[Scalp] Mes Critiques en 2012

[Scalp]

Non mais Alegas aussi faut le mettre devant, ça pourrait être marrant ( pis tout les gars qui sont consterné par un drapeau ricain aussi )

[Dunandan]

Confession d'un commissaire de police au procureur de la République Damiano Damiani - 1971

Belle découverte, bon ici on est plus du coté d' Enquête sur un Citoyen au dessus de tout soupçons que d'un Brigade Spéciale, à savoir qu'on est dans du polar réaliste sans poursuite à toute berzingue, ici ce qui est privilégié c'est avant tout les dialogues et le film est sacrément bavard mais vu que c'est superbement écrit c'est passionnant à suivre
Le film est superbement écrit, clairement engagé ( c'est une charge contre les institutions corrompus ) et on suit avec plaisir le parcours des 2 personnages principaux ( aussi bien opposé par leur méthode que par leur physique ), d'un coté on a Martin Balsam en flic désabusé mais lucide qui veut à tout prix coincer un malfrat ( les raisons sont expliqué lors d'un super flashback où on voit notamment un gamin crevé ) et de l'autre on a Franco Nero en juge idéaliste qui croit vraiment que la justice peut régler tout les problèmes et pour qui le respect de la loi est la chose la plus importante, et la confrontation entre les 2 personnages donnera lieu à des scènes dialogués très intéressante et ils se rendront compte trop tard que collaborer était la meilleure chose à faire plutôt que de suspecter l'un et l'autre.

Le script est donc un modèle d'écriture où rien n'est laissé au hasard ( jusque dans la toute petite ligne de dialogue qu'on prend au départ pour une boutade : où Balsam dit que la ville est bâtit sur des cadavres et quand on voit les 5 dernières minutes cette phrase prend tout son sens ) et la mécanique de l'enquête est implacable et passionnante avec d'un coté Balsam qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour trouver un truand et de l'autre Nero qui enquête sur une fusillade suspecte où Balsam est impliquer, c'est vraiment ludique dans son déroulement car le film dévoile ses cartouches petit à petit ( le gros truand enjeu principal du film arrive après une grosse demi heure ), ainsi pendant un moment on ne sait pas vraiment qui est corrompu ou ne l'est pas ( même si le comportement des personnages laisses indices tout de même ) et l'ambiguïté autour du perso de Balsam fonctionne vraiment.
Le dernier quart d'heure du film est d'une rare puissance, alors le déroulement est sans surprise car tout ce qui précède amène logiquement à une telle fin mais ça fonctionne vraiment et les 4 évènements majeurs qui conclut le film sont sacrément efficace tant sur le fond que sur la forme ( ce plan final avec Nero c'est du putain de cinéma ) et le message que Damiani fait passer est sans équivoque, le système est gangréner et il n'y a qu'une seule solution mais ici on ne fait pas du Merli, on défouraille pas toute une ville pour attraper des braqueurs, non ici les méchants c'est les plus riche et faut se montrer malin pour les avoir, on est donc bien dans un film gauchiste et non pas un truc facho.

Sur la forme c'est donc pas du polar pétaradant, c'est sobre et Damiani se montre très à l'aise avec son scope et ses mouvements de caméra, le film étant très bavard il film d'ailleurs ses discutions de pleins de façon différente ( j'ai bien aimé la rencontre entre Nero et le truand dans le gymnase avec la caméra qui va de gauche à droite au gré des aller et venu du personnage et la double focale lors de la visite de l'appartement ), mais là où Damiani est très fort c'est lors des séquences importante du film ( en gros les meurtres ), c'est filmé le plus simplement et sobrement du monde mais ça a une puissance incroyable ( le meurtre du gamin on fait rarement aussi cash, dans le genre ça vient juste derrière Vigilante ), ici rien n'est glorifié.

Martin Balsam j'ai vu pas mal de film avec lui et j'avais jamais été spécialement éblouit par ses prestations, alors c'est de l'acteur solide, il plombe jamais un film, mais là il est carrément génial du début à la fin, encore plus à la fin d'ailleurs quand son personnage comprend qu'il ne lui reste qu'une solution, Franco Nero bon lui il est comme d'hab, très bon et son regard est toujours aussi expressif, le reste du casting je connais pas trop mais on retiendra surtout le méchant qui a une bonne tête d'enculé.

La zic de Riz Ortolani est très belle et en rajoute pas mal pour l'ambiance pesante.

Aussi réussit que le film de Petri donc et pour le moment sur la petite dizaine de polar italien de l'époque c'est clairement mon préféré ( bon j'ai pas encore vu Big Racket et Revolver ceci dit ) et je suis surpris du relatif anonymat de ce film.

8,25/10

[pabelbaba]

Complètement d'accord avec toi. Belle surprise, surtout avec une intro comme ça, on s'attend plus à une resucée de Lenzi qu'à un polar vraiment bien écrit!

[Scalp]

Et le film vieillit super bien dans ma tête, limite je pourrais facilement mettre 9 tant je trouve qu'il n'y a rien à reprocher et toute nationalité confondu il est désormais dans mon top 5 polar des 70's.

[osorojo]

Putain, j'ai hésité à me le prendre hier mais il était un poil cher sur az.com quand j'ai commandé mon coffret Fernando Di Leo. Tu donnes sacrément envie là !

[Scalp]

Il est dispo en France celui là dans la collection SNC ciné italien.

[angel.heart]

Effectivement, très bon film que ce Confession d'un commissaire de police....

Dans mon top 3 polar rital de l'époque avec La rançon de la peur et The big racket.

[Scalp]

5.5/10

Milano Trema : La Polizia Vuole Gliustiza de Sergio Martino - 1972

De Martino on connait surtout les giallo avec Miss Edwich Fenech, du giallo de qualité bien entendu, ici il s'essaye au polar (son seul peut être) et c'est plutôt sympa, dans la lignée des polars d'action sans concession de l'époque. Car ici clairement on est dans le sans pitié avec notamment le combo utile et totalement gratuit : gamine, femme enceinte et vieux de buté, le message final est toujours le même la seul solution contre les malfrats restent les douilles dans le corps et ici il y a aussi un autre message puisqu'en plus des méchants à buter on a un coté anti anarchiste bien appuyé ( et aussi les hippies c'est des tocards ).

L'intrigue se laisse suivre avec ce flic qui va s'infiltrer dans un réseau pour retrouver le commanditaire du meurtre de son boss, bon c'est pas le truc super écrit ( on est pas devant le film de Damiani donc ) mais ça se rattrape sur le rythme et du coup on s'emmerde jamais à défaut d'être réellement captivé, pourtant c'est surprenant que l'écriture soit un peu foiré car c'est quand même écrit par Ernesto Gastaldi à qui on doit 2 giallo réussit : Queue du Scorpion et l'Homme sans Mémoire, son point de départ était pourtant intéressant puisqu'il s'inspire d'un fait réel avec le meurtre d'un commissaire en plein jour mais malheureusement c'est pas bien exploité ( l'explication finale reste quand même un peu nébuleuse ) et tout parait très artificiel ( l'infiltration à la va vite entre autre même si le coup de la prostituée est bien foutu ).

Le film est par super bien rythmé, la partie infiltration est bien inutilement bavarde mais Martino se montre aussi à l'aise pour filmer des scènes d'actions que des meurtres à la première personne, le film s'ouvre sur évasion impressionnante d'un train où un truand bute pleins de flics à la mitraillette (bon ça reste assez rudimentaire dans la réal et c'est plus l'énergie qui rend la scène sympa que les choix de montage ou de plans), mais le gros morceaux du film est sans aucun doute la course poursuite en milieu de métrage, une scène carrément bluffante où Martino multiplie les prises de vue et adopte un montage énergique, bon par contre faut chercher une cohérence dans les enchainements car d'un plan à l'autre les voitures sont plus du tout au même endroit mais bon on choisit l'efficacité alors ça gène pas, le climax final qui est aussi une scène en voiture est un peu moins marquant mais ça reste sympa, à noter aussi que les accidents de voiture font bien mal ( le ralenti sur la voiture qui termine contre l'arbre est terrible ).

Luc Merenda dans le premier rôle c'est pas ce qu'on pouvait avoir de mieux, le gars est aussi monolithique que Merli, bon il a le coté beau gosse qui se la pète en plus et finalement il s'en sort très bien dans ce rôle de flic impitoyable ( son intro est quand même bien cash puisqu'il abat 2 truands désarmés ) mais c'est clair que son rôle est loin d'être inoubliable, chez les méchants on a toujours du ricain sur le déclin venu chercher son chèque et ici c'est Richard Conte qui s'y colle et de fort belle manière, il est vraiment bien en truand classieux ( ses scènes avec Meranda sont toutes sympa ), la belle Martine Brochard est là pour faire la potiche.

La BO des frères Angelis est très réussi, le thème principal est vraiment agréable.

La noirceur de l'ensemble et la course poursuite en font un truc tout à fait regardable mais c'est clairement pas le meilleur film de cette période italienne riche en polar.

[pabelbaba]

Je l'adore celui-là, surtout pour les courses poursuites qui surclassent quasiment toutes celles de l'époque. Après, ouais, Merenda c'est pas un acteur de première classe et le script est faiblard, mais il vaut largement plus que 5/10!

[Scalp]

Clair que la scène de caisse elle déchire ( d'ailleurs c'est un stock shot, je l'ai revu dans la Rançon de la peur, enfin je sais pas dans quel film elle sert de stock shot )

[pabelbaba]

Lenzi l'a piquée à Martino puisque La Rançon de la Peur est de 74 et Rue de la Violence de 73.

[Scalp]

L'Executeur vous salue bien Stelvio Massi - 1971

Oulà celui là il est bien nul, alors je vais pas m'étendre dessus, en gros c'est 2 films en un d'un coté on a le show Milian qui par contrat doit reprendre son rôle du clan des pourris et de l'autre on a une partie polar bien nase ( malgré pleins de chargeurs vidé ) avec Merenda bien mauvais.
La partie Milian est vraiment autre, on est dans la comédie bas du front à base de gros mots, il tient notamment un restaurant où la règle c'est qu'on doit insulter les clients, il est marié à un semi remorque et enseigne des techniques de vols à des abrutis, c'est pas toujours marrant mais c'est tellement mieux que la partie polar qu'on est content quand Milian est à l'écran, mais bon les 2 histoires du film n'ont quasiment aucun rapport entre elle et on a vraiment l'impression de voir 2 films totalement différent.
La BO par contre elle est bien cool.
Pour le show Milian je mettrais 2 points mais putain que c'est mauvais.

2/10

[Killbush]

Bon je zappe celui là, par contre j'ai reçu Le Clan des Pourris, Brigade Spéciale et La Rançon de la Peur, je vais m'y mettre

[angel.heart]

Il est pourtant sympa celui-la. Mais bon...

[Scalp]

Sérieux t'abuse pour celui là, c'est le seul auquel je met pas la moyenne et y a des raisons.