[Val] Mes Critiques en 2012

[Logan]

Ouais mais c'est trés typé nouvelle vague et lent, pas aimé perso et la photographie est degeulasse de mémoire.

[Scalp]

Nouvelle vague, bon ok, j'oublie.

[Val]

Atlantic City, ça a juste rien a voir avec la Nouvelle Vague, je dirais pas que c'est un chef d'oeuvre, mais ça reste un film très sympa. Burt Lancaster en vieux gangster raté, dominé par une vieille femme, qui tente de devenir l'homme qu'il a toujours essayé d'être pour sauver la jeune femme dont il tombe amoureux, est excellent comme toujours.
Perso, j'aime beaucoup ce que j'ai pu voir de Louis Malle, alors que j'ai horreur de la Nouvelle Vague (dont il s'est toujours écarté), et pour Milou en Mai : tu l'as vu Logan ? Car si tu es réfractaire a cause d’Ascenseur pour l’échafaud, rassure toi, ça a juste rien a voir.

Sinon, pour Terminator, ce serait un bon 8,5-9, mais je ne saurais absolument pas quoi dire dans une critique.

[Logan]

Malle j'en ai vu 3-4 dont ce Atlantic city et sans arriver au niveau d'un truffaut (faut pas déconner quand même) je ne peux pas dire que j'aime des masses, faudrait que je revois Au revoir les enfants sont soi disant chef d'oeuvre, je ne l'ai pas revu depuis ado et j'avais bien aimé.

[Alegas]

Les Enfants du Paradis de Marcel Carné (1945)

Figure majeure du cinéma français, que les stériles reproches de la Nouvelle Vague n’ont pas empêché de conserver son attrait public, Les Enfants du Paradis est un passage obligé pour tout cinéphile qui se respecte. Le risque de tout passage cinématographique obligé est de décevoir le vierge spectateur et de provoquer un ennui à peine masqué. Le film de Marcel Carné échappe à cela. Contant l’histoire d’amour contrarié entre un mime couronné de succès et une jeune femme flirtant avec plusieurs hommes, le film forme un portrait tendre du Paris artistique du début du XIXè siècle. Eclairés par une magnifique photographie, Arletty, Jean Louis Barrault et Pierre Brasseur, entre autres, jouent le verbe de Jacques Prévert avec un tel talent que les trois heures du film sont un véritable régal à suivre et passent comme en un instant.
Souvent relégué au second plan dans l’histoire du cinéma français, Marcel Carné confirme, avec le magnifique Les Enfants du Paradis, qu’il est un des plus grands cinéastes de notre patrimoine.

[Count Dooku]

Souvent relégué au second plan dans l’histoire du cinéma français, Marcel Carné confirme, avec le magnifique Les Enfants du Paradis, qu’il est un des plus grands cinéastes de notre patrimoine.

Euh, tu rigoles?
Marcel Carné est et reste une figure hautement reconnue du cinéma français, tout autant que des Renoir, Truffaut et Melville. J'ai jamais lu qu'on le plaçais au second plan, au contraire Les Enfants du Paradis, Quai des Brumes et Le Jour se Lève sont généralement cités parmi les meilleurs films du cinéma français. En revanche, il faut reconnaitre que le succès artistique de Carné est assez indissociable de sa collaboration avec Jacques Prévert, les films réalisés par Carné seul étant nettement moins reconnus.

[Val]

Bah Carné est souvent oublié quand on parle de cinéma français. On dirait que sa collaboration avec Prévert à gêné beaucoup de critiques a une époque, surtout ceux de la Nouvelle Vague justement, qui le considérais assez mal, car il était difficile de lui appliquer la théorie des auteurs. On évoque les films, mais plus rarement le cinéaste.
Quant on parle du cinéma français, on cite souvent Godard, Truffaut, Renoir, mais Carné est beaucoup moins cité (bon, plus que Grémillon par exemple, c'est sûr).

[Alegas]

Val a pas tord en effet, mais heureusement ça change de plus en plus au fil des années. Pour moi, c'est clairement l'un des meilleurs, sinon le meilleur réal français pré-Nouvelle Vague. Ça n'a pas la froideur du cinéma de Renoir, ça ne cherche pas à avoir forcément un double sens de lecture, et puis évidemment la collaboration avec Prévert y est pour beaucoup.

[Alegas]

BLOW OUT de Brian de Palma (1981)

Considéré comme le chef d’œuvre de la période Hitchcockienne du cinéaste, Blow Out condense une grande partie des obsessions de Palmiennes, de la manipulation politique au voyeurisme. Le film narre l’enquête menée par un preneur de son, travaillant pour des séries Z, qui est témoin de la mort d’un homme politique promis a un destin présidentiel, et se retrouve au cœur d’une manipulation politique opaque.

On suit l’enquête paranoïaque menée par le personnage de John Travolta, et les informations sont données au compte goutte, ce qui permet à De Palma de démontrer toute l’étendue de sa maîtrise cinématographique. Tous ses tics de mise en scène (on pense évidemment à l’usage du split-screen, divisant l’écran en deux parties) sont au service de son histoire, qui ne peut se raconter que par le biais du cinéma. Blow Out est aussi le moyen pour Brian de Palma de poursuivre ses obsessions, notamment l’assassinat de Kennedy, qui était déjà régulièrement évoqué dans ses premières œuvres et qui est un fondement de l’œuvre du cinéaste. La reconstitution des images du film Zapruder, dont les photogrammes avaient été publiés dans un magasine, avait été une pratique courante pour les personnes de cette génération, et on retrouve la même idée dans le film. Egalement, on retrouve la poursuite de sa réflexion sur l’œuvre Hitchcockienne avec des références disséminées tout au long, de sorte que l’on a l’impression de voir un thriller qu’un Hitchcock libéré des contraintes de la censure aurait pu signer.

Bien sûr, le film se veut surtout une réponse au Blow Up d’Antonioni ou à Conversations Secrètes de Coppola en livrant une sorte de mixage entre les deux : la recherche de l’image ou du son manquant. Egalement, même si moins souvent cité comme référence, il est évident que le film forme une réponse au Frissons de l’Angoisse de Dario Argento, d’autant que l’on sait que les œuvres des deux cinéastes n’ont de cesse de communiquer entre elles.

Comme le remarque Jean Douchet dans une analyse extrêmement tirée par les cheveux, le film peut aussi être vu comme le fantasme cinématographique du personnage de Travolta. Cela est souligné par le côté finalement très cliché des situations et de l’intrigue, ce qui ne manquera pas de faire l’objet des critiques de certains, mais le tout sublimé par le génie de De Palma.

Travolta en impose en double cinématographique de De Palma et Nancy Allen s’en sort pas trop mal en nunuche de service. A côté, deux habitués du cinéaste, John Lithgow en méchant de service et Dennis Franz en arnaqueur a la petite semaine minable.

Malgré toutes les qualités que l’on peut trouver au film, je ne le classerais pas parmi mes De Palma préféré. Je lui préfère plutôt son prédécesseur, Pulsions, parfois oublié dans l’ombre du statut qu’a acquis Blow Out. Clairement, l’enthousiasme de la critique semble essentiellement dû au fait que la critique, notamment française, adore les films qui réfléchissent sur le média qu’est le cinéma, sans doute cela donne t’il l’impression de parler de quelque chose de très important. Mais toujours est il que j’ai franchement du mal a voir dans Blow Out autre chose qu’un excellent thriller mais qui ne fait pas le poids face a d’autres œuvres de De Palma. Très grand film tout de même.

7,5/10

[maltese]

Je te rejoints totalement, très bon film, mais que je trouve assez surestimé au niveau de la carrière de De Palma, il a fait bien mieux.

[zack_]

Je suis à la bourre pour le challenge je me le fait mercredi!

[Scalp]

J'annonce un 6 grand max.

[Count Dooku]

Je dois confesser n'avoir jamais vu ce Blow Out, c'est l'une de mes carences de la filmo de De Palma (si ce n'est LA carence, car en-dehors de celui-là j'ai vu tous les films essentiels du barbu).
Heureusement, le BR Carlotta arrive à point nommé pour combler cette lacune, par contre un petit carton rouge à l'éditeur qui apparemment (cf les différents tests) propose une édition inférieure technique au Criterion sorti il y a plus d'un an.

[Val]

Globalement le master est très bon, si ce n'est lors du travelling circulaire dans la salle où Travolta stock ses bandes audios, où le master a du mal a suivre. C'est dommage de pas avoir le master approuvé par De Palma, mais Criterion n'est pas partageur.

[Alegas]

Ça va, si c'est juste ce moment là. Niveau sonore c'est comment sur la scène de l'accident ?