[oso] Mes critiques en 2012

[Jed Trigado]

Enfin une vraie note pour Suspiria, prenez-en de la graine les grincheux.

[Mark Chopper]

Hé ho, moi aussi j'ai mis une bonne note

[Jed Trigado]

Mais vu ce que tu dis sur le reste de la filmo d'Argento, ça annule.

[Mark Chopper]

Attends qu'Oso regarde Card Player

[Jed Trigado]

Tout de suite les cibles faciles.

Non, je pense à Opera, Trauma et surtout Stendhal qui sont les vrais passages obligés pour déterminer ceux qui sont fans et ceux qui ne le sont pas.

[angel.heart]

C'est comme mettre une mauvaise note à Phénomena, ça veut dire que t'es pas fan...

[Mark Chopper]

Je reconnais sans peine que je ne suis pas fan.

[angel.heart]

Je disais ça pour Jed en fait.

[Jed Trigado]

Phenomena, je le trouve ridicule par instants et j'avoue que la portée intime vantée par d'autres fans m'échappe un peu. Pour moi, c'est pas un film-test.

[Scalp]

Tout de suite les cibles faciles.

Non, je pense à Opera, Trauma et surtout Stendhal qui sont les vrais passages obligés pour déterminer ceux qui sont fans et ceux qui ne le sont pas.

Etre fan ça veut dire aimer le caca de Stendhal ?

[francesco34]

J'ai celui-ci et il y a VF, VA et VO ^^ Je l'ai eu dans ce coffret que j'ai acheté 3€ à Noz la semaine dernière. Si t'en as un près de chez toi, tu peux peut être l'y trouver

Hélas pas de Noz près de chez moi, mais merci pour l'info

[osorojo]

LES CADAVRES NE PORTENT PAS DE COSTARD
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Carl Reiner (1982) | 5.5/10

Quelque peu mitigé face à cet hommage aux films noirs en totale roue libre et aux idées assez originales. Carl Reiner mêle dans Les cadavres ne portent pas de costard des extraits tirés d'oeuvres noires ayant marqué les années 40 à ses propres scènes pour illustrer l'enquête improbable d'un détective haut en couleurs. Il n'est pas évident d'aborder ce genre de film, on est en plein pastiche, les gags pleuvent et ne sont bien évidemment pas tous de la même qualité. Si Steve Marvin est génial et met au service du film tout son potentiel comique, il est difficile de ne pas être quelque peu sceptique devant certains passages. Et même si la bonne humeur omniprésente du film nous permet de passer un agréable moment, on regrette finalement que Reiner se content d'épouser les films qu'il cite au lieu de véritablement les mettre au service de son histoire, qui se révèle au final être plus un faire valoir timide à des oeuvres qui l'ont certainement inspiré plus qu'une réelle création originale et intéressante.

On passe en effet de nombreux moments à se demander vers où le cinéaste veut nous emmener et finalement on patine avec ce script peu inspiré qui peine à nous intéresser. Ce qui aurait pu fonctionner sur un format plus court peine à tenir la distance, la faute à un humour qui oscille beaucoup trop entre le plat, le cynique, le caustique et le grossier, à des niveaux très variables qui frisent parfois le 0. On finit presque le film indifférent aux tentatives d'humour qui essayent de nous reconquérir. C'est dommage parce que techniquement, les extraits s'insèrent plutôt bien dans le film et rendent l'idée générale sympathique. Il aurait sans doute fallu une écriture un peu plus poussée autour du concept pour le transcender davantage. En l'état, c'est juste divertissant. Un film sans réelle saveur au final, pour un pastiche qui se veut marrant, c'est un peu embêtant.

[osorojo]

PERMANENT VACATION
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Jim Jarmush (1980) | 7/10

Film de fin d'étude et premier long métrage de Jim jarmush, Permanent Vacation résonne comme l'appel à la liberté d'un amoureux du cinéma bravant, par conviction ou provocation, les poncifs enseignés par ses professeurs en leur proposant une oeuvre entière et sans concession. Si l'on y sent les premiers pas d'un cinéaste en devenir, la réalisation est parfois hésitante, il est indéniable que ce joli film porte en lui les prémices de l'oeuvre d'un homme aux multiples facettes.

Entre la bande son hypnotique aux belles sonorités jazzy qui envahit nos oreilles et les clins d'oeil à tous les modes d'expression qui semblent inspirer le cinéaste, que ce soit le cinéma lui même, mais également les arts urbains, les rencontres humaines et la littérature, tout est prétexte à l'échange. C'est vraiment ce qui ressort de ce petit road movie sans thune, ce sentiment qu'il n'appartient à aucun standard, qu'il est simplement la résultante de multiples sources d'inspiration, toute mêlées à l'occasion d'une errance urbaine sans but aucun, dans un New York presque apocalyptique. A travers les rencontres que fera le jeune personnage joué par le très habité Chris Parker, Jarmush dresse le portrait d'une Amérique en souffrance, dominée par une misère qui n'empêche pas les gens de sourire. Le réalisateur ne tombe jamais dans la démonstration dramatique et préfère laisser s'exprimer la marginalité de son personnage, sorte d'anti-héro à la recherche de son propre rythme.

Jolie séance, vraiment rafraîchissante pour peu qu'on se laisse porter par l'ambiance contemplative du film. Tout est fait avec douceur, pour un voyage sans horaire, uniquement rythmé par le calme inébranlable d'un jeune homme en quête d'inspiration dans une grosse pomme quelque peu défraîchie. Permanent Vacation respire l'envie de filmer, l'envie de s'exprimer tout en s'affranchissant de certains standards peut etre un peu encombrants. Mais il n'évoque également aucune envie de se démarquer pour se faire remarquer, la démarche de Jarmush semble en effet des plus sincère et jamais intéressée. Pour preuve, il va jusqu'à financer son film avec la bourse destinée à payer ses études, disant par la même occasion au revoir à son diplôme. C'est certainement cette sincérité qui fera que le film sera remarqué et que Jarmush commencera à se faire une petite place dans le monde du cinéma, aux côtés de réalisateurs influents qui l'inspireront par la suite, à l'image de l'excellent Wim Wenders par exemple, qui financera d'ailleurs en partie, quelques années plus tard, le second film de Jarmush, Stranger than paradise, qui vaudra à ce dernier la caméra d'or au festival de Cannes en 1984.

[osorojo]

BLACK ANGEL
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Takashi Ishii (1980) | 6/10

Dommage que ce Black Angel soit si inégal parce qu'il avait tout pour plaire. Des ambiances urbaines des plus poisseuses bien gérées, des pepettes énervées qui filent le smile et une tonalité générale assez sombre qui donne au film des allures de polar noir assez burné. Malheureusement, on doit se fader une histoire parfois soporifique, malmenée par un rythme inconstant qui peine à maintenir notre attention tout au long de la séance. Certains passages sont beaucoup trop étirés en longueur pour réellement convaincre et font retomber un soufflé qui a déjà du mal à monter.

C'est vraiment dommage parce que le film a pour lui de jolies choses. A commencer par une réalisation qui sait se montrer inspirée dont la photographie nous flatte la rétine à de multiples reprises. Les lumières sont soignées lors de séquences nocturnes du plus bel effet, tous les passages en intérieur sont également réussis et générateurs de belles ambiances. C'est triste de voir un si chouette matériau aussi sous exploité. Comme si Ishii s'inquiétait bien plus de la forme de son film au détriment du fond de son script qui se révèle être quand même très faiblard, en tout cas insuffisant pour donner à ce Black Angel un peu d'ampleur. Surtout qu'il n'est en plus pas aidé par ses acteurs qui, à part l'Ange Noir, sont un peu trop fébriles pour convaincre. Certains tombent même dans un cabotinage si exagéré qu'ils parviennent à rendre comiques des séquences censées être poignantes.

Au final, Black Angel, même s'il a pour lui une beauté formelle qui sait retenir l'attention et un pitch de départ sympa, fait l'effet d'un kisscool en mode simple effet. On attend un retour de flamme qui ne nous fait jamais l'honneur de sa présence. On finit le film très déçu, on en garde un joli souvenir visuel bien trop estompé par une narration trop maladroite et un final bien raté lors duquel le réalisateur se laisse aller à toutes les fantaisies (faire voler son héroïne en mode Yamakasi n'est pas forcément une super idée), la preuve qu'il ne tenait plus du tout les rennes de son histoire. Dommage !

[Mark Chopper]

Entièrement d'accord : sur le papier, ce film avait tout pour être ultime à mes yeux, mais se révèle souvent bien chiant (j'ai surnoté : je suis faible).

Epargne-toi la suite.