Ne perd jamais de temps à le mater celui là, tu va le détester.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."
C'est marrant de critiquer des mauvais films. Je prend même beaucoup de plaisir à le faire
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."
Injustement traduit La valse des pantins, The King of Comedy est loin d'être une simple comédie. Comme il le fera plus tard avec À tombeau ouvert, Martin Scorsese n'utilise le rire que comme un vernis qui cacherait les imperfections et sublimerait les personnages pour nous permettre de les comprendre en tissant un lien entre eux et nous: celui de l'humour, compréhensible par tous. Il faut creuser plus avant et voir dans ce film une désacralisation de la télévision, à l'époque où les talks-show étaient à leur apogée (ils le sont d'autant plus aujourd'hui) et se rendre compte que sous ces airs potaches, cette oeuvre n'en est que plus cynique et que l'impact n'en est que plus fort.
Rares sont les personnes à avoir réussi à exploiter pleinement l'aspect comique de Robert De Niro.
S'assurant les services de Jerry Lee Lewis et Robert De Niro, le cinéaste talentueux nous prend à revers en leur faisant incarner des personnages à contre emploi. L'un, habitué aux rôles comiques, détient la part dramatique du film (son premier rôle dans ce registre). L'autre, singeant les humoristes de l'époque, passe de l'ombre (ses précédents personnages chez le cinéaste étaient plutôt sombres) à la lumière. La clé de voûte de la réussite du long métrage étant la parfaite alchimie entre drame et comédie, les deux acteurs piétinant chacun à tour de rôle les plates-bandes de l'autre dans un jeu du chat et de la souris délicieux.
On m'a toujours dit et répété qu'il fallait se méfier des moches...
Jonglant sans cesse entre illusion et désillusion, Scorsese créé un personnage bonhomme qui, par son inexpérience de la vie et sa naïveté confondante, va se gonfler d’orgueil et de colère, jusqu'à devenir la némésis de Jerry. D'ailleurs, on suppose que le prénom du personnage et le même que celui de l'acteur, permettant ainsi de rendre hommage aux comédies célèbres de l'humoriste mais également à attirer plus facilement son attention lorsqu'on le nomme, provoquant ainsi des sentiments vrais qui résonnent mieux face au génie de De Niro. Le persécutant sans cesse par des répliques provocantes et parfois insultantes (hors champ, De Niro faisant exprès d'exaspérer son partenaire pour qu'il joue plus juste), on ressent très bien la tension qui existe entre ces deux monstres sacrés, comme s'il étaient les deux faces d'une même pièce.
Une comparaison d'ego sous forme de caricatures. Une idée absolument géniale !
En bons alter-egos, les deux acteurs se partagent des temps de présence quasiment similaires lors des grandes phases où la personnalité de chacun explose à l'écran. En cela, la scène de la demande de "rançon du succès" est habile car elle permet de confronter le personnage de Rupert à sa propre idiotie (les cartons) et de terminer de cimenter Jerry comme un homme ayant les pieds sur terre malgré sa réputation. Gênant au premier abord, ce mélange entre rêve et réalité parvient à s'insérer dans la linéarité du récit, jusqu'à composer avec la mise en scène et permettre de déceler le vrai du faux à chaque plan.
Certains plans méritent à eux seuls le visionnage du film.
Toute cette manipulation du spectateur pour qu'à la toute fin, Scorsese décide de nous bluffer une fois de plus en nous livrant un épilogue où l'on ne sait plus si tout est vérifiable ou si l'on a fait qu'imaginer l'ensemble de cette farce grotesque. Une sorte de fantasme visuel qui rappelle étrangement celui de Travis Bickle à la toute fin de Taxi Driver. Après tout, tout le monde a bien le droit de rêver de briller l'espace d'un instant.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Ah qu'est-ce qu'elles sont loin les années 80 ! Les péloches burnées, les héros badass, les répliques pourries (aussi bien en V.O qu'en V.F), l'action non-stop, les scénarios riquiquis et les bags guys à la sale trogne. Là dessus, on ne peut pas se tromper. Cobra a bien été réalisé dans cette période bénie qui a vu naître plusieurs des héros de notre enfance (Rocky et Rambo, pour ne citer que ceux où Stallone apparaît). Et il réunit tous ces ingrédients qui étaient à l'époque monnaie courante dans le cinéma d'action américain. Mais est-ce que mélanger tout ce qu'on aime n'importe comment fait nécessairement un bon film ? Est-ce que vous mangeriez une pizza 4 fromages parsemée de chocolat en poudre et accompagnée de frites sauce roquefort, le tout enrichi de foie gras enroulé dans du saumon et trempé dans du cappuccino ?
" - Ça peut le faire, mais accompagné d'une petite bière alors..."
La réponse est évidemment non, ou alors vous avez des goûts étranges. Mais il en faut justement pour tous les goûts afin d'apprécier à sa juste valeur cette quintessence de machisme surarmé qui se prénomme Marion Cobretti. Immortel, con comme la lune, un look improbable, Stallone n'a pas volé son Razzie Award (les autres non plus d'ailleurs). Ce monolithique bloc de muscles dégainant des punchlines à la sauce 80's est le parfait représentant de l'anti-héros qu'on adore détester. Sa morale ne valant pas tripette et sa vision très personnelle de la justice (il a un côté Harry Callahan) lui valent les quolibets de ses collègues. Mais quand rien ne va plus, c'est au Cobra d'agir.
La scène de poursuite offre son joli lot de cascades.
Et pour agir, il agit. Mais d'une manière aussi débile que peu orthodoxe. Seulement, ça n'est pas de sa faute mais de celle d'un scénario un peu à la ramasse. Stallone a du s'entraîner à l'arme à feu et se servir du manuscrit comme cible car leurs agissements sont aussi vains qu'idiots. Et la police n'est pas en reste, se délestant de son enquête pourrie où des dizaines d'innocents meurent (enfants, femmes, vieux: tout y passe !) pour pouvoir se la couler douce en regardant des épisodes de Hooker à la télé. Cette bande d'incapables n'est présente que pour s'égosiller sur l’inefficacité du lieutenant Cobretti. Merci les copains !
S'il porte tout le temps du noir, c'est parce qu'il va aux enterrements de tous les mecs qu'il bute...
Heureusement que les méchants le sont pas trop. Mis à part le vrai bad guy de l'histoire (qui a une gueule de compétition), une balle suffit à les buter. Il faut dire que Cobra se sert de son flingue fétiche. D'ailleurs, il l'aime tellement qu'il a mis un décalcomanie de serpent sur la crosse, au cas où on lui piquerait dans la cour de récré. Cosmatos filme ses fusillades sous acide, les plans très resserrés empêchant de faire respirer l'action et frustrant le spectateur qui louche des deux yeux pour y comprendre quelque chose. Un point dommageable pour le réalisateur qui arrive pourtant à iconiser son héros avec de jolis plans.
" - Parfois, je change de couleur, ça dépend la saison."
Un tas d'idées est inutilisé, comme le fait que Cobretti fasse partie de la Brigade des Zombies sans qu'on sache véritablement en quoi ça consiste (il devait certainement en parler dans le deuxième épisode). Par contre, un tas d'autres idées n'aurait jamais du être utilisé comme le fait que le méchant de la scène d'intro amorce son fusil à pompe trois fois de suite avant de tirer ou que Stallone bouffe de la pizza froide en rentrant chez lui (véridique !). Mais après tout, pour un tough guy comme lui, est-ce que faire différemment des autres n'est pas l'explication de son comportement asocial ? Ça ou un manque de moyens pour acheter un micro-ondes.
Mâchoire carrée, gouttes de sueur, regard félin: on a bien à faire à un bad boy.
Qu'importe, j'ai pris mon pied et passé un bon moment, en rigolant devant les scènes invraisemblables qui s'enchaînaient devant mes yeux, comme ce monstre au visage buriné qui se fait passer pour un balayeur (soit) puis pour un médecin (moins soit). Sachant que ces derniers enchaînent 11 années d'étude, des gardes de nuit et des révisions intensives, ils ont vraiment pas le temps de faire de la gonflette. Mais c'est aussi ça le charme des années 80, savoir faire du beau avec du moche, du long avec du court, du mémorable avec du ratable. Et c'est ça tout ce qu'on aime !
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Merci, c'était un plaisir. Y'a des films où les critiques coulent toute seule sur l'écran
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Jamais vu ce Cobra ! Ca se découvre si on aime les péloches burnées typées 80ies ou sans capital nostalgie, c'est dur à mater pour une première fois aujourd'hui ?
osorojo a écrit:Jamais vu ce Cobra ! Ca se découvre si on aime les péloches burnées typées 80ies ou sans capital nostalgie, c'est dur à mater pour une première fois aujourd'hui ?
Ça se regarde, en mode déviant, sinon sans bagage à ce niveau là, tu va en chier
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Je vais faire l'impasse. Je ne me nourris qu'aux films potentiellement porteurs d'un quelconque enrichissement spirituel. Je doute sur les facultés de Cobra à ce niveau là.
Quand Boy'z n the hood rencontre The substitute...
Il y a une dizaine d'années (au bas mot), j'ai vu la bande annonce de ce film en regardant un DVD (je me souviens encore qu'après, il y avait celle de Spawn). Et étrangement, ces quelques scènes que j'avais vus et cette musique m'avaient marqué. Sans doute régi par le fait que j'étais justement dans ce milieu hostile qu'est le collège/lycée, mon cerveau a enregistré ce film comme un incontournable à voir un jour ou l'autre. Et ce jour est arrivé... Et c'est toujours étrange de trifouiller sa mémoire et de retrouver ce moment de nostalgie pure. Car si à l'époque je m'attendais à un film qui allait me vriller la tête (dans le bon sens du terme), le résultat est tout de même mitigé. Mais je vais essayer d'écarter ce sentiment et de critiquer ce film à sa juste valeur en faisant preuve de la plus pure objectivité.
On est loin des 50 élèves par classe d'aujourd'hui, mais le bordel qu'ils font compte pour double.
Je dis toujours que si un cliché a la vie dure, c'est qu'il est pétri d'une grande part de vérité. Et 187 code meurtre n'échappe pas aux sirènes du genre, brandissant fièrement l'étendard de la diversité culturelle dans les classes, même si elles ne sont principalement composés que de Latinos pour la banlieue Los Angeles et de Blacks pour Brooklyn (vive les idées reçues). Bien loin d'attenter un procès d'intention au cinéaste, je dois avouer que si on y regarde plus près, ça n'est pas le racisme qui est pointé du doigt mais bien le système scolaire et ses dérives. Les fonctionnaires apparaissent tels des pions sur un échiquier géant où la politique et l'éducation s'affrontent sans pitié, à coup de procès verbeux, coûteux et interminables.
Savoir séparer vie privée et vie professionnelle quand on est professeur ne semble pas être chose aisée.
Autant dire que tout le film repose sur les épaules solides de Samuel L. Jackson, incarnant un professeur vétéran d'un lycée de Brooklyn, appelé en remplacement à Los Angeles après une blessure infligée par un élève éconduit du système. Comme dit la devise: on sait ce qu'on perd, on ne sait pas ce qu'on gagne. Et ce que ce David des temps modernes va trouver sur son chemin est un Goliath de déchéance intellectuelle et morale. Les gangs semblent avoir la main mise sur la scolarité de tout un chacun, perturbant les cours et portant fièrement les couleurs de leur appartenance sous couvert de virilité.
Tiens bon Sam: une petite ligne de craie blanche avant la fin de la récré et c'est reparti !
Oeuvre sociale mâtinée de thriller scolaire, 187 code meurtre se suit sans mot dire, les souvenirs de notre propre scolarité refaisant surface au fur et à mesure. Croisé fonçant tête baissée dans la libération de l'éducation pour tous, Mr G. ("G like Gangsta" comme dirait certains de ses élèves) soulève les pierres qui ne devraient pas l'être et attrape le taureau par les cornes pour que le lycée retrouve de sa superbe. Et même si la quête semble perdue d'avance, ces élèves belliqueux nourris au rap et aux films violents semblent peu à peu comprendre une seule chose: la violence en retour.
Une fois que les leaders de classe sont matés, le travail du prof est quasiment terminé.
Kevin Reynolds ne nous plombe pas son film avec une mise en scène classe ou révérencieuse, il se contente de suivre son pèlerin perdu dans un océan de paumés qu'ils va tenter d'emmener sur la bonne voie. Et si certains préfèrent suivre celle de la violence, libre à eux de le faire mais comme on dit à l'école: celui qui tue par le glaive périra par le glaive.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."