Beasts Of The Southern Wild (Les Bêtes du Sud Sauvage) de Benh Zeitlin
(2012)
Bon bah c'est pas très bien malgré les très bons retours que l'on peut lire sur le film depuis sa projection cannoise. Le problème avec ce genre d’œuvres, c'est que c'est tellement axé sur le ressenti du spectateur qu'on peut être rapidement largué par ce que l'on voit, et en l'état, hormis un générique d'introduction enthousiasmant, la magie du film n'a jamais fonctionné sur moi. Du coup, un tel film vu au premier degré fait bien ressortir les défauts du métrage, et notamment ce récit inintéressant au possible dans la façon dont il est représenté. Entre un misérabilisme omniprésent (qui, bizarrement, à souvent tendance à faire des films indépendants des chef-d’œuvre, on avait eu la même chose pour Winter's Bone l'an passé), une volonté maladroite de créer une sorte de magie enfantine (qui plus est, surlignée par des images inutiles) et des personnages auxquels on peut s'attacher, faute de présentation, le film se fait véritablement subir pour celui se fichera totalement de ce récit qui ne raconte finalement pas grand chose.
Et si le tout aurait pu être plus convaincant avec un bel enrobage, on se rend vite compte que la forme se limite tout simplement à de la caméra à l'épaule qui tremble volontairement (et pour le coup, le film possède un certain budget, donc c'est loin d'être une contrainte de tournage). Et autant le procédé, s'il est justifié, peut fonctionner sur quelques séquences, autant cela devient franchement énervant sur la longueur, le visuel se rapprochant plus du documentaire qu'autre chose, un comble pour un film qui se veut être en quelque sorte un conte (et à ce niveau là, le
Where the wild things are de Spike Jonze était autrement plus réussi). Reste néanmoins deux excellents premiers rôles promis à un bel avenir, d'autant qu'on les reverra chez Steve McQueen qui saura certainement en tirer le meilleur.
NOTE : 4/10