[oso] Mes critiques en 2012

[Scalp]

DVD fr.

[elpingos]

Ok, faut que je trouve ça alors...

[osorojo]

Tu peux le choper à pas trop cher sur Priceminister Tu vois, il te faut participer au challenge BOM avec nous, c'est l'occase de découvrir des films sympas

[elpingos]

Ouaip, je vais regarder ça... J'achète plus grand chose depuis un petit moment, à cause notamment du téléchargement... Mais bon y a plein de vieux trucs sympas auxquels j'ai pas accès du coup. (par contre toutes les merdes ça tu les trouves y a pas de souci....) Bref.

[Dunandan]

DANS L'OMBRE DU LOUP
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Hideo Gosha (1982) | 7.5/10

Alors que Gosha songeait à arrêter définitivement de tourner des films, la faute à sa vie privée qui s'effondrait, ce denier se voit proposer de réaliser dans l'ombre du loup pour le compte de la Toei qui n'était pas en très grande forme à ce moment là. Gosha accepte et inscrira dans son film, à l'occasion de scènes très chargées en émotion, son ressenti face aux durs moments qu'il est en train de traverser. On sent véritablement dans l'ombre du loup une envie de laisser parler ses sentiments pour cette fille unique qu'il a failli perdre, peu de temps avant de commencer ce projet. On pense notamment à cette scène très forte où, sur fond de feu d'artifice, le yakuza Onimasa livre son amour à sa fille, lors de retrouvailles très émouvantes.

Dans l'ombre du loup est un film très dense en matière de thématique, même si son propos central se focalise sur la condition de la femme au japon en période pré seconde guerre mondiale. Gosha y dresse en effet le portrait d'une société peu tendre avec la gente féminine, dans laquelle la prostitution et les mariages arrangés font loi, dans laquelle surtout la femme n'a quasiment jamais son mot à dire. Pourtant, on ne sent pas dans le film une réelle volonté de jugement. Il est même l'occasion de voir l'héroïne évoluer vers une acception d'elle même à son paroxysme dans la dernière partie. La jeune fille timide recueillie par un yakuza peu avenant se révélera femme forte en tenant tête à des hommes peu engageants lui faisant barrage. La scène est intense et permet de compléter un personnage qui n'a eu de cesse pendant près de deux heures de s'accaparer notre attention.

Si Gosha perdra en route quelques uns de ses spectateurs à cause d'une narration assez exigeante (et parfois, il faut l'avouer un peu cavalière), parée d'ellipses nécessaires à l'avancée de l'histoire, ceux qui, comme moi, se laisseront porter par cette fresque familiale très ambitieuse finiront le film les yeux brillants, emprunt de cette passion qui habite complètement Dans l'ombre du loup. Ce sentiment est porté par des acteurs habités par leurs personnages, à commencer par un Tatsuya Nakadai impérial, monstre de charisme qui n'a qu'à froncer les sourcils pour faire écho au démon qu'il porte sur son peignoir. Quand à sa fille adoptive Matsue, cette femme héroïne du film, elle est servie avec beaucoup de justesse par le talent de la très jolie Masako Natsume (avec laquelle la vie a également été peu clémente ).

Avec Dans l'ombre du loup, Gosha signe un très beau film qui souffre de quelques longueurs et d'une narration un peu maladroite, mais qui a pour lui une thématique centrale des plus passionnantes et des personnages magnétiques. Ce destin de femme passionnant est porté par des personnages aussi inquiétants qu'ils sont attachants. On sent que le réalisateur les aime véritablement et use de tout son talent pour leur donner une ampleur visuelle indéniable. Au vu des conditions de tournage (studio monté pour des séries TV), le résultat est vraiment à la hauteur, les intérieurs sont filmés au cordeau, avec un sens du cadre et de la perspective exemplaire, les visages et les corps magnifiés par une caméra qui les épouse. Un très chouette film qui me donne envie de découvrir Yohkiro le Royaume des geishas et La proie de l'homme, les deux autres adaptations des romans de Miyako Tomio.

[Dunandan]

Il m'avait bien saoulé au niveau de l'émotion, mais j'aimerais bien la revoir cette trilogie, sans avoir en tête la meilleure période de Gosha à mon avis, celle des années 60-70. Puis en grand format, ça doit mieux passer c'est sûr ...

[osorojo]

Ue j'ai lu ta critique, et fait rare, je suis carrément pas d'accord avec ce que tu y dis, surtout à propos du perso de Nakadai et de ta perception du film en tant que caricature de différents milieux sociaux

Quant à l'émotion, j'ai pour ma part été plus que convaincu. Certains passages qui semblent vraiment sincères m'ont touché

Et puis, sérieux, c'est beau et maîtrisé ! Après, je n'ai pas en tête la filmo de Gosha dont je n'ai vu que Goyokin. Possible, comme tu dis, que ton référentiel soit différent du mien Dans tous les cas, j'ai bien hâte de m'en mater d'autres du même réal ! :]

[Dunandan]

C'est une question de mesure. Quand ça pleurniche trop ça me saoule, jap' ou pas .

[Moviewar]

BLACK DYNAMITE
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Scott Sanders (2009) | 8/10

Bien plus efficace qu'un cacheton médicinal en cas de coup de blues, Black dynamite est un véritable concentré de bonne humeur prêt à vous rebooster après une journée harassante. Feel good movie par excellence, préparez vos rictus pour une séance décomplexée qui file la banane en mêlant généreusement tout ce qui fait le charme de la blaxploitation. A commencer par une ambiance musicale des plus Funky qui fait du bien à nos tympans et propulse sans délai le film dans une atmosphère des plus décontractées dont le charme ténébreux du très viril Mickael Jay White irradie la bobine.

On connait ce dernier pour son talent indéniable en matière de rétamage de cheutron, il prouve ici qu'il peut également faire preuve d'un second degré à toute épreuve. Co-scénariste du film, il s'investit à 100% dans son personnage pour lui permettre d'exister avec fougue le temps d'une séance. Évidemment, tout est dans l'exagération au niveau de la caractérisation de ce macho fortement burné, mais l'interprétation de l'acteur sait rester sur le fil du rasoir pour ne jamais tomber dans la farce outrancière. Ainsi, son personnage attire la sympathie et c'est avec le sourire qu'on le voit charmer la moindre once d’oestrogène présent dans son champ de vision. Quand à ses aptitudes à désosser des mâchoires, Jay White est toujours aussi impressionnant et fait parler son corps surdimensionné avec une vivacité impressionnante.

Black dynamite est un film décomplexé qui ne s’embarrasse d'aucune contrainte. Script allégé à l’extrême, jolies pépettes en pagaille, looks colorés, punchline cultes et situations improbables qui permettent à ce Black Dynamite d'exister à l'écran, tout est réuni pour faire du film un moment de détente des plus revigorants. S'en priver à cause de mauvais préjugés serait une erreur tant sa générosité permet de palier à ses effectifs défauts, qui ne sauraient en aucun cas entacher le plaisir qu'il parvient à insuffler à ses spectateurs.

CAP BONUS NSFW

[angel.heart]

Perso je ne suis vraiment pas fan du film que je trouve beaucoup trop moqueur envers le genre qu'il aborde.

[osorojo]

C'est sur que si tu le prends comme une moquerie tu vas tout rejeter en bloc. J'ai jamais ressenti ça de mon côté, plutôt un regard amusé et amusant sur un genre qui a inspiré tous les gens impliqués dans le film. On sent un réel amour pour le genre plus qu'une envie de le prendre de haut, à mon sens Mais c'est vrai que c'est sans cesse fait en équilibre instable sur un filin peu tendu, du coup, c'est le risque de ce genre de film d'être mal pris par les autres amoureux du genre

[angel.heart]

Ah bah moi l'amour pour le genre je ne l'ai vraiment pas ressenti.

Mais même sans ça je trouve le film assez faible.

[Dunandan]

J'ai vu une BA sur un DVD il m'a l'air vraiment "over the top"

[osorojo]

Je viens de revoir Gone Baby Gone d'Affleck après avoir fini le livre il y a maintenant 2 semaines. Même si le film reste globalement bon, il est certain que je suis moins convaincu que la première fois. C'est dur pour Affleck, parce que le bouquin est si bien foutu que forcément au jeu de la comparaison, c'est difficile pour son film de faire jeu égal. Je descends ma note d'un poil (8 > 7.5) parce qu'on y sent quand même bien l'ambiance du livre et que, de façon objectif, le film reste bien fichu. J'ai édité ma critique et procédé à un petit mot comparatif livre-film que je remets ici si vous avez la flemme d'aller voir la critique et que ça vous intéresse.


GONE BABY GONE | REVISION | 7.5/10

J'ai revu ce très bon Gone Baby Gone après avoir dévoré l'excellent livre dont il est adapté. Et même si je garde un avis positif sur le film, j'en sors un peu moins convaincu que la première fois. Affleck nous délivre une belle adaptation mais pour réussir à créer une histoire touchante en 2h de temps, de nombreuses pistes sont laissées sur le carreau, ainsi que pas mal de dialogues finement ciselés dans le bouquin qui perdent beaucoup d'impact à l'écran. Il a en effet choisi de remanier partiellement l'histoire pour la simplifier, du coup elle perd cruellement en impact. La relation Kenzy-Broussard est beaucoup plus simpliste ainsi que les explications réelles sur l'enlèvement de la petite.

Mais là ou on perd le plus, c'est dans l'ampleur des personnages. Si Casey Affleck est diablement efficace en Kenzy et colle, à mon sens, bien au livre, ainsi que Broussard ou encore la mère camée, définitivement au top niveau interprétation, on perd des personnages très forts dans le roman dans le film. Ainsi, Angie devient anecdotique et perd son statut de femme magnifique mais terriblement burnée, sa relation avec Patrick est également un peu zappée par Ben Affleck (je ne blâme pas, fallait bien ciseler un peu ^^). Mais la plus grosse perte du film, et je dois dire que pour le coup je ne comprends pas trop le choix de casting, c'est le personnage de Bubba. Dans son film on a le droit à un pauvre Dealer un peu vener', limite fat et de taille moyenne, qui conduit un SUV avec du rap à fond les ballon, qui a un appart tout ce qu'il y a de plus normal et un charisme aussi fort que la petite racaille du coin qui veut te vendre une barrette de chichon. On est loin du perso attachant mais des plus inquiétants du livre qui semble avoir un physique hors norme capable de flinguer d'une pichenette le plus costaud des All Blacks, qui vit dans un entrepôt désaffecté dont l'enceinte est minée et qui refourgue des armes parce que les armes, il aime ça ^^ D'ailleurs, la meilleure scène du bouquin, la descente chez les pédophiles, est présente dans le film, mais pâtit cruellement de ce perso affadit.

En bref, je revois un peu le film à la baisse au vu du matériau de départ, je trouve que certains choix de modification de l'histoire sont un peu maladroits. Cela étant dit, Gone Baby Gone reste une belle réussite, l'image est soignée, Boston y est crasseux comme jamais, on ressent d'ailleurs bien l'ambiance du bouquin à ce niveau là. Pour conclure, un conseil, si vous avez aimé le film, je ne peux que vous conseiller de laisser passer un peu de temps avant de tenter le livre, qui est bien plus fort que sa version imagée et un complément qui devraient vous convaincre.

[Mark Chopper]

Bubba a un intérêt chez Lehane parce qu'on le revoit dans toute la série : c'est le gros plus qu'on aime revoir dans chaque roman.

Mais à partir du moment où Affleck décide d'adapter un seul bouquin, ce n'est pas grave si Bubba passe à la trappe : dans le cas contraire, le spectateur se serait demandé pourquoi donner autant d'importance à un personnage secondaire (et il serait peut-être apparu comme irréaliste au spectateur non lecteur, tant il est over the top).

Il fallait bien tailler dans le gras et resserrer les boulons. Il s'agissait de faire un bon film et non d'assurer le fan service pour les amateurs de Lehane.