Ténèbres |
Réalisé par Dario Argento Avec Anthony Franciosa, Daria Nicolodi, John Saxon, John Steiner, Giuliano Gemma
Giallo, Italie, 1h41- 1982 |
4,75/10 |
Une critique express pour un film qui ne m’inspire pas et que je n’ai pas du tout apprécié tant l’impression qui domine est la vulgarité.
Pour moi, toute la puissance du cinéma d’Argento repose sur l’envoutement des sens plongés dans une horreur gothique, flamboyante, baroque et maniériste agrémentée parfois d’une touche de surréalisme. Malheureusement dans Ténèbres, l’esthétique est totalement absente dépouillant le film de toute substance. Mais où est donc le voyage onirique et ésotérique dans le monde foisonnant d’idées funestes du réalisateur. Plus de décor d’opéra, plus de mise en scène graphique de la mort. Cette fois, Argento n’est plus le maître du meurtre esthétique et de la violence stylisée. Dans ses œuvres précédentes, chaque mort est une oeuvre d’art conçue tout autant, pour générer l’effroi que la fascination. Rien de tout cela dans Ténèbres qui fut donc une immense déception.
D’une part, La bande originale à base de synthétiseur, orientée électro jazz & rock m’a complètement saoulé. D’habitude, la musique est une part importante de l’immersion au cœur de l’intrigue, cette fois, elle est juste agaçante. D’autre part, le sujet aurait pu être intéressant mais il est traité de manière si conventionnelle et sans aucune once d’originalité que j’avais deviné la fin quasiment dès le début du film. Du coup Je n’ai pas ressenti la montée en puissance de la tension qui fait tout l’intérêt des autres œuvres d’Argento que j’ai vu. L’ennui pointe rapidement. Il est vrai que l’acteur principal est insupportable et que je n’ai pas accroché au personnage de romancier qu’il interprète d’ailleurs fort mal. A la différence d’autres œuvres du réalisateur, la médiocrité de l’interprétation ne peut se parer du masque du style. Du coup, le manque de subtilité qui parcoure l’œuvre d’Argento est trop indigeste cette fois-ci, tant elle est dépouillée de sons sens de l’esthétique. Sans compter la ridicule scène avec le doberman ou la séquence flashback digne d’un soap. Ce n’était déjà pas bien brillant dans 4 mouches de velours gris, mais là c’est complètement risible. L’abus de blanc dessert également le film baignant chaque séquence d’une lumière crue, grossière et inélégante, tout comme les meurtres en plein jour. De ce film, on ne retient, que le côté spectaculaire de certains meurtres.