[alinoé] Mes Critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Vikings (Les) - 8,5/10

Messagepar alinoe » Dim 04 Nov 2012, 13:01

Les Vikings

    Réalisé par Richard Fleischer

    Avec Kirk Douglas, Tony curtis, Janet Leigh, Ernest Borgnine, James Donald, Alexander Knox, Frank Thring, Orson Welles (le narrateur)
    Aventure, USA, 1h56- 1958

    8,5/10

    Image

    Résumé : Au Xème siècle, les Vikings sèment la terreur sur les côtes d'Angleterre. Ragnar, chef viking, tue le roi et viole la reine. Cette dernière donne naissance à Erik qui sera capturé par les Vikings et élevé comme esclave…

    Dans les années 50, le cinéma d’aventure historique connu son heure de gloire à Hollywood et Les Vikings de Fleischer se place indéniablement parmi les meilleurs classiques du genre. Un film épique, captivant et palpitant qui s’inscrit dans une veine plus réaliste que les autres productions de l’époque (Ivanhoé, Le Chevalier du Roi, Richard Cœur de Lion ou Scaramouche pour ne citer que ceux-là). Souci du détail dans les décors, les costumes et dans la description des traditions et des rites vikings, reconstitution d’un village et d’un drakkar d’après des plans originaux, tournage dans un fjord… autant d’éléments qui témoignent d’une volonté d’authenticité dans la représentation du peuple viking, même si le film n’échappe pas à l’image d’Epinal largement véhiculée par le cinéma d’un peuple barbare vivant des pillages. Les Vikings et Le 13ème guerrier sont les deux seuls films qui traitent avec vraisemblance des traditions des peuples nordiques.

    Un film à grand spectacle dans la plus pure tradition hollywoodienne avec son lot d’action trépidante et de rebondissements confié au maître du cinéma d’aventure des années 50 et souligné par la majestueuse partition de Mario Nascimbene. Certaines scènes restent gravées dans la mémoire du cinéma : l’arrivée de Ragnar au village, l’attaque du faucon, Einar qui sautent de rames en rames, les drakkars qui sortent de la brume aux abords des côtes anglaises, les guerriers vikings qui cheminent au son des tambours, l’assaut du château, le duel fratricide et les funérailles. Le film est constamment dynamisé par une alternance de scènes grandioses ou intimistes et de plans impressionnants. Les décors naturels sont magnifiés par la photographie de Jack Cardiff, ce génie de l’image en technicolor et par le sens du cadrage de Richard Fleischer. Cardiff capture littéralement la beauté et la lumière des paysages nordiques. Le réalisateur et son directeur de la photographie instaurent une atmosphère qui parvient à retranscrire aussi bien la fascination du public pour un peuple nimbé de mystère, que la violence et la brutalité de l’époque médiévale (viol, mutilation, torture).

    Fleischer apporte une dimension tragique à la rivalité qui oppose Einar et Erik. Cette relation fraternelle dominée par la haine, la vengeance et la jalousie, beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît, renvoie à bien des récits mythiques ou religieux (Seth et Osiris, Gilgamesh et Enkidu, Remus et Romulus et bien évidemment Abel et Caïn). Cette notion de tragédie particulièrement appuyée (oracle, destin funeste, aveuglement, mutilation, parricide, duel fratricide…) donne au film une tonalité sérieuse et dramatique qui l’éloigne d’un simple divertissement de type swaschbuckler.

    J’ai toujours beaucoup apprécié le côté quelque peu novateur du traitement des personnages. En règle générale dans les films d’aventures des années 30-50, il y a un héros valeureux et charmeur ainsi qu’un méchant bien vil qu’on se plaît à détester. Dans le cas présent, le spectateur oscille entre son attachement pour le héros (Tony Curtis) et l’un des premiers anti-héro totalement charismatique du cinéma interprété par un Kirk Douglas impérial. D’un côté Erik (Tony Curtis) personnage taciturne, presque effacé - condition d’esclave oblige - mais néanmoins déterminé, courageux et pas exempt de traîtrise. De l’autre Einar (Kirk Douglas) un prince viking flamboyant, goguenard, fier, plein de bravoure et de fougue, mais aussi égocentrique, rustre, cruel, brutal et sauvage. Au milieu, Morgana, une princesse piquante interprétée par une éblouissante Janet Leigh que se disputent les deux hommes. Bien évidemment, la princesse est attirée par le héros plus chevaleresque, mais le spectateur est franchement plus partagé sur le sujet. C’est l’une des grandes réussites de Fleischer, de parvenir à nous attacher à des personnages pourtant si peu sympathiques, particulièrement sombres et ambivalents tels Einar ou Ragnar. Ainsi, on s’apitoie sur le destin de Ragnar, interprété par un Ernest Borgnine absolument génial, malgré son tempérament de soudard et surtout de chef sanguinaire et violeur.

    Richard Fleischer nous offre une épopée barbare, un spectacle passionnant, tragique et grandiose, porté par des interprétations inspirées et par la majesté des décors et des paysages. A découvrir de toute urgence.
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    Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

    Messagepar Scalp » Dim 04 Nov 2012, 13:11

    LE film d'aventure des 50's.
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    Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

    Messagepar Heatmann » Dim 04 Nov 2012, 18:20

    Oh que oui :super: :love:

    sinon alinoe , ajoute aussi the long ships a ta list de film sur les vikings a tendance "realiste" et detailler , meme si ils sont un peu hors de leur environement :wink:
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    Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

    Messagepar Dunandan » Dim 04 Nov 2012, 20:46

    Intéressant ce que tu dis sur la relation entre les deux frères et le cinéma hollywoodien, faudrait que je me fasse une petite rétro du genre et de cette période pour mieux estimer ce film.
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    Berlin Express - 5/10

    Messagepar alinoe » Dim 11 Nov 2012, 11:49

    Berlin Express

      Réalisé par Jacques Tourneur

      Avec Robert, Ryan, Merle Oberon, Paul Lukas, Charles Korvin, Robert, Coote, Roman Topolov
      Thriller, USA, 1h27- 1948

      5/10


      Résumé : 1945, le professeur Bernhardt se retrouve en charge de la constitution d’une commission visant la réunification de l’Allemagne. Dans le train qui l’emmène de Paris à Berlin, il échappe à un attentat avant d’être kidnappé lors d’une halte à Francfort. Ses compagnons de voyage, un américain, deux français, un russe et un anglais s’organisent pour retrouver sa trace dans Francfort en ruines...


      J’ai été déçue par ce film pourtant doté d’une bonne réputation tant il m’a semblé interminable alors qu’il ne dure qu’1h27 ! Il est complètement desservi par le style « documentaire » imprimé par une voix off si didactique et envahissante qu’elle en devient insupportable. Jacques Tourneur hésite trop entre le cours d’histoire sur les conséquences pour l’Allemagne de la défaite lors de la Seconde Guerre Mondiale et le thriller/film-noir. Du coup l’intérêt pour l’enquête menée par un groupe très disparate d’Alliés retombe totalement (une seule scène est vraiment prenante, celle qui se déroule dans l’ancienne brasserie). Trop de digressions (villes dépeuplées, ravagées par les bombardements, zones d’occupation, marchés noirs, groupuscules nazis….) tuent le rythme ! Sur le même sujet, on voit bien toute la différence avec Le Troisième homme de Carol Reed, qui lui sut intégrer toute la dimension complexe et la situation dramatique de l’Allemagne d’après-guerre, sans pour autant nuire à l’intensité et au suspense de l’intrigue.

      Côté interprétation, les personnages sont trop stéréotypés pour emporter réellement l’adhésion. Robert Ryan est en mode automatique dans le rôle d’un expert américain en agronomie. Le cliché même de l’américain ordinaire qui devient un héros par la force des évènements, tout comme Robert Coote incarne l’anglais « type » ou Roman Topolov le soldat russe « type ». Merle Oberon est franchement mauvaise dans le rôle d’une secrétaire française. Il n’y a guère que les personnages interprétés par Charles Korvin et Paul Lukas qui aient un peu de substance et de profondeur. Intéressant de voir à quel point le portrait du professeur Bernhardt (Paul Lukas) préfigure les idées défendues par Konrad Adenauer. Tourneur réunit un « groupe international » qui se lance à la recherche d’un compagnon de voyage disparu. Ce groupe est indéniablement le symbole de ses espérances pour l’avenir de l’Europe et de l’Allemagne. Une vision pleine de naïveté quand on sait qu’il faudra attendre plus de 40 ans pour la Réunification. On ne peut cependant reprocher à Tourneur son optimisme après tant d’années de guerre et de destruction.

      En fait, Tourneur délaisse beaucoup trop le scénario pour se concentrer essentiellement sur le style et le poids des images, livrant dès lors un film absolument bancal. Certes, on peut souligner la mise en scène soignée et surtout le tournage en décors naturels (Le quartier général américain dans le bâtiment IG Farben, Francfort, Berlin…) qui confèrent à Berlin Express aujourd’hui, une valeur historique (sur le plan des images d’archive) plus qu’une valeur cinématographique.
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      Voyage fantastique (Le) - 5/10

      Messagepar alinoe » Mar 20 Nov 2012, 19:15

      Le Voyage fantastique

        Réalisé par Richard Fleischer

        Avec Stephen Boyd, Raquel Welch, Edmond O'Brien, Donald Pleasance, Arthur Kennedy
        SF, USA, 1h40- 1966

        5/10


        Résumé : un célèbre chercheur est grièvement blessé lors de son passage de l’autre côté du rideau de fer. Pionnier de la recherche sur la miniaturisation, il détient des informations capitales. Une équipe de scientifiques est miniaturisée et envoyée dans son corps, pour tenter de le sauver en détruisant le caillot de sang qui s’est formé dans son cerveau…


        Le Voyage fantastique, c’est essentiellement une prouesse technologique avec des effets spéciaux spectaculaires pour l’époque, dont il ne reste aujourd’hui qu’une impression un peu carton pâte et psychédélique, même si l’effet nostalgie fonctionne encore légèrement. J’ai notamment apprécié le cheminement dans les artères, la progression à travers le cœur, le processus de défense des globules blancs ou le passage dans le cerveau représenté telle une vaste toile d’araignée d’impulsions électriques. Mais, il faut bien admettre, qu’au bout d’un moment, les multiples plans sur des bulles bleues ou roses et des filaments, rouges, verts ou blancs deviennent franchement lassants.


        Cette aventure dans le corps humain s’avère donc sympathique à défaut d’être totalement trépidante. Le spectateur devine bien trop rapidement, l’identité du traître tant son comportement le désigne comme tel, annihilant toute possibilité de suspense ou de tension. La faute aussi à des personnages peu développés et sans aucune profondeur. On sent que Richard Fleischer s’est concentré sur la manière de représenter la miniaturisation et l’intérieur du corps humain délaissant totalement les personnages et la cohérence de l’intrigue. Pourtant cette introduction en forme de film d’espionnage (climat paranoïaque de la Guerre Froide, course poursuite, tentative d’assassinat…) augurait du meilleur en termes de rythme et d’action. Puis le film bascule vers la SF, l’aspect scientifique et les décors prennent trop le pas sur l’histoire. La véritable star du film, c’est le sous-marin miniaturisé qui progresse dans un décor étonnant et grandiose pour l’époque, les personnages deviennent presque accessoires et sont complètement dénués d’intérêt. La gente masculine retiendra surtout Raquel Welch dont les formes sont mises en valeur dans une combinaison follement kitch mais surtout ultra moulante.

        De la SF d’anticipation au scénario improbable qui se laisse regarder sans déplaisir mais ne passe malheureusement pas vraiment bien le cap des années, tant au niveau des effets, des dialogues que des interprétations. Je préfère très largement le remake de Joe Dante, L’Aventure intérieure.
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        Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

        Messagepar francesco34 » Mar 20 Nov 2012, 20:43

        Un film que j'adorais étant gamin... pas revu depuis les années 80.
        J'hésite, je crois qu'il passe en ce moment sur une chaine ciné de Canalsat.
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        Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

        Messagepar zack_ » Mar 20 Nov 2012, 20:46

        J'ai vu le remake, je sais plus si j'ai vu celui la
        J'aime le concept en tout cas! Belle critique
        zack_
         

        Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

        Messagepar Dunandan » Mar 20 Nov 2012, 20:46

        Aimant aussi beaucoup le remake, je lui donnerai quand même sa chance à ce film. Mais c'est vrai que ça pique un peu des yeux, les décors :mrgreen:.
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        Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

        Messagepar francesco34 » Mar 20 Nov 2012, 20:48

        Oui enfin on qualifie Innerspace de remake, mais c'en est pas officiellement un. Il reprend le concept et l'améliore, mais le scénario et les personnages n'ont absolument rien à voir.
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        Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

        Messagepar zack_ » Mar 20 Nov 2012, 20:49

        Ça met du charme à cette technique de l'époque...
        zack_
         

        Perfect Blue - 6/10

        Messagepar alinoe » Ven 23 Nov 2012, 14:39

        Perfect Blue

          Réalisé par Satoshi Kon

          Avec Junko Iwao, Rica Matsumoto, Shinpachi Tsuji
          Thriller, Japon, 1h20- 1997

          6/10

          Résumé : Mima Kirigoe, une jeune pop star, annonce lors de son dernier concert avec son groupe les Cham, qu'elle abandonne sa carrière de chanteuse pour pouvoir se consacrer à celle d'actrice, mais certains de ses fans désapprouvent totalement ce choix...

          Vu la réputation de ce film et les notes qui lui sont octroyées sur ce forum, j’ai été franchement déçue. Est-ce l’effet de surprise de découvrir un anime qui traite de folie, de passion et d’obsession meurtrière, de paranoïa et de schizophrénie qui justifie cette trop flatteuse renommée ? Pour ma part, hormis le côté choc de la violence et la vision sans concession de la société japonaise, je ne vois pas ce que ce film d’animation a d’exceptionnel.

          Déjà, impossible pour ma part de passer outre la laideur et la pauvreté de l’animation. Arrière-plans statiques et schématiques, personnages au graphisme inexpressif et aux mouvements très limités. Rien ne passe dans les regards et les traits du visage ne reflètent aucune émotion. Difficile de s’impliquer dans ces conditions.

          Par ailleurs, l’actrice qui double Mima dans la version originale, a une voix totalement insupportable qui ne s’intègre pas du tout à l’ambiance et au ton très adulte de l’intrigue. Le timbre de sa voix est constamment en décalage avec les émotions qui sont censées l’assaillir et les évènements dramatiques qui s’enchaînent. En somme, elle sur joue en permanence ce qui a beaucoup contribué à me sortir régulièrement de l’histoire et je ne suis pas du tout attachée au destin du personnage principal. J’ai du visionner Perfect Blue en deux fois, car lors de la première séance, j’ai commencé à somnoler vers l’heure de film. Satoshi Kon ne parvient pas à construire un lien émotionnel entre le spectateur et les personnages, du coup j’ai regardé ce film d’un œil franchement distrait.

          Pourtant le scénario en forme de puzzle permet de maintenir un suspense croissant. Monde réel et monde fictif se mêlent et s’entremêlent dans un montage astucieux qui brouille totalement les pistes pour faire perdre pied au spectateur.
          Malheureusement, je n’ai pas cru un seul instant aux délires hallucinatoires ou à un dédoublement de personnalité de Mima. J’ai rapidement compris que Rumi était à l’origine des indiscrétions sur la vie de Mima publiées sur le site web et qu’elle était donc coupable des tentatives d’assassinat et des meurtres.
          Dans ces conditions, le film perd un peu de son intérêt.
          Reste une vision particulièrement désenchantée de la société japonaise, une plongée abrupte dans l’univers et les fantasmes des otaku et surtout une critique virulente du star system ou chacun peut devenir la marionnette ou le manipulateur (agent, impressario, scénariste, réalisateur, acteur…) au grès des caprices de l’audience et du public. Monde de paillettes qui masquent les désillusions. Toute popularité à son prix à payer et l’acteur n’est plus totalement maître de son image face à certains fans à la passion absolue, dévorante et dangereuse. Deux questions existentielles s’entrecroisent et s’opposent : « Qui es tu ? » ; « Qui contrôle qui ? ».

          En somme, j’ai détesté l’animation et, je n’ai pas été happée par l’ambiance du film malgré un sujet fort traité de manière inattendue avec beaucoup de profondeur mais aussi un peu trop de violence à mon goût.
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          Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

          Messagepar zack_ » Ven 23 Nov 2012, 15:06

          Effectivement si tu as décelé la fin avant qu'elle ne soit livrée, le film perd de son intérêt
          Pour moi ça reste une bonne surprise qui vieillit vraiment bien en tête (excepté le graphisme dont Rumi)
          zack_
           

          Carrie - 6,5/10

          Messagepar alinoe » Jeu 06 Déc 2012, 14:34

          Carrie

            Réalisé par Briam De Palma
            Avec Sissy Spacek, Piper Laurie, Amy Irving, Nancy Allen, John Travolta

            Horreur, USA, 1h38- 1976

            6,5/10

            Je n’avais pas visionné Carrie depuis fort longtemps et j’avais donc oublié à quel point le film manquait vraiment de subtilité dans le traitement de ses différents sujets, tels que la puberté, la crise d’adolescence, la jungle du lycée ou le puritanisme névrotique qui conduit au fanatisme. De Palma ne nous épargne aucun stéréotypes en la matière restant sur ce point d’ailleurs fidèle au roman de Stephen King. Une œuvre originale qui s’intègre donc parfaitement dans l’univers d’un réalisateur dont la mise en scène allie flamboyance, outrance, démesure, kitsch et voyeurisme. N’empêche que par moment, j’ai eu l’impression de regarder une oeuvre adaptée de Barbara Cartland avec son côté drame romantique pour jeune fille en fleur !

            Avant de prendre un virage fantastique, Carrie est surtout un drame psychologique qui ne nous épargne aucun acte de cruauté morale, à la limite de l’acharnement malsain. Une sorte de conte de fée impitoyable et sadique dans lequel le vilain petit canard, devient Cendrillon pour un cours instant avant de se transformer en Némésis implacable dont la fureur vengeresse se déchaîne dans un torrent de sang et de carnage. Malgré ces actes de sauvagerie, le spectateur ressent une certaine empathie pour ce personnage malmené par la vie, interprété par une Sissy Spacek impressionnante qui porte littéralement le film sur ses épaules. Malheureusement, le reste du casting est en mode « too much », notamment Betty Buckley, Nancy Allen ou John Travolta, sans compter Piper Laurie complètement grotesque. Dès lors, difficile de s’impliquer dans le destin tragique des différents protagonistes, à l’exception de celui de Sue, interprété par Amy Irving.

            Sur le plan de la mise en scène, le film est particulièrement ancré dans son époque, les années 70 avec notamment l’utilisation du split-screens, alors en vogue, qui permet d’accentuer l’impression de chaos qui règne dans la salle de bal. J’ai aussi trouvé particulièrement judicieuses, ces petites discussions passées en mode accéléré pour appuyer sur le côté futile et blabla, des babillages de certains adolescents. Par contre, je ne trouve pas l’utilisation de la technique du ralenti très heureuse. Elle étire inutilement des moments dont on a compris l’impact psychologique et l’enjeu depuis bien longtemps (scène du vestiaire des filles ou scène de la farce macabre au bal).

            Malgré une mise en scène élégante, je suis moyennement convaincue par ce film tant au niveau des interprétations que du traitement peu subtil de l’intrigue.
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            Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

            Messagepar Mark Chopper » Jeu 06 Déc 2012, 15:05

            Le challenge a bien fait baisser la moyenne de celui-ci.

            Bien vu, le côté Barbara Cartland :wink:
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