The Player de Robert Altman
(1992)
Nouvelle étape dans la découverte du cinéma de Robert Altman avec ce
The Player qui, selon beaucoup, est considéré comme l'un des films majeurs du cinéaste. Là encore, j'en attendais sûrement trop car, en l'état, c'est vraiment très moyen dans l'ensemble, et c'est typiquement le genre de film où j'ai vraiment du mal à comprendre la haute réputation (d'autant qu'on le classe souvent ans le genre choral alors qu'il n'en est rien). Ça commence pourtant bien avec certainement l'un des sommets de mise en scène du réalisateur, un plan-séquence de six minutes qui, à défaut d'être techniquement compliqué, à tout de même le mérite de poser les bases du film en présentant la plupart des personnages ainsi que le ton cynique du métrage (on y parle d'une probable suite à
The Graduate, on fait référence plusieurs fois au plan d'ouverture de
Touch of Evil, etc...), et la suite est même vraiment convaincante avec un homme au travail ingrat (il écoute des propositions de scénarios amateurs à longueur de journée) qui va se retrouver menacé de mort et qui, par un malheureux concours de circonstance, va tuer accidentellement un scénariste qu'il suspecte comme l'auteur de ces même menaces. Une proposition de script qui permet au film de posséder une ambiance paranoïaque assez particulière, mais qui fait vite rentrer le métrage dans une enquête qui ennuie très rapidement, Altman s'éparpillant beaucoup trop et faisant traîner en longueur son récit.
Le film se déroulant intégralement à Hollywood, il est dommage de constater que cet aspect n'est jamais vraiment bien exploité, il faudra attendre les cinq dernières minutes pour avoir une proposition convaincante (avec une fin ambiguë interprétable de plusieurs façons). Pour un film qui a reçu un Prix de la mise en scène à Cannes à l'époque, c'est tout de même assez light puisque hormis le fameux plan-séquence d'introduction, Altman reste fidèle à sa réalisation habituelle, où le dynamisme est totalement absent (et dire que
Reservoir Dogs était sur la croisette la même année...). En revanche, le Prix d’interprétation à Tim Robbins est plutôt justifié pour un rôle qui lancera définitivement sa carrière. Quand au reste du casting, la succession de stars jouant leur propre rôle fait vraiment gadget, on a vraiment l'impression que l'idée est partie d'un coup de tête tellement ça n'apporte rien au film et ce, malgré la liste prestigieuse (D'Onofrio, Goldberg, Pollack, Coburn, Cusack, Goldblum, Reynolds, Nolte, McDowell). Au final, seul le faux-film très drôle avec Sarandon, Julia Roberts et Willis est réellement justifié. Un film à la réputation assez étonnante donc tant ça reste du Altman automatique sur la forme et peu exploité sur le fond. A force, je vais finir par croire que le seul bon film d'Altman est
Short Cuts, et même celui là je n'en garde franchement pas un souvenir exceptionnel.
NOTE : 5/10