeuble, à la merci d'un gang de trafiquants de drogues...

Nanar de luxe, ringardissime dès sa sortie, handicapé par le pire sidekick de l'histoire du cinéma : difficile de trouver la moindre qualité à la première adaptation de Judge Dredd, sortie en 1995, avec Sylvester Stallone dans le rôle-titre. Les premières minutes de cette nouvelle version, en revanche, laissent espérer le meilleur : aucune fioriture, quelques mots en voix off pour poser le contexte et l'action, cash et badass, se montre au rendez-vous. Mais quelques fausses bonnes idées, ainsi qu'une direction artistique parfois douteuse et dégoulinante, ne rassurent pas et poussent Pete Travis à se prendre pour Zack Snyder, avec des séquences en CGI tournées avec abus de ralentis : or, seul Zack Snyder peut faire du Zack Snyder. Les fausses bonnes idées sont au nombre de deux : une drogue qui fait voir le monde au ralenti à celui qui la consomme et le fait que Dredd se voit flanqué d'une apprentie douée de télépathie. L'intelligence du scénariste Alex Garland, ici, est de ne pas vouloir trop en faire et d'offrir ainsi au réalisateur un cadre minimaliste qui lui accorde la liberté nécessaire pour mettre en scène ce qui se révèle bien rare de nos jours : un spectacle adulte, sans compromis. Tant de violence aurait-il été permis avec un plus gros budget et un univers plus ample ? En ces temps de javellisation hollywoodienne, il est permis d'en douter. Avec une trame simple qui rappelle tant les derniers tomes du manga GetBackers que The Raid, préférant le côté irréaliste du premier au caractère sec du second, nous suivons donc le Juge incarné par un Karl Urban robotique et son apprentie exploser quelques têtes, celles du gang du Lena Headey (dont le jeu outrancier risque de diviser les spectateurs). Et le rythme ne faiblit pas quatre-vingt-dix minutes durant... Sans véritable surprise, si ce n'est cette efficacité que je n'espérais pas, Dredd assure un spectacle bourrin et si certaines fautes de goût sont flagrantes, elles n'ont en rien gâché mon plaisir.

Note : 7/10

[Jack Spret]

Il me donne vraiment très envie celui là, malgré toutes les mauvaises critiques qui pullulent sur le Net

[Heatmann]

[Pete Travis à se prendre pour Zack Snyder

la ca fait assez haut de gamme de citer snyder , moi j'ai plutot penser a paul anderson ( honnetement )

[caducia]

A se demander des fois si on a vu le meme film....

[Mark Chopper]

+

[Dunandan]

The Killer, de John Woo (1989)

L'histoire : Un tueur à gages décide, après avoir blessé une jeune chanteuse dont il est tombé amoureux, d'effectuer un dernier contrat. Mais ses commanditaires et un policier zélé se mettent en travers de son chemin...

Flash-back autobiographique : la scène se déroule en octobre 1998. Je viens d'emménager à Reims et, très vite, me mets en quête d'un vidéoclub digne de ce nom. Oui, je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître : un temps où je loue l'essentiel de mes découvertes cinématographiques, le plus souvent en VHS et en VF, faute d'alternative, un temps sans Internet à haut débit, médiathèque et DVD. Enthousiasmé par Volte/Face l'année précédente au cinéma (j'en suis revenu), je décide de découvrir la période HK de John Woo et et jette mon dévolu sur The Killer. Je rentre chez moi, lance la lecture et, deux heures plus tard, ma vie a changé. Voilà l'oeuvre qui m'a donné le goût du cinéma asiatique et fait comprendre qu'il fallait parfois retrousser ses manches pour découvrir des bons films et ne pas se contenter de ceux dont les médias parlent et le grand public se contente. Pourquoi un tel film, qui enfonce dans les grandes largeurs tous les films d'action américains, ceux de John McTiernan mis à part, n'a-t-il jamais été diffusé un dimanche soir en clair histoire de faire comprendre au téléspectateur qu'il existe un autre cinéma ? Voilà la question que je me suis alors posé.

Avec The Killer, on entre dans le domaine de l'affectif. L'un de mes cinq films préférés de tous les temps, que je ne me lasse pas de revoir. Oh bien sûr, je sais qu'il n'est pas sans défaut : un personnage féminin insupportable, une photographie trop terne, un traitement de l'amitié naïf qui flirte parfois avec le niais... Mais je m'en fiche. Parce que je me souviendrai toujours de cette première fois, qui m'a donné envie d'appeler tous mes potes pour leur dire que j'avais découvert le film ultime. La classe de Chow Yun-fat avec son grand manteau noir, son arrivée dans le bar qui, je l'ignorais alors, rappelle celle d'Alain Delon dans Le Samouraï de Jean-Pierre Melville, classique auquel John Woo rend hommage. Ces nombreuses scènes d'action insurpassables, si ce n'est par le cinéaste lui-même avec A toute épreuve. Cette relation faite d'adversité, d'empathie, de respect et d'amitié entre Chow Yun-fat et le très mésestimé Danny Lee. Cette conclusion explosive et déchirante dans l'Eglise... Je ne m'amuserai pas à recenser tout ce qui est iconique dans ce film, au point de symboliser tout un pan du cinéma HK. Je ne me lancerai pas non plus sur le génie du montage, quelques captures d'écran suffiront.

Le monde des amoureux du cinéma est tout simplement divisé en deux catégories : ceux qui ont compris que ce film était un classique intouchable et les autres. Un chef-d'oeuvre qui ne pouvait naître qu'à HK, qui aujourd'hui n'est plus que l'ombre d'elle-même.

Note : 10/10

[Scalp]

Le premier de l'année :

[Pathfinder]

Bon faudra bien que je vienne lâcher mon 9 un jour!

[Mark Chopper]

9 c'est une note d'aigri.

[Scalp]

Y a trop d'aigris sur ce forum.