6/10
Le Chat à 9 queues Dario Argento - 1971
Alors que la plupart des films de Argento c'est bien surcoté, celui là c'est son film de début de carrière qui est carrément sous coté, bon c'est pas ouf non plus, c'est plus un thriller qu'un giallo même si on a de la vue subjective mais c'est sympa à suivre.
Déjà le gros atout du film par rapport à pas mal d'Argento c'est qu'on a un acteur principal qui sait jouer et ça dans un Argento c'est vraiment du luxe, parce que faut se les taper tout les acteurs de second zone de ses autres films, et quand y a des acteurs corrects ils sont mal dirigé car Argento ne sait pas diriger. Ici Karl Malden est donc très convaincant, sa carrière parle pour lui et il a pas besoin qu'on le dirige, et son duo avec James Franciscus fonctionne réellement, la complicité entre les 2 personnages est un des points forts du film et c'est finalement un des seuls Argento où je m'intéresse à l'histoire, d'habitude je ressent un ennui poli entre les scènes de meurtres, et ici non ça passe.
L'enquête qui donc ici un whodunit est un jeu de piste pas déplaisant à suivre et il y a tellement de pistes que deviner l'identité du tueur se révèle ardu ( et puis l'explication finale tient plutôt debout, pour une fois ) et puis Argento arrive a bien jouer avec nous quand même ( un moment on doute vraiment sur le perso de Malden et son infirmité, et il arrive bien à nous faire croire que la femme peut être la coupable ), bon après c'est vrai qu'il y a des petits problèmes de rythme, le film approchant les 2h et que certaines digressions aurait pu être évitées ( le barbier ou la scène en voiture ).
J'aime bien la fin qui peut laisser un doute, la gamine est ptet belle et bien morte de même que le journaliste.
La réal bein c'est bien du Argento, pas celui de maintenant, non l'autre celui qui savait tenir une caméra et là il livre plusieurs séquences véritablement marquantes en terme de mise en scène : les scènes de meurtres évidemment pas spécialement graphique mais très sympa ( bon c'est vrai que ça atteint pas le niveau des séquences phares de
Inferno ou même
Opera, le film étant ici de facture finalement assez classique ) mais aussi tout le passage avec les verres de laits et bien entendu la sortie nocturne au cimetière qui se termine d'excellente manière et on a même une scène de voiture tout droit sorti d'un polar ricain de l'époque, et puis ça fait toujours plaisir de voir que Dario avait vraiment le sens du cadre à l'époque ( on sent vraiment que les objets à l'écran ne sont pas disposés n'importe comment ), un sens qu'il a malheureusement définitivement perdu après la chute du mur de Berlin.
Malden comme j'ai dit est très bien, ça fait du bien de voir un bon acteur chez Argento, c'est tellement rare, il campe un personnage immédiatement attachant ( ce qui change pas mal de son registre habituel de bad guy ) et on regrette même qu'il ne soit pas plus souvent à l'écran vu que l'enquête est partagé avec le personnage de James Franciscus qui ne démérite pas, loin de là, le seconds rôles sont pas trop mal.
La BO de Morricone tout en douceur c'est du sucre.
C'est donc plutôt sympa et je le préfère largement à L'oiseau au plumage de cristal, Argento a déclaré que c'est le film qu'il aime le moins de sa filmo, j'espère que cette déclaration provient d'avant 1990 sinon il est bon pour l'asile.