[Dunandan] Mes critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Ven 07 Déc 2012, 09:20

J'en ai pas vu des tonnes j'ai juste goûté quelques Argento.

Mais je précise que les passages ridicules/exagérés ne concernaient pas toute la partie giallo pour éviter toute confusion sur ce que j'ai dit ...
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Mark Chopper » Ven 07 Déc 2012, 09:21

osorojo a écrit:Caligula ça à l'air bien plus explicite quand même, toujours pas vu, le DVD est pas donné ^^


Bah c'est un porno quoi :mrgreen:
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Big daddy - 6/10

Messagepar Dunandan » Sam 08 Déc 2012, 07:18

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Big Daddy, Dennis Dugan (1999)

Le début est assez bon. On retrouve Adam Sandler dans un rôle qui lui convient à merveille, une vraie loque, et boulet avec ça en gâchant les surprises de ses amis. Vient ensuite la partie avec le gosse qui sait se montrer aussi bien touchante que drôle, et puise sa force tant du naturel de l'acteur-enfant qui n'est jamais énervant (il me rappelle celui des Trois frères), que du duo qui semble partager le même âge mental. Pas une bonne idée de le copier si un gosse veut grandir. Imaginez régler les problèmes urinaires ou autre d'un jeune enfant par un simple journal en papier comme s'il s'agissait d'un chiot, s'amuser à créer des accidents aux passants, ou encore l'utiliser comme technique de drague. Et qui ne rêverait pas d'un père qui préfère laisser faire nos choix plutôt que donner des ordres ?

Par contre la seconde partie (qui commence avec la scolarisation du gosse) glisse irrémédiablement vers le politiquement correct et une histoire romantique qui est loin d'atteindre le niveau d'un Amour et amnésie (on se farcit d'ailleurs l'actrice de Méprise multiple, moins chiante ici, mais un peu transparente : on ne croit pas à leur relation). On nous fait donc bien comprendre qu'élever un enfant implique des responsabilités. Ce retournement prévisible des enjeux n'est pas trop lourd, mais les gags deviennent aussi moins drôles puisqu'objet d'un jugement à l'américaine. J'ai quand même bien aimé certains passages comme la réaction de l'institutrice à la pédagogie de l'apprenti-père, et aussi la fin abusée de la réconciliation père-fils, qui semble se foutre un peu de la gueule de cette moralité-là. Sans oublier les amis qui prennent la défense de Sonny : un immigré sans papiers, un clodo, et un alcoolique. C'est quand même bien décalé au final. Pour terminer la B.O. est vraiment sympa, du bon rock années 80-90, à l'image des goûts (on peut l'imaginer) de Adam Sandler.

Une comédie drôle et touchante sur la paternité qui doit surtout à la justesse du duo, mais qui tombe à peu plat dans une seconde partie un peu trop moralisatrice à mon goût.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar zack_ » Sam 08 Déc 2012, 07:42

Totalement d'accord, c'est touchant et c'est bien mais pas son meilleur
Un Sandler à voir quand même (j'avais galéré à trouvé le dvd à l'époque)
zack_
 

Livre Noir (Le) - 8/10

Messagepar Dunandan » Dim 09 Déc 2012, 19:51

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Le Livre noir, Anthony Mann (1949)

Je savais Anthony Mann doué pour re-visiter les grandes pages de l'histoire américaine (je pense notamment à La porte du diable pour la spoliation des amérindiens, ou à Winchester 73 pour l'histoire de l'Ouest américain écrite dans le sang), mais s'agissant de la fameuse Grande terreur qui a suivi la Révolution Française, c'est autre chose. Le Livre noir, film de transition (réalisé après les films noirs de Mann et avant ses westerns), gagnerait vraiment à être plus connu, car je pense qu'il n'est ni plus ni moins l'un de ses meilleurs films, ou tout du moins l'un de ses plus originaux dans son traitement.

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La grande idée de génie est la collusion du genre historique et du film noir. A ce titre, l'introduction nous plonge directement dans l'époque, avec une imagerie digne de la Hammer, à renforts de gros plans sur fond de flammes qui dévoilent des trognes peu avenantes. Le rôle de chacun est parfaitement exposé en insistant bien sur leur position politique (gentil, méchant, allié, traître, entre-deux, ...). C'est un peu manichéen, mais l'esthétique expressionniste permet à cette réduction psychologique de fonctionner. Quant à lui, le contexte est très bien retranscrit. Je pense au peuple conçu comme une masse assoiffée de sang que Robespierre manipule à loisir en faisant passer les exécutions comme une expression de leur liberté et de leur volonté, alors qu'il agit avant tout pour assurer sa propre quête de gloire et de pouvoir. On sent bien aussi cette impression de contrôle et de répression qui est sans doute à mettre en parallèle avec le Maccarthysme. Bref, une période peu reluisante, sombre, violente, avec un faux happy-end coïncidant avec la fin du règne de Robespierre et la liberté du peuple contre la tyrannie. L'une des clés du film est jusqu'où peut-on agir tyranniquement par la manipulation. Or, la dictature (même justifiée par les meilleurs arguments) est injustifiable par le peuple dès lors qu'elle montre son véritable visage, celui de l'absolutisme. Mais loin d'être terminée, la tyrannie continue de manière fallacieuse, en commençant par le peuple qui imite les procédés de son ancien chef.

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L'histoire est assez simple (et certainement qu'elle ne tiendrait pas à un examen historique sérieux) et tourne autour d'un livre qui contient les noms de personnes que Robespierre veut éliminer lui permettant d'étendre la terreur et donc son pouvoir, et que l'opposition cherche à récupérer à tout prix pour le renverser. Tous les ingrédients du film noir sont présents : le badguy (Robespierre), le traître (Fouchet, chef de la police), le justicier (Charles d'Aubigny), la femme fatale ... Chacun s'intègre parfaitement au récit de manière à ce qu'on retrouve davantage l'esprit des gangsters que celui des partis politiques. Même la romance y trouve sa place dans un petit jeu de défiance sympathique. Après une partie thriller/enquête doté d'un bon soupçon d'espionnage (Charles usurpant l'identité d'un ennemi pour intégrer leur camp et trouver le livre) qui constitue la première partie du film, une course-poursuite s'engage, basée sur des mécanismes de suspens simples mais efficaces (l'attente, la proximité, ...). C'est franchement bien rythmé et trépidant (malgré quelques défauts de crédibilité comme la fuite un peu facile hors de la grange), agrémenté d'une petite touche d'humour bien senti.

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Mais la particularité du film, on la doit surtout à la photographie de John Alton, fidèle collaborateur de Mann et l'un des meilleurs chefs opérateurs de l'époque, qui exploite brillamment les contrastes à partir d'une source de lumière unique, qui ainsi sculpte la lumière et les ombres. L'atmosphère de certaines scènes ont un air gothique, si bien qu'on ne serait pas étonné de voir surgir un monstre de l'obscurité tant l'effet est saisissant. Pour terminer, le casting, bien que peu connu, n'a pas de fausse note, et je dois dire que la mise en bouche introductive y est pour beaucoup car elle apporte un coup de punch à l'interprétation. J'apprécie particulièrement les badguy, d'abord car ce sont les personnages les plus ambigus du lot (Fouchet, prêt à placer sa fourberie au service de celui qui détient le pouvoir ; Robespierre, d'une assurance absolue en public mais presque enfantin en privé), et aussi les plus gratinés, d'un cynisme jouissif (par exemple Fouchet qui bouffe son quignon de pain en torturant un opposant politique).

Ps : le master est assez moyen et accuse de pas mal de sauts d'image, dommage mais c'est quand même regardable.

Une brillante retranscription de la Révolution Française avec les ingrédients et l'esthétique du film noir, qui lui donnent une dimension unique, et dont le mariage ainsi consommé permet d'accepter les nombreux réarrangements historiques ou son manichéisme ambiant.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Dim 09 Déc 2012, 19:57

Et merci Scalp pour la découverte, belle pépite :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Dim 09 Déc 2012, 20:01

Oue c'est super sympa ce film noir à la sauce révolution, super idée à la photo qui tue, c'est vrai que c'est dommage que le master ne soit pas propre.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Logan » Dim 09 Déc 2012, 20:18

Ouais le master est pas chuper, sinon ouais comme d'hab Mann c'est bien :)
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Dim 09 Déc 2012, 20:21

Oui on a parfois l'impression de disparition de personnages à la Halloween :mrgreen:, heureusement que la photo a un trip un peu gothique, ça permet d'aller outre, et malgré tout on peut deviner le boulot de la photo vraiment bon :shock: (quand j'aurai le temps je vais sûrement me choper d'autres films où John Alton participe).

Edit : Pas de critique en réserve, Logan, pour Le livre noir ? Un film qui mérite qu'on le sorte de sa crypte ...
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Dim 09 Déc 2012, 20:31

Alton il a bossé sur pas mal de Mann et un de ses meilleurs boulot c'est sur The Big Combo de Lewis.
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Cheval de guerre - 9/10

Messagepar Dunandan » Mer 12 Déc 2012, 19:39

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Le cheval de guerre, Steven Spielberg (2012)

Que cela fait plaisir de retrouver un Spielberg aussi jeune en esprit et en coeur en livrant une oeuvre transpirant de naïveté et de sincérité, sans oublier de traduire son inquiétude et ses thèmes de prédilection. Dans le ton et la photo c'est un peu Croc Blanc (l'apprentissage et la relation homme-animal) qui rencontrerait Légendes d'automne (essentiellement le début et la conclusion) et Sauvez le soldat Ryan (les scènes de bataille). Puis on retrouve J. Williams qui n'a pas été aussi inspiré depuis longtemps en livrant un thème principal de toute beauté (même si on y retrouve d'autres mélodies un peu trop proches de son ancien travail).

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Autour de l'arrivée du cheval, le film prend son temps pour bâtir son coeur et les émotions qui l'accompagnent, un peu à la manière de Spirit. Un véritable condensé de scènes bucoliques comme il était courant de le faire dans les westerns old school, qui prend son appui principalement sur cette belle bête représentant non seulement la naïveté mais aussi le courage qui demeurent chez ceux qui ont l'honneur de l'avoir, d'abord entretenue dans ce beau coin de campagne de la Grande-Bretagne, mais ensuite rattrapée par la dure réalité (le propriétaire de la ferme qui réclame son loyer, puis surtout la guerre qui appelle tout cheval à la rejoindre). C'est simplement entre ces deux émotions contradictoires, la réalité et le coeur, que nous balade tout le film. Dans cette première partie, je suis étonné, surtout après un Tintin au zénith de la nouvelle technologie, par ce retour à des techniques toutes simples mettant en valeur les enjeux principaux, par exemple deux fondus enchaînés mettant l'emphase d'une part sur la capacité du cheval à surpasser sa nature pour sauver la ferme (devenir un cheval de ferme alors qu'il s'agit d'un mi pur-sang), et d'autre part sur le tricotage de la mère qui se met en symbiose avec le champ à labourer, dévoilant ainsi son désir malgré sa réticence première. Et puis bien sûr la relation fusionnelle du cheval et de son maître est bien mise en valeur, à la fois crédible et forte, de manière à ce que le reste du film fonctionne. A souligner que les sfx du cheval sont vraiment bien fichus au point que je ne me suis jamais posé la question si ce que je voyais était vrai ou faux.

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Puis ensuite étonnamment, alors que l'on peut s'attendre à ce que le film se concentre sur cette relation là, le cheval passe de mains en mains. Le sujet principal, c'est donc le cheval, par qui plusieurs destinées se croisent, et plus largement, les réalités diverses de la guerre. Ce que ces individus ont en commun, c'est leur coeur mis en marche par le contact avec cet animal. On suit donc deux types d'histoire entrelacées, celles des humains, et surtout celle du cheval, qui se lie d'amitié non seulement avec ses maîtres successifs mais aussi avec un autre cheval (mise en abîme à peine voilée des relations humaines idéales). Autre chose étonnante, la manière dont Spielberg met en scène la guerre, comme s'il voulait nous épargner ses horreurs avec une délicatesse incroyable, par le hors-champ, le montage alterné, ou encore des vieux trucs pour oblitérer la vision. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de choc émotionnel, bien au contraire. Seule la dernière séquence de guerre est davantage lâchée, rappelant un peu Sauvez le soldat Ryan par cet aspect frontal et presque sans concessions. Et Spielberg n'oublie jamais d'injecter ici et là des touches d'humour pour alléger un peu une atmosphère lourde en drames et en émotions.

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Malgré un fil conducteur ultra lisible, Spielberg n'oublie pas pour autant ses thèmes majeurs, distillés de manière à jamais alourdir l'histoire. Le père du premier maître, à la jambe cassée, au bord de la dépression, ayant vécu la guerre, est comme l'alter-ego de Spielberg qui se bataille pour que son coeur demeure intact, un père transmettant à son fils les valeurs nécessaires pour traverser cet univers parsemé de violence. Et ce cheval est un peu cette étincelle demeurée intacte au sein des hommes, qui s'adapte malgré sa nature pourtant non destinée à devenir animal de ferme ou de guerre (un dialogue à ce propos est tout à fait majeur). Puis de nombreux spectres du traumatisme de la Deuxième Guerre Mondiale sont aussi présents (chambre à gaz, douleur de la perte, ...), mais avec un espoir omniprésent, comme en témoigne ce court intermède de deux soldats ennemis qui s'entre-aident pour sauver ce cheval qui est ce qui reste d'humanité (paradoxalement ?) sur ces champs de bataille. Une véritable ode à la paix, défi lancé contre la dureté du monde.


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Une épopée humaine et animalière superbement réalisée qui, sur le simple postulat d'un pacifisme comme réponse aux conflits inter-humains, explore une myriade de thèmes qui nous élève au final bien plus haut qu'une échappée purement naïve.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Alegas » Mer 12 Déc 2012, 19:43

Logan. :eheh: :eheh: :eheh:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mer 12 Déc 2012, 19:50

Ah oui là vache :shock:, il n'aime pas Spielberg (et les chevaux), pour sûr :mrgreen: Saleté de dictateur sans coeur va :eheh: !
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Alegas » Mer 12 Déc 2012, 19:52

Sinon d'accord avec ta critique forcément. Par contre le score de Williams je le trouve sympa mais vraiment sans plus perso. Hormis le passage avec la chevauchée dans les tranchées qui me fout des frissons à chaque fois je trouve pas ça très mémorable.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mer 12 Déc 2012, 19:56

Je pensais surtout au thème qui ouvre par exemple le BR. Bon après c'est vrai que les autres thèmes ressemblent à pas mal d'autres films que JW a composé, mais je n'en tiens pas rigueur tant j'ai été scotché par le film.
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