[pabelbaba] Mes critiques en 2012

[pabelbaba]

The Cheeky Chap de Lee Wing Cheung - 1980

Il s'agit d'une petite Kung Fu Comedy post-Maître Chinois tout à fait sympathique.

Le héros, incarné par Wai Pak (un de deux compères de La Dernière Chevalerie de John Woo), est un prodige du kung-fu qui bat la campagne en faisant l'idiot. Vu la référence dès l'intro du film, ça m'étonne qu'il n'ait pas été exploité en France sous le titre "Trinita au pays du Kung Fu". L'humour n'est pas très fin, il est cantonais et joue très souvent sur le ridicule des situations et les grimaces. Enfin il est peu présent lors des combats, c'est déjà ça.

L'histoire a l'avantage d'être un peu originale grâce à son héros atypique, rigolo et cynique à la fois, mais elle doit parfois laisser la place à quelques remplissages humoristiques pas vraiment nécessaires. Le contrepoids est obtenu avec quelques scènes bien violentes comme on en voit souvent à HK. Les gentils crèvent, en gros!

Le morceau le plus important, à savoir les fights, est naturellement le plus réjouissant. C'est oldschool, souvent filmé en plan large pendant de longues séquences, mais ça fait du bien de ne pas avoir un montage cut où on ne comprend rien. Ce n'est pas follement original, néanmoins les fights sont fréquents et le 1 contre 1 final tient toutes ses promesses : c'est long, inventif et sans concession.

6,5/10

[pabelbaba]

Attention, une femme peut en cacher une autre! de Georges Lautner - 1983

Lautner part sur un pitch original puisque pour une fois ce n'est pas un homme, mais une femme (Miou-Miou) qui mène une double vie. Le problème, c'est que ce genre de détail n'apporte rien de particulier au script si ce n'est de le dramatiser. Une maman qui a deux familles c'est tout de suite moins drôle qu'un bonhomme qui trompe sa femme. De ce côté, c'est pas folichon, le casse-tête de Miou-miou est foireux, elle est obligée d'en rajouter et ça ne fait pas naturel.

Reste la partie humour. Là c'est très variable. Ca fait bizarre, mais Hanin dans son élément est vraiment marrant! Il n'a pas trop à forcer, jouer le juif pied noir c'est son rayon... En revanche le reste est à l'avenant. Quelques scènes sont rigolotes (le gamin qui fait payer le repas de ses potes, la virée des filles en voiture), mais autrement c'est un peu nimp. La faute en partie aux persos complètement à l'ouest qui ne servent à rien genre Roland Giraud, Venantino Venantini ou Philippe Khorsand, avec des rôles en mousse écrits avec les pieds. Mais aussi aux rôles secondaires, tous mal exploités.

Finalement le film peine à être émouvant, on a aucune empathie pour Miou-Miou, et les moments vraiment marrants sont trop peu nombreux pour tirer le film vers le haut.

Je retiendrai quand même la scène où Miou-miou prend un bain et a le même réflexe que Dewaere dans Série Noire.

4/10

[Dunandan]

Sideways d'Alexander Payne - 2004

Sans être aussi bancal que The Descendants, je n'ai pas pris plus de plaisir en voyant celui-ci, alors qu'il fait plutôt l'unanimité.

Pourtant le concept est accrocheur : deux quadras un peu largués qui se font un enterrement de vie de garçon d'une semaine en picolant des trucs sympas, ça sonne bien comme pitch. Le couple de mecs était d'ailleurs bien trouvé, le coincé-connaisseur-loser et le dévergondé-inculte-grande-gueule, même si ça fait un peu cliché. Leurs relations sont plutôt bien traitées, faire-valoirs réciproques dans leurs domaines, ils sont complètement opposés mais vont bien ensemble.

Les trucs qui clochent, ce sont plutôt les relations avec les femmes. L'acteur et miss Grey's Anatomy, ça va trop vite, totalement improbable, le coup de la gosse, de la grand mère... Giamatti et son ex-femme, c'est n'importe quoi. Enfin c'est plutôt le traitement de la dépression de Giamatti qui déconne. Ses réactions sonnent faux (les délires alcooliques notamment) dans ces moments-là. En revanche Giamatti et la serveuse c'est plus fin. La scène sous la véranda est sûrement la meilleure du film. Je souscris complètement à la vision du vin de la nana!

Comme c'est un peu une comédie, il faut bien parler des gags. Le coup du larefeuille chez la grosse, c'est du grand art. Du n'importe quoi parfaitement amené! Mais c'est à peu près tout, le reste est plus en demi-teinte comme la baston sur le terrain de golf ou l'accident de bagnole.

Finalement j'ai pas été pleinement touché par les deux lascars alors qu'il y avait un potentiel certain.

6,5/10

[pabelbaba]

Promotion Canapé de Didier Kaminka - 1990

Sacrée affiche, hein?

Bon, faut pas être trop exigeant, mais dans le genre comédie franchouillarde en roue libre, c'est pas si mal. La première moitié du film est même assez réussie. La présentation de la Poste et de ses dérives est vraiment marrante. Le rythme est soutenu, on voit passer un nombre conséquent de têtes connues qui s'en sortent vraiment bien (mention à Eddy Mitchell en chef syndicaliste qui se paye la meilleure réplique du film) et on se marre vraiment.

Mais quand l'ascension arrive, le côté cul devient trop important, les gags se mettent à patiner et malgré l'apparition de Sardou très correcte, le film retombe comme un soufflet. Toute la partie aux Antilles ne vaut pas tripette, plus de rythme, ni d'inspiration, l'histoire se délite et finit en eau de boudin.

Le film vaut surtout pour les premiers sketchs, emmenés par des acteurs confirmés (Claude Rich, Pierre Richard ou même Martin Lamotte), la suite étant décevante, mal écrite et pas sauvée par l'arrivée de Lhermitte ni par les nombreux bonus boobs.

6/10

[pabelbaba]

Nada de Claude Chabrol - 1974

Chabrol en mode Poliziotto, tout un programme!

Séduit par le long article de Sévéon dans un N° d'Impact qui date d'un an ou deux, j'ai franchi le pas en me rappelant que Testi c'est quand même la classe incarnée. D'ailleurs le cast est vraiment la force du film. Les rôles sont pourtant casse-gueule, une bande d'anar-marxistes dans les 70s ça peut vite sentir le pâté. Tout comme les flics franchouillards qui peuvent rapidement flinguer une ambiance. Là, tout le monde ou presque est au poil. Testi et Maurice Garrel sont parfaits, les autres révolutionnaires un peu moins, notamment Lou Castel, mais son rôle est mal écrit. Côté flic, Michel Aumont est ENORME! Bas du front, violent, pas futé. Il livre une prestation complètement dingue.

S'agissant d'une adaptation de Manchette, le scénario tient plutôt en haleine. En tout cas pendant 1h on ne s'emmerde pas. Les dialogues fusent, l'enlèvement se prépare intelligemment et les principaux persos ont le temps de révéler leurs traits de caractère. Après ça part un peu en couille, Chabrol sort des délires visuels un peu spéciaux avec pas mal de sang en boîte, mais le final rattrape le reste.

Dommage que Chabrol ne sache pas trop comment on met en boîte une scène d'action, sinon ça pouvait faire un très bon film violent, parfois marrant, mais toujours à bon escient, et pas du tout lourdingue sur le côté politique.

7,5/10

[francesco34]

tiens je le connais même pas de nom ce Chabrol (bon suis pas un expert non plus).
Intriguant en tout cas d'après ce que tu en dis.

[Scalp]

Moi Chabrol j'ai arrêté, marre des téléfilms.

[francesco34]

Téléfilm provincial même ... C'est clair que c'est pas torché comme du John Woo, mais ses films ont d'autres genres de qualités habituellement.

[Scalp]

Bein c'est pas si bien écrit que ça, après oui c'est souvent très bien joué.

[Logan]

Chabrol le seul mec qui ai réussi à rendre Picolli mauvais.

[pabelbaba]

J'ai vu des Chabrol toupétés et chiants. Là c'est pas le cas, il y a une histoire, un peu d'action et les seuls défauts c'est quelques délires, genre le flic tué au lance-pierre, les images de manifs à la fin, la nana tarée qui se suicide. Mais surtout, pour tous les fans de films de flics, il faut voir Michel Aumont dans celui-ci. D'ailleurs je pense le rajouter au panorama.

Piccoli a été mauvais chez d'autres, hein...

[Logan]

Franchement Picolli j'ai vu une trentaine de films avec lui (voir quarante) et je l'ai vu vraiment mauvais comme un cochon que dans son chabrol.

[pabelbaba]

C'était dans lequel? Parce que dans les délires de Ferreri, il ne surnage pas plus que les autres, sauf dans la Grande Bouffe.

[Dunandan]

Gone Baby Gone de Ben Affleck - 2007

Jolie surprise, je ne connaissais rien du pitch et me suis fait trimballer bien comme il faut du début à la fin!

L'histoire a pour elle d'être un peu originale, même si le thème a déjà été traité (Mystic River ou Entre le Ciel et l'Enfer, les premiers à me venir à l'esprit) et même si le contexte n'est pas non plus nouveau (encore Mystic River, mais aussi Les Anges de la Nuit). La grosse réussite scénaristique c'est d'amener à plusieurs reprises des fausses pistes crédibles. Pas dans le genre CSI en gros. Du coup on a plutôt une bonne impression quand le générique se pointe.

Mais en y réfléchissant, l'enquête est un peu easy. Tout le monde se met étrangement à table dès que Casey Affleck pose une question. D'ailleurs c'est rigolo de voir les tours de passe-passe utilisés pour que ça passe tout seul : les gros "chauds" dans le premier bar, le braquage cagoulé... Ca détourne l'attention et les ficelles ont l'air moins grosses du coup. Par conséquent, la replay value ne doit pas être géniale.

Cependant le perso de Casey Affleck est vraiment intéressant, les choix qui lui sont proposés sont de vrais cas de conscience et amènent à réfléchir. Le casting de seconds rôles le soutient bien. D'ailleurs ça fait plus que plaisir de retrouver "Taggart"! Freeman et Harris font le boulot, Monaghan est mignonne juste ce qu'il faut et le reste suit.

Niveau réalisation c'est pas le Pérou, mais on se croirait souvent dans The Wire avec un côté très immersif. Peu de séquences stylisées, hormis le superbe plan aérien sur le lac à la tombée de la nuit. On sent que l'histoire devait passer avant tout.

7,5/10

[Dunandan]

Eastern Condors de Sammo Hung - 1986

Un petit film familial, idéal à mater en famille à Noël!

Je ne sais pas trop pourquoi j'ai ressorti celui-là et pas un autre, le fait est que ça déboîte toujours autant. Les 12 Salopards à la sauce soja, ça le fait méchamment. Sammo a réuni une dream team du ciné d'action HK de l'époque et a fait un film hautement jouissif. Lâchés dans la jungle vietnamienne en mode commando, la bande de joyeux lurons défonce tout sur son passage. Ca pète tout le temps. Le bodycount est particulièrement élevé, les escarmouches fréquentes et le commando se réduit vite comme peau de chagrin. Dommage de ne pas avoir consacré plus de temps à la présentation des persos pour s'y attacher davantage, mais visiblement l'efficacité a été la priorité.

L'action est de haute volée, avec un budget correct les scènes de bataille ressemblent à quelque chose, alors que les prod HK des 80s du genre souffrent en général d'un criant manque de moyen. Ca tatane finalement assez peu, la baston au corps à corps étant concentrée sur les 10 dernières minutes. Mais quel final! Yuen Wah en mode Mitsuhirato invincible qui dégomme les héros les uns après les autres! Avec à ses côtés Billy Chow (Fist of Legend), Yasakui Kurata ( Le Flic de Hong Kong 2) et Dick Wei (Le Marin des Mers de Chine) c'est du délire de fanboy complet!

Voilà un film qui livre vraiment la marchandise, l'affiche n'a rien de mensongère, et cerise sur le gâteau il livre aussi quelques surprises pas désagréables sans oublier les passages obligés à HK comme la violence bien frontale et l'humour dans les situations ne s'y prêtant pas trop!

8/10