7,5/10
To Kill a Mockingbird de Robert Mulligan - 1962
Certains films ont des énormes statuts dans leur pays d'origine et sont quasiment confidentiels ici, j'exagère pas tant que ça là, celui là en fait partie, ça vient peut être du nom du réalisateur pas assez prestigieux ( il a pas une filmo de ouf ) mais en tout cas c'est surprenant car ici on parle d'un film où Peck a gagné son oscar et où le héros du film est tout simplement le héros préféré des ricains ( devant Indy et cie ), faut dire que c'est l'adaptation du best-seller d’Harper Lee Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, livre phare au EU. Aucune idée ce que ça vaut en terme d'adaptation mais en tant que film c'est réussi.
Ce To Kill a Mockingbird ( titre bien plus significatif que le titre tout pourri français ) c'est une sorte de Nuit du Chasseur version procès ( ou même un Stand By Me version procès ça marche aussi ) c'est un film que l'on suit avec le point de vue de gamins d'une dizaine d'année ( enfin pour être exact c'est le point de vue de la gamine, ainsi on voit plusieurs scène clé du film entièrement de son point de vue : quand son frère va chercher son pantalon et la scène final dans la forêt ) qui entre leurs jeux et leurs peurs enfantine ( centrer notamment sur la maison du voisin où habite un enfant fou dans la cave, personnage dont on se doute rapidement de l'importance pour la fin ) vont découvrir que vivre en Alabama dans l'Amérique de la grande dépression est souvent synonyme de perte de l'innocence assez rapidement ( ils seront confronté par 3 fois à la mort et dès la première scène avec le chien enragé on sait que la mort va revenir dans le film ), la violence morale et physique étant bien présente, leur père est chargé de défendre un noir accusé de viol ( sur une blanche bien entendu ) et ça va générer d'énormes tensions dans cette petite ville tranquille, et ça dresse donc un constat sans concession de cette Amérique du sud qui ne s'est jamais véritablement remis de la défaite de la civil war.
La partie procès est pas la partie la plus intéressante du film, bon c'est sympa à suivre, ça dure 30 minutes, mais ça manque de vrai joute verbale ( en même temps c'est l'époque qui veut ça, on a pas besoin de 50 preuves pour faire accuser un noir ), l'issue du procès est un poil surprenante ( c'est pas celle qu'on a habituellement et surtout de cette manière là ). Le film dépasse les 2h mais c'est jamais chiant alors que finalement à part le procès y se passe pas des tas de trucs et qu'on suit plutôt les péripéties de ces 2 gamins.
L'atout du film c'est que malgré son sujet ( le racisme primaire ) jamais ça ne tombe dans le pathos et pourtant y avait de quoi faire, mais non ça reste très soft et c'est vraiment appréciable et même la fin est empreint d'une drôle de morale quand même, enfin ça reste tout de même convenu.
Et toute la partie enfance est très réussi et bien moins chiant que chez Truffaut ( comparaison un peu inévitable ).
Le coté Nuit du Chasseur est présent dans la réal aussi, déjà c'est tourné en N/B ce qui vu la date est un choix assez couillu quand même et le passage en forêt presque onirique rappel fortement le film de Laughton, le reste du film est plus fonctionnelle et on a pas grand chose à réellement retenir, y a bien le long plan séquence sur Peck mais là le mérite en revient à l'acteur, enfin si y a un autre truc très réussit c'est le générique d'ouverture, il est vraiment super classe.
Le casting est donc emmené par Gregory Peck vainqueur d'un oscar pour ce rôle, alors clairement ici c'est un oscar politique car la prestation est pas inoubliable, Peck a déjà été bien meilleur (
Capitaine sans Peur ou
La Cible humaine entre autre ), Peck je l'ai de toute façon jamais trouvé du niveau des meilleurs acteurs de l'époque ( c'est pas Stewart quoi ), ici il reçoit donc un oscar plus pour la portée universelle du personnage idéaliste que pour sa prestation en elle même d'ailleurs le monologue de 5 minutes lors du réquisitoire de l'avocat s'adresse aussi bien aux personnages du film qu'aux spectateurs ( car même si l'action se déroule en 1930, la situation en 1960 a pas évolué des masses ), dans le reste du casting on retrouve 2 gosses très attachant et heureusement vu que c'est eux les persos principaux, y sont pas saoulant et la gamine est même bien marrante quand elle doit quitter son habit de garçon manqué pour mettre sa robe d'école ( et sa voix off est pas pénible, enfin elle est pas très présente aussi faut dire ), ce film c'est aussi l'occasion de découvrir Robert Duvall dans son premier rôle
Bernstein livre un score très réussit.
Au final c'est très sympa, ça mérite certainement pas son statut culte mais ça n'en reste pas moins un bon film.