PIERROT LE FOU
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Jean-Luc Godard (1965) | 6.5/10
Après A bout de souffle qui avait réussi à éveiller en moi l'envie d'en voir plus d'un cinéaste qui provoque souvent des sentiments très extrêmes chez ses adorateurs comme ses plus fervents détracteurs, Pierrot le fou continue de m'intriguer. Si le film possède encore quelques facettes qui me laissent un peu sur le bord de la route, comme sa volonté constante d'en faire une oeuvre bien trop intellectualisée pour être aussi spontanée que son réalisateur veut nous le faire croire, il a tout de même réussi à me charmer en m'embarquant au coeur d'une histoire d'amour impossible qui sait être émouvante malgré sa forme des plus chaotiques.
Pierrot le fou est en effet la jolie histoire d'un amour impossible pour laquelle Pierrot qui s'appelle en réalité Ferdinand n'hésite pas à tout plaquer, famille et enfants compris. En partant à l'aventure avec la très jolie mais insouciante Marianne, il accepte la vie au jour le jour de cette jeune femme et écope par la même occasion des problèmes qu'elle a pu se créer. Histoire tordue, mais qui importe au final assez peu, elle est même délaissée le temps de quelques séances à l'absurde communicatif par un réalisateur bien plus intéressé par la relation qui existe entre ses deux protagonistes que par ce qui leur arrive.
C'est avec une grande liberté d'action qu'il dépeint leurs émotions, en laissant vivre véritablement les deux acteurs qui livrent tout deux une superbe performance. Comme à son habitude, il suffit à Belmondo d'apparaître à l'image pour captiver notre attention, peu importe ce qu'il y fait, c'est toujours avec un charisme naturel à toute épreuve qu'il brûle l'écran. Quant à Anna Karina, elle est parfaitement dans son rôle de jeune femme marginale, simplement guidée par son envie de vivre. Dès lors, les bases sont pleines pour Godard, il peut laisser aller sa créativité pour faire parler, sans règle aucune, cette image qui semble être pour lui un terrain d'expérimentation plutôt qu'un réel moyen de communication.
C'est d'ailleurs ce qui m'empêche d'apprécier pleinement cette bobine. Si j'adore ce côté expérimental, cette déconstruction de codes sensés être universels, je déplore par contre certains artifices grossiers qui semblent être là pour rappeler cette démarche d'affranchissement de certains standards. Les faux raccords voulus et martelés, les coupures volontaires de son, tous ces jeux jemenfoutiste sont à mon sens un peu maladroit, et peu utiles surtout. Comme s'ils étaient un simple faire valoir du "style" du cinéaste qui a lui même caractérisé tellement ses films d'un gimmick personnel si particulier qu'il rentrait à son tour dans un mode automatique de démolition. Et finalement, à vouloir s'affranchir de codes qu'il trouvait peut être destructeurs de liberté, il s'enferme également, à mon avis, dans une routine punk qui perd de sa puissance en même temps qu'elle épuise ses cartouches.
Du coup, sur 1h45 de film, c'est bien trop présent et on finit par se lasser. Comme pour A bout de souffle, ça atténue très fortement mon enthousiasme. Surtout qu'on retrouve également dans Pierrot le fou ce côté intellectualisant qui me déplaît fortement. Godard y abuse de références littéraires, poétiques et culturelles, qui semble nous prouver qu'il est homme de lettre qui connait son sujet. De là à penser que son cinéma est volontairement rendu peu accessible (on se croirait par moment à une conférence universitaire d'Arts Plastiques), il n'y a qu'un pas.
Pierrot le fou est en effet la jolie histoire d'un amour impossible pour laquelle Pierrot qui s'appelle en réalité Ferdinand n'hésite pas à tout plaquer, famille et enfants compris. En partant à l'aventure avec la très jolie mais insouciante Marianne, il accepte la vie au jour le jour de cette jeune femme et écope par la même occasion des problèmes qu'elle a pu se créer. Histoire tordue, mais qui importe au final assez peu, elle est même délaissée le temps de quelques séances à l'absurde communicatif par un réalisateur bien plus intéressé par la relation qui existe entre ses deux protagonistes que par ce qui leur arrive.
C'est avec une grande liberté d'action qu'il dépeint leurs émotions, en laissant vivre véritablement les deux acteurs qui livrent tout deux une superbe performance. Comme à son habitude, il suffit à Belmondo d'apparaître à l'image pour captiver notre attention, peu importe ce qu'il y fait, c'est toujours avec un charisme naturel à toute épreuve qu'il brûle l'écran. Quant à Anna Karina, elle est parfaitement dans son rôle de jeune femme marginale, simplement guidée par son envie de vivre. Dès lors, les bases sont pleines pour Godard, il peut laisser aller sa créativité pour faire parler, sans règle aucune, cette image qui semble être pour lui un terrain d'expérimentation plutôt qu'un réel moyen de communication.
C'est d'ailleurs ce qui m'empêche d'apprécier pleinement cette bobine. Si j'adore ce côté expérimental, cette déconstruction de codes sensés être universels, je déplore par contre certains artifices grossiers qui semblent être là pour rappeler cette démarche d'affranchissement de certains standards. Les faux raccords voulus et martelés, les coupures volontaires de son, tous ces jeux jemenfoutiste sont à mon sens un peu maladroit, et peu utiles surtout. Comme s'ils étaient un simple faire valoir du "style" du cinéaste qui a lui même caractérisé tellement ses films d'un gimmick personnel si particulier qu'il rentrait à son tour dans un mode automatique de démolition. Et finalement, à vouloir s'affranchir de codes qu'il trouvait peut être destructeurs de liberté, il s'enferme également, à mon avis, dans une routine punk qui perd de sa puissance en même temps qu'elle épuise ses cartouches.
Du coup, sur 1h45 de film, c'est bien trop présent et on finit par se lasser. Comme pour A bout de souffle, ça atténue très fortement mon enthousiasme. Surtout qu'on retrouve également dans Pierrot le fou ce côté intellectualisant qui me déplaît fortement. Godard y abuse de références littéraires, poétiques et culturelles, qui semble nous prouver qu'il est homme de lettre qui connait son sujet. De là à penser que son cinéma est volontairement rendu peu accessible (on se croirait par moment à une conférence universitaire d'Arts Plastiques), il n'y a qu'un pas.