EYES WIDE SHUT
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Stanley Kubrick (1998) | 9/10
Un moment que je ne l'avais pas revu, et même si d'un point de vue narratif les surprises laissent place à quelques longueurs, la puissance formelle et symbolique de ce dernier Kubrick reste toujours intacte.
La musique, les cadrages et les plans séquences, et les nombreux plans très explicites conservent donc un charme envoutant et un pouvoir de séduction assez incroyables, entre beauté et voyeurisme. Une ambiguïté sexuelle qui se retrouve aussi constamment dans un récit gigogne qui voit ce couple à l'écran et à la ville s’entredéchirer et se réévaluer sous le prisme du désir et de l'individualité. Tom Cruise est donc projeté dans un enfer intérieur, pavé de mystères et de mauvaises intentions et se retrouve confronté à de nouveaux démons. Son cheminement prend la forme d'une plongée obscure aussi bien personnelle que dans les entrailles d'un New York secret où sous les masques d'une bienséance bourgeoise semblent se cacher les vices et les sévices sexuels.
Le film est admirablement construit mettant en situation directe et intime ce couple iconique, entre mensonges, compromis et introspection. Kidman est somptueuse, charismatique et vénéneuse, et même si elle n'apparaît qu'un tiers du film, elle en constitue le personnage principal, son enjeu stoïque et sa quête véritable. Et l'aveu de son fantasme est une scène terrible, le cœur du film qui va provoquer la perte d'une innocence superficielle. Cruise, lui, déambule, hagard sous le choc de ses propres vérités, et au cours de cette virée nocturne il perd peu à peu de cette fausse naïveté. Les dialogues nombreux sont comme souvent chez Kubrick extrêmement sobres et s'ils ont un peu tendance à s'étirer, leur précision fait néanmoins passer l'ennui pour de l'intérêt.
Le récit alterne les très longues scènes, dramatiques, mystiques et même comiques et la beauté des images n'enlève en rien la proximité envers les personnages et leur côté immersif. Le film est constamment baigné d'un érotisme assez fascinant et la scène de l'orgie est à la fois grandiose, hypnotique et effrayante. Tout dans ce film respire une tension sexuelle latente et la libération cathartique finale de Kidman est une parole d'éveil et un cri du cœur : "There is something very important that we need to do as soon as possible : fuck". Une fois de plus le maître avait tout compris de l'essentiel qui fait tourner le monde et son film impudique en est un ultime témoignage.
La musique, les cadrages et les plans séquences, et les nombreux plans très explicites conservent donc un charme envoutant et un pouvoir de séduction assez incroyables, entre beauté et voyeurisme. Une ambiguïté sexuelle qui se retrouve aussi constamment dans un récit gigogne qui voit ce couple à l'écran et à la ville s’entredéchirer et se réévaluer sous le prisme du désir et de l'individualité. Tom Cruise est donc projeté dans un enfer intérieur, pavé de mystères et de mauvaises intentions et se retrouve confronté à de nouveaux démons. Son cheminement prend la forme d'une plongée obscure aussi bien personnelle que dans les entrailles d'un New York secret où sous les masques d'une bienséance bourgeoise semblent se cacher les vices et les sévices sexuels.
Le film est admirablement construit mettant en situation directe et intime ce couple iconique, entre mensonges, compromis et introspection. Kidman est somptueuse, charismatique et vénéneuse, et même si elle n'apparaît qu'un tiers du film, elle en constitue le personnage principal, son enjeu stoïque et sa quête véritable. Et l'aveu de son fantasme est une scène terrible, le cœur du film qui va provoquer la perte d'une innocence superficielle. Cruise, lui, déambule, hagard sous le choc de ses propres vérités, et au cours de cette virée nocturne il perd peu à peu de cette fausse naïveté. Les dialogues nombreux sont comme souvent chez Kubrick extrêmement sobres et s'ils ont un peu tendance à s'étirer, leur précision fait néanmoins passer l'ennui pour de l'intérêt.
Le récit alterne les très longues scènes, dramatiques, mystiques et même comiques et la beauté des images n'enlève en rien la proximité envers les personnages et leur côté immersif. Le film est constamment baigné d'un érotisme assez fascinant et la scène de l'orgie est à la fois grandiose, hypnotique et effrayante. Tout dans ce film respire une tension sexuelle latente et la libération cathartique finale de Kidman est une parole d'éveil et un cri du cœur : "There is something very important that we need to do as soon as possible : fuck". Une fois de plus le maître avait tout compris de l'essentiel qui fait tourner le monde et son film impudique en est un ultime témoignage.