Les Sept Mercenaires John Sturges - 1960
Un des films de chevets de mon enfance au même titre que les Leone et la Grande Evasion, un film que j'ai vu des tas de fois et dont je me lassais jamais et bein ça fait toujours autant plaisir de le revoir et je m'attendais à le revoir avec un oeil beaucoup plus critique que ça et en fait non je le trouve toujours aussi génial et je préfère même le revoir encore une fois plutôt que mater le Kurosawa, alors oui le Kuro est génial, oui c'est un grand film fondateur toussa mais pour moi y a pas photo le plaisir je le prend devant le film de Sturges ( d'ailleurs Kurosawa aimait bien le film ).
Je le dit à chaque critique d'un film de Sturges mais je comprend vraiment pas son statut de simple faiseur et qu'il ne soit pas plus reconnu car bon sans même parler de ses gros succès populaire, le gars il a quand même des petits western super bien branlé comme
Fort Bravo ou le
Trésor du Pendu, mais voilà c'est pas un cinéaste des grands espaces ou un apotre de la violence, non il faisait dans le divertissement populaire de qualité et il faut que ce soit dit mais les 7 mercenaires ça encule à sec Rio Bravo et pleins de films de Ford vendu comme des chefs d'oeuvre.
Je vais pas rentrer dans le jeu des comparaisons avec le film de Kuro mais pour moi si y a bien un point sur le film de Sturges est plus réussit que celui de Kuro c'est sur ces 7 personnages, franchement dans le Kuro à part Mifune et le chef bein les autres on a tendance à les oublier quand même ( c'est surtout à cause de la prestation magnétique de Mifune qui éclipse tout les autres ), bein pas ici, déjà la phase recrutement reste une des plus efficace du genre et chaque première scène de chaque perso pose d'emblée le personnage et ses caractéristiques, alors bien entendu l'intro avec Bruynner et McQueen reste la plus réussit ( bien tendu comme il faut ) mais j'aime beaucoup celle de Bronson toute simple et très bien dialogué, celle de Coburn est de loin la plus classe et celle de Vaughn est la plus énigmatique.
Les 7 mercenaires plus de 50 ans après sa sortie reste la référence du genre quand on parle de film avec des phases de recrutement, tout simplement parce qu'on a jamais vu mieux depuis.
C'est aussi un regard lucide sur les gunfighter, on voit très bien que leur vie n'est pas si facile avec notamment la super scène de dialogue où il énumère ce que leur vie leur interdit et le film est loin d'être du western à papa avec des personnages tout lisse, genre la scène où on nous apprend que les femmes du village sont planqué pour pas être violer, Bruynner sort un truc du genre, "oue c'est possible on aurait pu les violer mais fallait nous laisser le bénéfice du doute"
Par contre on regrettera un peu que McQueen et Coburn ne soit pas un peu plus développé, au final on ne sait pas grand chose sur leur personnage et là on peut dire que c'est les acteurs qui compense les manques d'écriture des personnages, leur charisme fait tout oublié.
Les dialogues du film sont vraiment excellent :
"-Ah, that was the greatest shot I've ever seen.
-The worst! I was aiming at the horse." ( en plus ce dialogue y a Pellecanos qui le cite dans un de ses romans )
La réal de Sturges à défaut d'être virtuose est super carré, y a pas de fioriture et la maitrise se sent sur chaque plan, et on retient pleins de séquence de ce film : l'intro de McQueen et Bruynner, le duel au couteau, et puis la bataille finale qui envoie du bois avec la mort de plusieurs personnage.
Le découpage des séquences d'action est dans la très bonne moyenne de l'époque, c'est vraiment énergique avec des acteurs n'hésitant pas à faire eux même leurs cascades.
Bien entendu la grande réussite du film reste avant tout son casting prestigieux ( enfin quand il est sorti McQueen, Bronson et Coburn étaient encore des inconnus, ou presque ) et chaque personnage est interprété avec classe.
Steve McQueen gagna son statut de vedette après ce film et on comprend pourquoi tant direct il en impose ce qui d'ailleurs provoqua quelques tension avec Bruyner le premier rôle qui n'aimait pas trop qu'on lui vole la vedette et ça il le fait dès la première scène avec un truc tout con, les 2 acteurs sont les seuls dans le cadre et McQueen attire l'attention en jouant avec les cartouches du shotgun alors que Bruyner allume son cigare avec classe bein grâce à ce petit truc notre regarde se porte immédiatement sur McQueen, surtout que Bruyner en plus d'être le premier rôle c'est lui qui a acheté les droits du Kurosawa pour en faire un remake avec Quinn en premier rôle et Brynner en réalisateur mais bon il y a eu pleins de merde dans la préprod avec procès à la clé même et Brynner s'est contenté du premier rôle et c'est de loin sa meilleure performance, j'ai jamais été un grand fan de l'acteur et ici il est vraiment super bon. McQueen c'est la classe, ici il fait tout avec classe, chaque geste respire la classe, faut le voir dégainer ou à cheval pour comprendre que chez ce gars c'était inné.
John Sturges eu le nez fin avec son casting, c'est lui qui choisit tout ses seconds rôles pas encore prestigieux mais qui allait tous ( ou presque ) le devenir après le film, Charles Bronson et James Coburn y a rien à dire sur eux tant ils interprètent leurs personnages avec toute la conviction qu'on leur connait ( et Coburn dans les bonus est tout content de parler de ce film, on sent vraiment qu'il a adorer son personnage qui pour lui était le Samourai du film avec cette philosophie d'être le meilleure dans le maniement des armes ), Horst Buchholz est pas mal dans son rôle du jeune de la bande ( bon par contre un allemand pour joué un latino c'était un peu surprenant et finalement ça passe d'ailleurs de souvenir la VF de son perso était la moins bonne et ici la VO apporte beaucoup ), seul Brad Dexter ( qu'on retrouvait dans un autre Sturges :
Le dernier train de Gun Hill ) est pas spécialement intéressant mais j'aime bien sa dernière scène ( c'est dommage car le perso avait du potentiel, c'est le seul qui s'engage uniquement que pour l'argent ). Mais avec le temps alors que gamine j'aimais pas ce perso désormais j'ai beaucoup d'affection pour le personnage joué par Robert Vaughn qui est le personnage le plus intéressant, il a pas beaucoup de scène, il parle pas beaucoup mais on comprend très bien ses sentiments et j'adore sa dernière scène où il dompte sa peur, super scène où il est iconiser et où on se rend qu'il est bien ce tueur impitoyable que son intro laisse penser.
Eli Wallach joue ici dans son premier western et forcément il joue un rôle de méchant mexicain et il le fait avec délectation, Tucco n'est pas loin.
La BO de Elmer Bernstein fait partie de ces BO qui sont rentré dans les mémoires collectives, c'est un thème emblématique qu'on prend toujours plaisir à entendre.
Je vais lui attribuer la note maxi, alors je sais très bien qu'il y a des tas de westerns ou même des Sturges meilleur que ce film (
Grande Evasion ou
Ok Corral ) mais devant ce film j'ai le sourire tout au long et le facteur nostalgique fonctionne à plein régime et puis voir Bronson, McQueen et Coburn sur le même plan c'est toujours un truc qui me rend comme un gosse et pour ça le 10 est la seule note que je peux mettre.
"The old man was right. Only the farmers won. We lost. We always lose."
10/10