Les ailes de l'enfer 8/10
Jerry Bruckheimmer est sans conteste l’un des hommes les plus puissants de la sphère Hollywood. Ses projets pharaoniques font rêver. L’argent coule à flot. La promesse d’un succès est souvent là. Mais il faut bien avouer qu’artistiquement, c’est souvent pour le meilleur et pour le pire.
Cependant lorsque le "grand" Jerry décide d’amener sur un plateau ses dollars et une belle paire de couilles, ça donne l’un des derniers représentants de l’action débridée façon années 80. Con air prend donc le parti de foncer tête baissé dans le délire pyrotechnique sans jamais se soucier d’une quelconque rationalité. Naïf, gentiment con-con, manichéen au possible, le film de Simon West ne fait jamais dans la demi-mesure. Les grandes figures de l’héroïsme sont magnifiées par des plans iconiques poussés à l’extrême et par une musique volontairement grandguignolesque. Malgré tout, on n’hésite pas à écorner certains clichés. Le héros se paie un look hors du temps, la batterie de méchants (gros point fort du film) jure plus que de raison et balance des tonnes de punchlines nawak. Tout ce beau monde roule des mécaniques au service d’un scénario inédit ou l’on suit un convoyage de prisonniers taille xxl virant à la mutinerie. La première partie se permet de prendre son temps (1h quand même) pour présenter tous ses protagonistes. Et c’est à un gigantesque concours de bite que l’on assiste. Chacun y va de son cv de tueur le plus balèze tout en balançant quelques bonnes répliques bien senties. Une fois que tout est mis en place, le réalisateur passe la seconde et va se mettre à tout déglinguer sur son passage. Nous avions la promesse de personnages badass et cette dernière ne sera pas vaine. Ca castagne dans tous les sens. Explosions, tôles froissées, muscles saillants, coup de pied, marcel immaculé et destructions de masse, tout est réuni pour un spectacle pétaradant totalement assumé dans ses choix. Et quoi de mieux qu’un Nicolas Cage déchainé pour mettre le feu au poudre de cet avion pris en otage par la troupe de bad guys la plus imposante de ces dernières années. Malkovitch, Rhames, Buscemi, Trejo et une palanquée de vieilles trognes sont incontestablement les stars de cette péloche testostéronée ou l’on braque autant les flics que les petits lapins roses. Constamment sur le fil du rasoir, le film ne franchit jamais la ligne jaune et envois des saillis d’action bien méchante sur fond d’humour maitrisé (un petit miracle pour une production Bruckheimmer).
15 ans après je prend donc toujours autant de plaisir à retrouver cette bande de sales gosses bombant le torse et décidé à participer au concours du plus grand salopard.
Francisco Cindino:"Cy...!"
Cyrus: "...HONARA!!"