[oso] Mes critiques en 2012

[corrosion]

J'en ai un superbe souvenir. Pour dire je parlais encore la semaine dernière de cet intro plan séquence de malade. C'est tellement jouissif que le film prend déjà 5 points sur 10 les 10 première minutes! Et puis il y a le plan de coupe, ds l'ascenseur je crois, qui est pas mal aussi.

[Dunandan]

RUNNING OUT OF TIME
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Johnnie To (1999) | 7.5/10

Chouette jeu de manipulation à double sens entre un truand condamné par la maladie qui souhaite partir en beauté et un flic négociateur qui rentre malgré lui dans la partie sans issue que le premier lui a concocté. L'intérêt majeur du film est ce face à face terriblement passionnant entre deux acteurs au charisme bien marqué, les deux étant vraiment à 100% dans leurs rôles respectifs. Andy lau arrive à retranscrire avec beaucoup de panache le caractère fataliste et méticuleux du truand efficace qu'il incarne, quand à Lau Ching-Wan, il parvient à trouver un bel équilibre entre excentricité, sens de la réflexion et je m'en foutisme d'une hiérarchie qui l'empêche de respirer, pour qu'on prenne immédiatement son personnage en sympathie. Johnnie To peaufine ce petit match jusqu'au dénouement de son histoire, de fait, on est vraiment happé dans le film dès les premières minutes et on en ressort avec la banane. A noter également que To réussit à insuffler à son film une petite touche de romantisme très subtile qui fonctionne à merveille. En l'espace de quelques regards, de gestes évités et sans jamais tomber dans la niaiserie habituelle de ce genre de petit détour scénaristique, il pare Running Out Of Time de petites séquences furtives bien senties qui viennent contraster avec la froideur d'apparat du personnage central de l'histoire, pour lui donner encore plus de profondeur, ce qui est vraiment appréciable.

Johnnie To oblige, la réalisation est faite au cordeau. Et même si le film n'a pas pour lui des séquences d'action à couper le souffle qui en mettent plein les mirettes, le réalisateur préfère en effet prendre le parti de rester sage pour faire la part belle à ses deux acteurs et le face à face qu'ils se livrent, difficile de le prendre à défaut, tout est maîtrisé pour nous proposer un voyage visuel de belle tenue. La photographie est très soignée, le cinéaste prend toujours autant de plaisir à poser sa caméra de nuit pour nous offrir de jolis passages aux lumières artificielles plutôt chouettes.

Running Out Of Time est un très chouette polar qui se suit avec le sourire. Et si l'on pourra lui reprocher un script qui reste tout de même assez prévisible et une réalisation peut être un peu trop sage, on sera d'emblée charmé par les deux acteurs qui font vivre cette bobine bien pêchue, qui parviennent à kidnapper notre attention dès les premières minutes du film pour nous embarquer dans un duel décomplexé très stimulant.

[Scalp]

Pas bien de mettre plus à celui qu'à Breaking News

[osorojo]

Je préfèrerais largement revoir celui ci que Breaking News. Du coup, note logique, pour moi.

[Scalp]

Une poupée vaudou à ton effigie est prête, fait gaffe à ce que tu dis.

[osorojo]

MEMPAPEUR

[Scalp]

Fait pas le malin, mon prochain colis sera piégé.

[osorojo]

L'enfoiros

[Alegas]

Illusration par Martin Ansin

CRONOS
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Guillermo Del Toro (1993) | 7/10

Premier long métrage de Del Toro qui s'embarquait pour l'occasion dans une très chouette interprétation du mythe du vampire sous fond de quête d'une vie éternelle. Le cinéaste y signe une fable moderne très inspirée, très marquée par son réalisme ambiant mais également par un jeu d'ambiances qui laissait déjà présager la beauté formelle de ses futurs films. Cronos est en effet déjà paré d'un travail remarquable en terme de direction artistique et porte indéniablement la pâte d'un réalisateur qui savait déjà où il voulait aller.

Si le script s'avère être somme toute assez classique, c'est la tonalité du film choisie par Del Toro qui surprend. A l'instar du très chouette Martin de Romero, où le vampirisme était abordé à travers les yeux d'un jeune adolescent bien plus en souffrance qu'avantagé par d'éventuels pouvoirs, dans Cronos, ce jeune homme est remplacé par un grand père qui se laisse aller à tester un mécanisme le faisant se sentir plus jeune. La suite est prévisible, le prix à payer pour des années de vie supplémentaires va se révéler être bien trop coûteux. Le côté très réaliste et contenu du film permet à ce dernier de ne jamais tomber dans une démonstration pompeuse du mythe qu'il illustre. On a donc jamais l'impression d'être devant du déjà vu et c'est avec beaucoup d'intérêt que l'on suit la vision très personnelle de Del Toro d'un sujet habituellement propice à de belles envolées surnaturelles.

A ce côté purement fantastique, le cinéaste préfère axer son film sur la relation qu'entretient ce nouveau vampire avec sa petite fille, qui semble être, avec sa femme, sa seule raison valable de vivre. Cette dernière, mutique, l'accompagne tout au long du film, revêtant à la fois le masque d'un amour inconditionnel qui la fait accepter la nouvelle condition de son grand-père mais également celui de la protectrice, qui saura prendre soin de son aîné malgré son jeune âge. Del Toro réussit à traiter cette relation avec beaucoup de subtilité, sans tomber dans un déluge de sentiments qui serait malvenu.

Cronos est un film vraiment intéressant, à découvrir impérativement pour tous les amateurs du réalisateur. Car même si ce dernier est imparfait - on peut en effet lui reprocher un script un peu court ainsi que quelques personnages un peu en décalage avec le ton ambiant de la bobine (celui de Perlman par exemple) - impossible de ne pas se laisser charmer par tout ce travail minutieux émanant des ambiances qui inondent le film. De ce point de vue là, mais également des thématiques majeures du film, Cronos pose les bases des prochains films du cinéaste dans lesquels on retrouvera cette inspiration sans borne et créatrice d'atmosphères envoûtantes, que Del Toro laissera véritablement exploser dans le sublime Labyrinthe de Pan.

[Scalp]

[osorojo]

Films sans critique, vus en famille :

Kidnapping, Gabe Torres, 2012
Rien à voir, on reprend le concept de Buried et on surfe sur la vague qu'il a créé. Manque de bol, l'inspiration est absente de ce repompage en bonne et due forme qu'un double twist minable final achèvera complètement. Même Dorff qui fait ce qu'il peut pour surnager dans ce film au rabais ne parvient jamais à le tirer vers le haut.
4/10

360, Meirelles
Et bien, après un Blindness qui m'avait horripilé par sa fainéantise, Meirelles redore quelque peu l'image que j'ai de lui, et ce, même si ce 360 ne reste malheureusement qu'un moment sympathique à défaut d'être un film mémorable. Le souci, c'est que la galerie de personnages dont il s'intéresse lors d'une tranche de vie qu'ils vont tous partager est tellement ample que les individualités la composant sont loin d'être toutes intéressantes. Certains passages fonctionnent mais ils sont bien trop nombreux pour réellement faire fonctionner le film. En outre le cinéaste se perd quelque fois dans des raccourcis de script en usant de grosses ficelles qui plombent un peu l'ensemble. On est définivement loin d'un Constant Gardener, j'espère que Meirelles va retrouver sa forme, parce que c'est encore une fois un film bien faible que le réalisateur de la cité de dieu nous offre.
5.5/10

Eva, Kike Maillo, 2012
Bonne petite surprise ce petit film de SF qui flirte avec le monde passionnant de la robotique, en empruntant les chemins dégrossis par les plus grands auteurs de SF qui ont traité du sujet. Impossible de ne jamais penser par exemple à des oeuvres de la littérature comme le cycle des robots d'Asimov par exemple, dont le réalisateur reprend les préceptes de base pour nourrir avec créativité son film. Si l'on sent rapidement le manque de budget -certains robots manquent un peu d'envergure - on sent tout de même en Eva une envie de s'approprier une culture et de s'amuser avec cette dernière. L'histoire est passionnante pour quiconque trouve un intérêt dans cette course à la recherche de l'intelligence artificielle la plus proche du modèle humain. Dès lors, on se laisse prendre au jeu de ce chercheur qui tente de construire un robot tout sauf banal, à la personnalité attachante et spontanée. Dommage qu'on voie venir la fin à des kilomètres, le script aurait mérité un peu plus de finesse pour s'éviter de tomber un peu trop souvent dans la facilité. Triangle amoureux de compet', faux mystères peu intéressants, rivalités fraternelles pompeuses, plein de petites choses qui handicapent vraiment le film.
6/10

Rocky 1 & Rocky 2 : 8/10 et 7.5/10 Classiques, j'aime bien les revoir pendant les fêtes en général. J'ai bien envie de voir les autres, j'ai hésité à enchainer avec Mr T hier (j'me suis fait les deux avant d'aller dodo chez mes parents), mais jétais naze

[Alegas]

Ton avis sur Eva est carrément référencable.

[Alegas]

EVA
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Kike Maillo (2012) | 6/10

Bonne petite surprise ce petit film de SF qui flirte avec le monde passionnant de la robotique, en empruntant les chemins dégrossis par les plus grands auteurs de SF qui ont traité du sujet. Impossible de ne jamais penser par exemple à des chefs-d'oeuvre de la littérature comme le cycle des robots d'Asimov, dont le réalisateur reprend les préceptes de base pour nourrir avec créativité son film.

Si l'on sent rapidement le manque de budget -certains robots manquent un peu d'envergure - transpire tout de même d'Eva une envie de s'approprier une culture et de s'amuser avec cette dernière jusqu'à plus soif. L'histoire est passionnante pour quiconque trouve un intérêt dans cette course au progrès, dominée par la recherche de l'intelligence artificielle la plus proche du modèle humain. Dès lors, on se laisse prendre au jeu de ce chercheur qui tente de construire un robot tout sauf banal, à la personnalité attachante et spontanée. Dommage qu'on voie venir la fin à des kilomètres, le script aurait mérité un peu plus de finesse pour s'éviter de tomber un peu trop souvent dans la facilité. Triangle amoureux de compet', faux mystères peu intéressants, rivalités fraternelles pompeuses, plein de petites choses qui handicapent vraiment le film. Au rang des reproches, on peut également rajouter la palette un peu juste en terme d'expressivité des acteurs qui servent le film. A l'image du trop fade Daniel Brühl qui peine à insuffler de la passion à son personnage, ils semblent tous presque anesthésiés par ce joli manteau neigeux qui domine les cadres.

On ne retiendra finalement du film qu'un postulat de départ passionnant ainsi que quelques jeux graphiques assez sympathiques et une photographie soignée. Le robot chat, quoiqu'un peu brut de décoffrage niveau rendu, est très élégant et bien chouette, et quelques idées de développement en robotique sont également joliment rendues. Les séquences de "caractérisation" du futur robot, où le chercheur jongle avec les traits de caractères comme on le ferait dans un jeu vidéo fonctionnent plutôt bien. On regrette juste que le réalisateur n'ose jamais aller plus loin et préfère rester, la faute à manque de budget peut être, constamment en surface des choses. C'est dommageable pour le film qui ne trouve jamais son rythme de croisière et ne laissera en mémoire qu'un bon moment d'image, ce qui n'est déjà pas si mal.

[osorojo]

JE SUIS UNE LÉGENDE
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Ubaldo Ragona et Sidney Salkow (1964) | 6/10

Première adaptation de l'excellent roman du même nom qui touche la cible, mais loupe quand même d'assez loin son centre. Adapté pour le grand écran par Matheson lui même, Je suis une légende premier du nom est logiquement très fidèle au livre et c'est avec beaucoup de plaisir que vous redécouvrirez ce qui fait une partie de la force du livre, si, comme moi, vous l'avez dévoré jusqu'à la dernière page. Malheureusement, si le film s'avère très réussi pour retranscrire le désespoir ambiant dont le bouquin est pourvu, il peine à prendre son envol lorsqu'il s'attèle à la partie dynamique du livre, celle là même qui le rend si atypique. C'est en effet avec beaucoup de déception que j'ai du me contenter d'une rencontre avortée entre le dernier homme sur terre et le résidu de ce qui reste de la dernière mutation de l'espèce humaine vers le genre vampire.

On assiste à tout le dénouement du film avec un sentiment de gâchis tant il est expédié et peu maîtrisé, formellement parlant. Dès que la caméra se doit de filmer une séquence un peu pêchue, on se heurte à une maîtrise technique un peu limite en plus d'être bridée certainement par des moyens trop modestes. C'est vraiment dommage parce que ces petits soucis nous font finir le film sur une fausse note peu flatteuse, alors que tout était plutôt sympa jusqu'à l'insertion des vampires dans le récit. En voyant cette hésitation qui ponctue le duel entre Vincent Price (qui fait le boulot, sans délivrer, à mon sens en tout cas, cette partition fantastique dont bon nombre de critiques se font l'écho) et des zombies énervés qui font rigoler bien plus qu'ils effraient, on comprend pourquoi certains passages traînent en longueur, comme ce flash qui s'étiiiiire plus que de raison pour nous expliquer la condition du protagoniste.

Au final, on a vraiment l'impression d'être devant un essai en partie manqué, ou pire, une oeuvre non finie beaucoup trop marquée par une partie d'exposition trop longue et un dénouement frustrant qui finit avant d'avoir commencé. Le film a tout de même pour lui une belle gestion de sa première partie, lors de laquelle les deux réalisateurs dessinent une fin du monde crédible où l'espoir semble être un mot réservé au dico. Mais dès que les deux compères s'attaquent aux côtés un peu plus couillus du bouquin (et encore, les meilleurs ne sont pas adaptés :/), ils sont beaucoup moins convaincants. Pas étonnant que Matheson ait rejeté le résultat final, au point de se faire créditer sous son pseudonyme au générique.

[Mark Chopper]

J'ai découvert le Will Smith cette semaine et, aimant beaucoup le roman, je me suis justement dit qu'il serait bon de découvrir les précédentes adaptations.

Finalement : je vais m'épargner celle-ci. Merci