Confession d'un commissaire de police au procureur de la République Damiano Damiani - 1971
Belle découverte, bon ici on est plus du coté d'
Enquête sur un Citoyen au dessus de tout soupçons que d'un Brigade Spéciale, à savoir qu'on est dans du polar réaliste sans poursuite à toute berzingue, ici ce qui est privilégié c'est avant tout les dialogues et le film est sacrément bavard mais vu que c'est superbement écrit c'est passionnant à suivre
Le film est superbement écrit, clairement engagé ( c'est une charge contre les institutions corrompus ) et on suit avec plaisir le parcours des 2 personnages principaux ( aussi bien opposé par leur méthode que par leur physique ), d'un coté on a Martin Balsam en flic désabusé mais lucide qui veut à tout prix coincer un malfrat ( les raisons sont expliqué lors d'un super flashback où on voit notamment un gamin crevé
) et de l'autre on a Franco Nero en juge idéaliste qui croit vraiment que la justice peut régler tout les problèmes et pour qui le respect de la loi est la chose la plus importante, et la confrontation entre les 2 personnages donnera lieu à des scènes dialogués très intéressante et ils se rendront compte trop tard que collaborer était la meilleure chose à faire plutôt que de suspecter l'un et l'autre.
Le script est donc un modèle d'écriture où rien n'est laissé au hasard ( jusque dans la toute petite ligne de dialogue qu'on prend au départ pour une boutade : où Balsam dit que la ville est bâtit sur des cadavres et quand on voit les 5 dernières minutes cette phrase prend tout son sens ) et la mécanique de l'enquête est implacable et passionnante avec d'un coté Balsam qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour trouver un truand et de l'autre Nero qui enquête sur une fusillade suspecte où Balsam est impliquer, c'est vraiment ludique dans son déroulement car le film dévoile ses cartouches petit à petit ( le gros truand enjeu principal du film arrive après une grosse demi heure ), ainsi pendant un moment on ne sait pas vraiment qui est corrompu ou ne l'est pas ( même si le comportement des personnages laisses indices tout de même ) et l'ambiguïté autour du perso de Balsam fonctionne vraiment.
Le dernier quart d'heure du film est d'une rare puissance, alors le déroulement est sans surprise car tout ce qui précède amène logiquement à une telle fin mais ça fonctionne vraiment et les 4 évènements majeurs qui conclut le film sont sacrément efficace tant sur le fond que sur la forme ( ce plan final avec Nero c'est du putain de cinéma ) et le message que Damiani fait passer est sans équivoque, le système est gangréner et il n'y a qu'une seule solution mais ici on ne fait pas du Merli, on défouraille pas toute une ville pour attraper des braqueurs, non ici les méchants c'est les plus riche et faut se montrer malin pour les avoir, on est donc bien dans un film gauchiste et non pas un truc facho.
Sur la forme c'est donc pas du polar pétaradant, c'est sobre et Damiani se montre très à l'aise avec son scope et ses mouvements de caméra, le film étant très bavard il film d'ailleurs ses discutions de pleins de façon différente ( j'ai bien aimé la rencontre entre Nero et le truand dans le gymnase avec la caméra qui va de gauche à droite au gré des aller et venu du personnage et la double focale lors de la visite de l'appartement ), mais là où Damiani est très fort c'est lors des séquences importante du film ( en gros les meurtres ), c'est filmé le plus simplement et sobrement du monde mais ça a une puissance incroyable ( le meurtre du gamin on fait rarement aussi cash, dans le genre ça vient juste derrière Vigilante ), ici rien n'est glorifié.
Martin Balsam j'ai vu pas mal de film avec lui et j'avais jamais été spécialement éblouit par ses prestations, alors c'est de l'acteur solide, il plombe jamais un film, mais là il est carrément génial du début à la fin, encore plus à la fin d'ailleurs quand son personnage comprend qu'il ne lui reste qu'une solution, Franco Nero bon lui il est comme d'hab, très bon et son regard est toujours aussi expressif, le reste du casting je connais pas trop mais on retiendra surtout le méchant qui a une bonne tête d'enculé.
La zic de Riz Ortolani est très belle et en rajoute pas mal pour l'ambiance pesante.
Aussi réussit que le film de Petri donc et pour le moment sur la petite dizaine de polar italien de l'époque c'est clairement mon préféré ( bon j'ai pas encore vu Big Racket et Revolver ceci dit ) et je suis surpris du relatif anonymat de ce film.
8,25/10