[REC]²
Exorcisme pantouflard au format DV-------------------------------------------------------------------------
Jaume Balagueró et Paco Plaza (2009) |
3/10 Une suite qui n'aurait jamais du voir le jour tant elle discrédite presque l'univers dressé par son efficace premier opus. Là où dans le premier film, tout était question d'ambiance pour générer un stress assez intense, dans ce second numéro, aux oubliettes la subtilité, le mantra des réalisateurs n'est plus de générer du suspens mais de vous retourner le bide avec une caméra à laquelle on fait faire n'importe quoi, il paraît que c'est synonyme d'immersion.
Pour couronner le tout, on oublie également tout le mystère qui entourait la menace virale. Pour le coup, on met ça sur le dos d'un démon possesseur d'âme, c'est tellement pratique, suffit de balancer un curé dans le bâtiment, spécialisé en exorcisme si possible et hop emballé c'est pesé, on a notre script. Surtout que ce curé, c'est un salaud de première, ou un mec exigeant envers son propre boulot, au choix. Avec [rec]² on est en présence d'un film pantouflard dans lequel les deux réalisateurs à son origine n'ont vraisemblablement pas eu envie de se poser deux secondes pour réfléchir, préférant opter pour un recyclage abusif de [REC] premier du nom. Chaque scène aspire jusqu'à la moelle les concepts que ce dernier mettait en place en les accompagnant d'idées bien grossières histoire de faire un peu de buzz. Rien de neuf sous le soleil donc, surtout qu'on est en permanence à l'ombre ici, en infrarouge, où éclairé par des torches de piètre qualité. C'est pratique, ça évite de se prendre la tête avec le cadre, la couleur, les décors, tout ces trucs anti réalistes qui sont chiantes à mettre en place et coûtent de l'oseille !
En bref, à part des acteurs assez convaincants et une fin qui relève un peu le niveau (mais bon, c'est facile, on a l'impression que les deux mecs se sont dits qu'il fallait quand même soigner un petit bout du film, la fin, c'est pas mal, au moins les spectateurs quittent la salle sur une impression pas trop dégueux, la blague
), rien à sauver ou presque de cette suite d'un pourtant très bon, et surtout très créatif, premier opus. Toute la finesse qui faisait la justesse de ce dernier s'est volatilisée pour faire de cette suite un morceau opportuniste gratiné dont le but premier était d'essorer un public déjà acquis.