Blow out de Brian de Palma (1981)
Alors qu'il enregistre les bruits nocturnes de la nature dans une campagne isolée, un ingénieur du son est témoin d'un accident d'automobile. Mais il va peu à peu s'apercevoir que cet évènement cache en fait une autre réalité... En 1981, De Palma est au top de sa carrière, après avoir enchainé d'excellent films depuis Sœurs de sang en 73, il est pour moi à la période de son apogée en enchainant
Pulsions, Blow out,
Scarface et
Body Double.
Blow Out donc, film complotiste, inspiré de plusieurs événements, dont l'assassinat de Kennedy. Ici, le son est la base du film, de la première seconde à la dernière, tout l'histoire est centrée dessus, De Palma arrive tellement à nous capter sur les sons qu'il peut nous faire oublier l'image...
Comme à son habitude, BDP nous joue des tours sur les premières images du films: un film d'horreur de série B défile à l'écran faisant penser à un bon vieux Halloween. La encore, on remarque bien les sons omis-présents et exagérés qui nous fait rapidement penser à un bon vieux nanar. La séquence se termine sur un cri horrible, dans le sens mal interprété, par une fille au seins nues! Là "coupé", nous voici dans la réalité ou on y découvre Jack, preneur de son, ironisant sur ce qu'il vient de voir et sur son travail au sein de cette production miteuse.
Ensuite, boom, le générique démarre, un seul bruitage et le vacillement d'une aiguille indiquant les décibels d'un vieux preneur de son: Blow out
De Palma utilise son fameux splitscreen, pour à la fois nous présenter le travail de Jack et découvrir les enjeux politiques de l'époque à travers un poste de télévision: efficace.
Puis, vient la scène principale ou Jack enregistre de multiples sons sur un pont proche d'un parc. Ici pas de musique, la musique c'est les sons environnants qu'écoute Jack à travers son casque. L'orientation de son micro entraine une orientation de la caméra vers la provenance des bruits. Une mise en scène excellente ou l'impression d'être sur le pont avec Travolta y est proche. De Palma, de cette manière nous fait rentrer dans son film, son histoire, ses événements. Un crash de voiture survient entraînant la plongée de cette dernière dans le lac. Jack y accoure pour secourir d'éventuelle survivants. De palma filme en plan large, de façon à nous faire remarquer la présence discrète et furtive d'un homme sous le pont: il nous fait participer à l'intrigue...
Jack y secoure la belle Sally, interprété par Nancy Allen. Personnage typique de la jeune fille jolie innocente un peu coincé dans son monde de bisounours et surtout très naïve. Jack craque d'ailleurs directement sous son charme. Enfin, vient les emmerdes: interrogé par la police, Jack comprend vite que la personne au volant n'est autre que le gouverneur, candidat aux élections présidentielles. A partir de là, on lui fait comprendre qu'il doit la fermer et rentrer chez lui bien gentiment.
Mais Jack Terry est teigneux et ne va pas s’empêcher de vouloir de faire sa petite enquête en écoutant et réécoutant ses bandes enregistrées. La encore, scène excellente: le montage du visuel et du son. Même si pour nous les appareils paraissent vieillots, la technique est là et on ne peut qu'admirer la magie du truc. Grâce à cela, Jack parviendra à comprendre le pourquoi du comment et rentrer dans un délire paranoïaque ou la théorie du complot rentre en jeu...
Travolta est au top de sa forme et a toujours cette classe de scène en scène. Les autres personnages secondaires sont également bien interprétés comme le flippant John Lithgow et le dégueulasse Dennis Franz
DDP pousse sa mise en scène vers une ingéniosité incroyable ou chaque plan est efficace, ou le son et l'image son magnifiquement bien accordés. Il prouve une fois de plus, qu'il a de la technique et utilise toute sorte de tour de passe passe, pour nous faire aussi rentrer dans cette atmosphère paranoïaque. Les longs travellings made in de Palma sont aussi de la partie et me font bien saliver...
En résumé, De Palma nous offre l'un des meilleurs thriller paranoïaque, avec tout son talent, ses plans, ses mises en scène efficaces et surtout les sons, les sons qui résume à eux seul l'histoire de Blow Out...
Revient Brian! promis, j’oublierai les
Dahlia noir,
Missions to Mars et
Redacted...
Note: 10/10