Spygame 5/10Depuis sa sortie ciné, j’ai toujours autant de mal avec ce Tony Scott. Je trouve que le film ne fonctionne que partiellement. De façade, il était amusant de voir la passation de flambeau entre l’ancienne garde, celle du condor, et une approche plus énergique de l’espionnage.
Sur une grosse heure, on prend donc plaisir à suivre les manipulations et autres méthodes douteuses d’un agent roublard qui va voler au secours d’un ancien protégé fait prisonnier. Scott gère plutôt bien l’intégration des flashbacks plaçant sa caméra à la fois dans le confort douillet d’un bureau ainsi que sur le terrain. Le Vietnam et l’Allemagne (géniale séquence sur le toit) sont autant des plaisirs visuels que narratifs. Puis arrive la longue, très longue séquence au Liban. La machine va se gripper, net, dès lors que les motivations de Bishop seront dévoilées. L’histoire d’amour enlise complètement le rythme. Pour la première fois, je me suis donc retrouvé à regarder ma montre avec insistance devant un Tony Scott. Sacrilège ! Depuis les excellents Man on fire et Revenge, nous commençons à bien cerner la fibre romantique du réalisateur. Sauf qu’ici elle ne fonctionne e pas. Brad Pitt a bien du mal avec ce rôle d’agent manipulé et son idylle parait bien fadasse. Les conséquences sont donc multiples. La longueur du récit saute à la figure et l’on arrive même à se désintéresser des combines de Redford (pourtant l’attrait principal du film). Tony Scott avait cette faculté à gérer parfaitement son rythme. Revenge qui était calé sur deux parties bien distinctes arrivait à combiner enjeux dramatiques et romantiques avec une virtuosité incroyable. Ici c’est tout le contraire. Peut être que la froideur du sujet (le monde de l’espionnage) a plus d’impact sur l’histoire que la chaleur du Mexique. Cependant, revoir ce film après la réussite éclatante de la Taupe reste une expérience compliquée. Déjà bancal à l’époque, il ne reste, selon moi, qu’un bon demi-film avec une partie apprentissage bien maitrisée. Redford bouffe l’écran dans l’un de ces derniers rôles compensant avec un Brad Pitt bien trop effacé et finalement assez peu concerné.
Je connaissais le potentiel à demi raté du film mais ça reste malgré tout une bien belle déception.
"et tu le vis bien de flinguer un Tony Scott?!"Ca m'arrive rarement mais je pense que je vais lui redonner une chance très vite. Je ne peux pas croire ma note avec un sujet pareil entre les mains de Scott!