L'affiche déborde d'amour et de bons sentiments. Comme le film en fait...
Je ne suis pas particulièrement fan du travail d'Ang Lee. Ce qui m'a poussé à voir ce film, c'est que je m'attendais à avoir un mix entre Las Vegas Parano, le cinéma de Wes Anderson et un travail de fond un peu plus nuancé sur le début des 70's. Évoquez maladroitement le Vietnam avec un personnage inutile, être manichéen au possible en montrant que les gentils hippies ne veulent que paix et sérénité et ne pas se concentrer sur l'aspect sociétal de l’évènement (comme le fait que ça n'arrive qu'une fois et que l'état apprend de ses erreurs), ce sont des erreurs de fond qui plombent injustement la bonne volonté du cinéaste.
Sur les milliers de figurant(e)s employé(e)s, seuls une dizaine jouent à poil. Et pas les plus joli(e)s...
La nudité face à l'adversaire qu'est le public (à savoir ceux qui assistent et n'agissent pas), c'est un point de vue intéressant. Et c'est d'ailleurs l'un des cheval de bataille de la génération hippie. Alors pourquoi resserrer son récit sur une affaire familiale, qui plus est pas très intéressante ? Pourquoi ne pas avoir utilisé ce jeune homme sur qui tout le festival repose pour en faire une sorte de faire-valoir de la liberté individuelle, permettant ainsi au cinéaste de donner son véritable avis sur la question. Avec ce film, on se sent frustré de n'avoir côtoyé qu'une infime partie du bordel qu'a pu être ce festival.
Le pluralisme et la liberté sexuelle dont ils font preuve sont encore un moyen de se démarquer du reste du monde.
Passez la liberté de ton absente qui rend niais le personnage principal et taiseuse son envie d'en finir avec le monde connu (comprendre découvrir de nouveaux horizons), on est en face d'un bon petit film, qui fait passer le temps, une B.O entêtante dans les oreilles. L'humour de certaines scènes passent plutôt bien et rend attendrissant le spectacle. Il est juste dommage de passer rapidement sur les faits et de rendre superflu de telles dérives administratives. Et même si on s'attendait à voir de nombreux clichés sur les hippies, ceux sur les Juifs sont traités honteusement (la mère juive qui cache son magot aux yeux même de sa famille !)
J'avais pourtant dit à ma mère de ne pas mettre de photos de ma chambre sur Internet !
Au niveau visuel, c'est pas moche du tout, Ang Lee se permettant même une reconstitution fidèle, le plan séquence du motard arpentant la foule de spectateurs en montrant long sur l'effort considérable fourni pour atteindre un degré de sincérité bluffant. On vit, on mange et on baise hippie. Par contre, il aurait pu se calmer sur les split-screens qui, loin de servir la narration vu qu'ils sont ni intelligents ni maîtrisés, donnent la nausée les lendemains de réveillon. Un semi-effort qui montre encore une fois que le talent ne pousse pas sur les arbres.
Maintenant, imaginez tout ça en mouvement en essayant de deviner quel personnage de quelle scène parle...
Sympathique tentative de renouer avec un des mythes américains, Hôtel Woodstock se prend les pieds dans le tapis par sa naïveté confondante et son étude inintéressante de la jeunesse perdue. Comme toutes leurs erreurs dans leur passé sanglant, on va vite l'oublié ce film.
6,5/10