HE GOT GAME-------------------------------------------
Spike Lee (1998) |
5/10 Sur les bons conseils du Bomcast j'ai tenté ce Spike Lee, étrangement en gros fan de basket, j'étais jusqu'alors passé à côté (un de mes films sportifs cultes étant White men can't jump). Bref, j'y allais un peu excité sur ce coup là, Denzel j'aime bien et le sujet avait de quoi me plaire. Mais bon grosse désillusion quand même...
Alors côté points positifs, d'abord, les acteurs principaux, tous les 2 impeccables. Denzel est vraiment convaincant en père de famille aimant et tyrannique, un peu badass, passionné de basket, qui traîne sa culpabilité de taulard dans ses relations. Ray Allen réussit plutôt bien son passage devant le caméra, et son élégance est un plus pour les scènes de jeu. Ensuite en gros connaisseur du ballon orange Spike Lee livre de très jolies scènes sur le sujet, avec un générique qui compile des jolies images d'anonymes soulignées par de la musique classique.
Dès l'intro on se dit que côté jeu, on va voir des belles choses. Certes on en voit par la suite, mais bien trop peu pour vraiment être l'hommage classe au basket qu'on pouvait attendre. Car Spike Lee quitte très rapidement ce style iconique et léché, pour s'embourber complètement dans un script atrocement bateau. Certes il ponctue son film de bonus boobs pour contenter le chaland et de petites scènes de basket stylées, mais le sensationnel s'arrête là, et le reste, le fond, est beaucoup trop léger, et White men est finalement bien plus intéressant à tous les niveaux. Et qu'il est dur de ne pas s'ennuyer devant si peu de scènes réussies (à part celle avec Big Time et la visite de Tech U) et un scénario intéressant peut-être pour le néophyte, mais terriblement convenu. A part le fait qu'il faille bosser pour y arriver, que le basket pro c'est sérieux aux states, que la tise c'est pas bien et que le succès a tendance à corrompre les gens, le film ne raconte rien d'original ou de passionnant. Pire les apartés en mode bons sentiments (les lettres de la mère, le côté incorruptible du gentil grand frère Jésus) se cumulent aux clichés et aux invraisemblances (les managers forcément pourris, la relation de Denzel avec une pute maltraitée, sa visite en short et en Nike air au cimetière, la décision finale de Allen et son revirement par rapport à son père qui tombe du ciel - rhooo le coup du ballon qui s'envole..).
La réal n'est pas en reste avec une propension à la caméra en mode balancier, plusieurs monologues face caméra et une musique d'orchestre quasi omniprésente dans les 20 dernières minutes, même pendant les dialogues. C'est tellement peu original et énervant que le film semble avoir 20 ans. Alors certes on a 2-3 mots des grandes stars Jordan, Pippen, Miller et Barkley (même pas sûr que ce soit exprès pour le film), certes on a la jolie Rosario Dawson, Denzel a la classe avec une barbe et des Jordan et Ray Allen fait quelques jolis moves, certes l'histoire reste relativement bien rythmée et intéressante sur certains sujets, mais devant si peu, devant un tel manque d'inspiration et des sabots tellement pompier, le film s'avère surtout assez pénible et décevant.