ELLE S'APPELAIT SCORPION
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Shunya Ito (1972) | 8/10
Suite directe de l'excellent La femme scorpion qui construisait de fort belle manière le personnage au charisme fou de Sasori, Elle s'appelait Scorpion continue dans les traces fraîches de son aîné. On y retrouve la sublime Meiko Kaji qui, après avoir assouvi sa vengeance mortelle, est propulsée à son point de départ, dans l'ombre d'une cellule poisseuse où elle n'a pour compagnie que les gardiens vicelards qui la gardent à l'oeil.
Ce qui frappe dans cette suite, c'est la différence qu'elle arbore alors que sa thématique profonde reste sensiblement la même. Tous les ingrédients du premier opus sont au menu, c'en est presque décevant même par moment - on aimerait davantage de nouveauté - mais c'est remanié avec toute la fougue d'un Shunya Ito qu'on sent réellement amoureux de son personnage, ce qui aboutit finalement à une oeuvre très différente en terme de message et de tonalité. Si le premier était plus frontal, sexy et peu politique, le côté huit clos de la prison l'empêchant de prendre le chemin d'une vraie dénonciation sociale, avec Elle s'appelait scorpion, le cinéaste énonce clairement ce qu'il avait commencé à dire à mi-mot dans son premier film. Ici, les femmes, aussi violentes et cruelles soient elles, ont toute une raison de l’être, et c'est généralement la faute aux hommes qui ont peuplé leur vie. Ces crapules assoiffées de sexe, à l'humeur changeante et à la loyauté d'un pitbull affamé sont toutes représentées comme des bêtes sauvages peu fréquentables. Le film est ainsi parsemé de scènes assez crues mettant en scène des viols sordides pour bien marteler cette idée. En outre, Ito use et abuse des pistes qu'il avait déjà lancées dans La femme scorpion, en rendant encore plus ignobles les gardiens de toutes ces femmes au sang chaud.
Quand à la beauté formelle qui caractérisait le premier film, on la retrouve toujours aussi poussée dans cette suite. C'est un bonheur pour nos petits yeux, on sent véritablement le cinéaste dans une perpétuelle recherche du point de vue qui fera mouche. Il insère également à son récit une forte dose de poésie qu'il sait habiller d'une image faite de métaphores visuelles très inspirées. Mais cette recherche de l’image ne lui fait pas oublier de faire plaisir à son public et même s'il est un peu moins généreux en jolies poitrines dans ce second opus, il nous délivre tous les quotas qu'on peut espérer d'un film du genre, entre exécutions sommaires, scènes crues et vieilles trognes bien marquées, difficile de faire la fine bouche !
Enfin, on retrouve dans On l'appelait Scorpion l’envoûtante Meiko Kaji qui en plus de nous dorloter les tympans une nouvelle fois avec cette ballade hypnotique à laquelle elle prête sa voix, continue de faire de son personnage une icone de femme forte de belle envergure. Et ce, même si l'on peut regretter que le parallèle avec le scorpion, que l'on ressent vraiment lors de l'inspection de la prison pendant laquelle Sasori "pique" le directeur comme le ferait la sale bête qu'elle imite. J'ai par contre beaucoup apprécié le côté plus définitif du personnage, avec ce côté mutique qu’il arbore, lui laissant comme moyen de se faire comprendre son seul regard perçant. Cela donne lieu à des séquences très fortes comme ce duel d'esprit qu'elle partage avec sa supposée rivale (qui au passage m'a quelque peu agacé par son surjeu chronique en décalage avec tous ses camarades), au pied d'un bus que cette dernière ne veut abandonner. Cette scène est d’ailleurs le reflet évident d’une source d’inspiration puisée dans l’univers du western qui imprègne différents passages du film. Entre duels de regard, gros plans sur les visages, ballades furtives dans de grands espaces, on prend plaisir à ressentir cette belle influence.
Une nouvelle jolie découverte que ce second numéro d'une saga qui continue de me charmer. Ce personnage de femme scorpion qui ne fait pas de concession est génialement porté à l’écran par l’alliance entre le charisme de son interprète principale et la fougue d’un réalisateur en pleine inspiration. En effet, comme dans le premier film, la collaboration Shunya Ito - Meiko Kaji fonctionne à merveille, et nous offre, même si je lui préfère le premier film qui a pour lui la primeur de poser les premières pierres, un très joli morceau de cinéma diaboliquement rafraîchissant.
Ce qui frappe dans cette suite, c'est la différence qu'elle arbore alors que sa thématique profonde reste sensiblement la même. Tous les ingrédients du premier opus sont au menu, c'en est presque décevant même par moment - on aimerait davantage de nouveauté - mais c'est remanié avec toute la fougue d'un Shunya Ito qu'on sent réellement amoureux de son personnage, ce qui aboutit finalement à une oeuvre très différente en terme de message et de tonalité. Si le premier était plus frontal, sexy et peu politique, le côté huit clos de la prison l'empêchant de prendre le chemin d'une vraie dénonciation sociale, avec Elle s'appelait scorpion, le cinéaste énonce clairement ce qu'il avait commencé à dire à mi-mot dans son premier film. Ici, les femmes, aussi violentes et cruelles soient elles, ont toute une raison de l’être, et c'est généralement la faute aux hommes qui ont peuplé leur vie. Ces crapules assoiffées de sexe, à l'humeur changeante et à la loyauté d'un pitbull affamé sont toutes représentées comme des bêtes sauvages peu fréquentables. Le film est ainsi parsemé de scènes assez crues mettant en scène des viols sordides pour bien marteler cette idée. En outre, Ito use et abuse des pistes qu'il avait déjà lancées dans La femme scorpion, en rendant encore plus ignobles les gardiens de toutes ces femmes au sang chaud.
Quand à la beauté formelle qui caractérisait le premier film, on la retrouve toujours aussi poussée dans cette suite. C'est un bonheur pour nos petits yeux, on sent véritablement le cinéaste dans une perpétuelle recherche du point de vue qui fera mouche. Il insère également à son récit une forte dose de poésie qu'il sait habiller d'une image faite de métaphores visuelles très inspirées. Mais cette recherche de l’image ne lui fait pas oublier de faire plaisir à son public et même s'il est un peu moins généreux en jolies poitrines dans ce second opus, il nous délivre tous les quotas qu'on peut espérer d'un film du genre, entre exécutions sommaires, scènes crues et vieilles trognes bien marquées, difficile de faire la fine bouche !
Enfin, on retrouve dans On l'appelait Scorpion l’envoûtante Meiko Kaji qui en plus de nous dorloter les tympans une nouvelle fois avec cette ballade hypnotique à laquelle elle prête sa voix, continue de faire de son personnage une icone de femme forte de belle envergure. Et ce, même si l'on peut regretter que le parallèle avec le scorpion, que l'on ressent vraiment lors de l'inspection de la prison pendant laquelle Sasori "pique" le directeur comme le ferait la sale bête qu'elle imite. J'ai par contre beaucoup apprécié le côté plus définitif du personnage, avec ce côté mutique qu’il arbore, lui laissant comme moyen de se faire comprendre son seul regard perçant. Cela donne lieu à des séquences très fortes comme ce duel d'esprit qu'elle partage avec sa supposée rivale (qui au passage m'a quelque peu agacé par son surjeu chronique en décalage avec tous ses camarades), au pied d'un bus que cette dernière ne veut abandonner. Cette scène est d’ailleurs le reflet évident d’une source d’inspiration puisée dans l’univers du western qui imprègne différents passages du film. Entre duels de regard, gros plans sur les visages, ballades furtives dans de grands espaces, on prend plaisir à ressentir cette belle influence.
Une nouvelle jolie découverte que ce second numéro d'une saga qui continue de me charmer. Ce personnage de femme scorpion qui ne fait pas de concession est génialement porté à l’écran par l’alliance entre le charisme de son interprète principale et la fougue d’un réalisateur en pleine inspiration. En effet, comme dans le premier film, la collaboration Shunya Ito - Meiko Kaji fonctionne à merveille, et nous offre, même si je lui préfère le premier film qui a pour lui la primeur de poser les premières pierres, un très joli morceau de cinéma diaboliquement rafraîchissant.