L'au-delàde Lucio Fulci (1981)
L'au-delà est un des films d'horreur qui m'avait le plus marqué étant gamin, découvert quand j'avais 12-13 ans... Cette redécouverte presque 30 ans plus tard est tout de même assez décevante.
Si le film fonctionne toujours sur son ambiance macabre et ses scènes gores, il est quand même assez maladroit dans l'ensemble. La faute à un scénario assez mal écrit, qui se soucie plus d'enchainer des scènes que de les lier véritablement. On oublie ainsi en route des éléments (la mort de l'ami de l'héroïne dans la bibliothèque, pas un mot là-dessus, tout le monde fait comme si de rien n'était...), et on s'assoit un peu sur la vraisemblance. Certes c'est un film d'horreur fantastique, mais tout de même... Drôle de petite ville où la morgue est remplie de cadavres pas très frais (mais pas gardés dans des frigos ou des box, ils sont tous alignés sagement...), où des civils (dont une gamine) peuvent rentrer seuls dans cette morgue au milieu des cadavres crados pas rangés, et où le légiste est aussi médecin de campagne et toubib de l'hôpital (quand ça le chante parce qu'il passe plus de temps avec la nana à enquêter sur des trucs, et qu'il a un flingue dans son bureau à l'hosto...). Bon vous l'aurez compris, ce ne sont que quelques détails parmi d'autres mais qui mis bout à bout donnent un sentiment bizarre, comme si le film avait été écrit en songeant aux scènes gores qu'on pourrait faire, puis on essaie de bâtir une histoire autour...
Les scènes gores justement, alors elles sont bien crades, y'a de bonnes idées, mais niveaux effets spéciaux certaines ont très mal vieilli, notamment celles avec des animaux factices assez criards. Bon c'est pas trop grave, ça reste assez plaisant à ce niveau là.
La réalisation de Fulci sait créer une atmosphère malsaine, mais jongle avec ce scénario pas terrible, et ne parvient pas à donner une réelle ampleur de fin du monde à cette ouverture de porte de l'enfer... Heureusement il abandonne quelques tics de réalisation qui m'avaient exaspéré dans
Frayeurs, comme les gros plan incessants et inutiles sur les yeux... Par contre la musique typique de ce genre de prods est toujours là, et n'aide pas le film en le plombant quelque peu.
Catherine McColl, une habituée chez Fulci, a un rôle un peu plus étoffé cette fois-ci, mais n'a hélas face au danger une fois de plus que des hurlements à pousser. Décidément chez Fulci on reste avec cette idée de la femme faible juste bonne à crier et appeler au secours, et à se jeter dans les bras du premier venu...
Bon je suis pas mécontent de l'avoir revu quand même, mais c'est sûr que les années passant, l'impact est moindre et l'oeil critique plus acerbe...
6/10