Skyfall |
Réalisé par Sam Mendes Avec Daniel Craig, Judi Dench, Javier Bardem Policier, Espionnage, Action - uk , usa- 1h52 2012 |
9/10 |
SynopsisLorsque la dernière mission de Bond tourne mal, plusieurs agents infiltrés se retrouvent exposés dans le monde entier. Le MI6 est attaqué, et M est obligée de relocaliser l’Agence. Ces événements ébranlent son autorité, et elle est remise en cause par Mallory, le nouveau président de l’ISC, le comité chargé du renseignement et de la sécurité. Le MI6 est à présent sous le coup d’une double menace, intérieure et extérieure. Il ne reste à M qu’un seul allié de confiance vers qui se tourner : Bond. Plus que jamais, 007 va devoir agir dans l’ombre. Avec l’aide d’Eve, un agent de terrain, il se lance sur la piste du mystérieux Silva, dont il doit identifier coûte que coûte l’objectif secret et mortel…
CritiqueUn épisode plutôt bien mené qui joue à la fois la carte de la modernité de la mise en scène mais sur le classicisme de la saga avec des autoréférences qui ponctuent le film et une sensation de vouloir tourner la page sur le passé en renouvelant ses personnages mythiques.
Un Bond vieillissant qui est en perte de repères et un peu en mode automatique dans ses missions, mais il garde une certaine complicité avec ses supérieurs qui constitue le ciment de sa vie ainsi que quelques autre souvenirs enterrés qu'il va falloir déterrer à l'occasion de cet opus et dévoiler une part d'intimité du passé de Bond souvent évoqué dans les épisodes précédents mais éludés par une pirouette.
Ainsi, le personnage de M prend une toute autre envergure dans ce film incarnant le chef mais aussi la figure maternelle de ses agents qu'elle peut soutenir coûte que coûte mais aussi simplement abandonner comme un vilain petit canard de façon assez cruelle.
Ainsi nait un monstre, Raoul Silva (Javier Bardem) qui derrière sa coloration flippante est un homme meurtri abandonné par M et sa patrie, qui souffre à la fois physiquement et moralement des trahisons passées, on pourra trouver un petit air de ressemblance avec les bads guys de Batman (double face ou the joker) qui soufrent en silence pour mieux se venger à grande échelle. Ainsi, le méchant de cet épisode est l'un des rares qui souhaite atteindre Bond et la couronne pour des raisons personnelles et non pas pour détruite le système ou la planète ce qui offre un angle de narration inédit.
Silva est donc intéressant par son ambivalence qui entretien un sentiment de haine mêlée à de l'amour nostalgique, qui le rend follement imprévisible et démoniaque mais fin stratège qui ose s'attaquer aux entrailles du MI6.
Craig est toujours égal à lui-même avec un personnage assez renfermé, vraiment peu blagueur et peu causant, homme d'action et d'une fidélité à toute épreuve. L'acteur assure coté action mais je le trouve vraiment trop froid avec une personnalité trop en retrait qui rend son Bond un peu quelconque, coincé et qui reprend les mêmes postures.
La mise en scène reste un des points forts du film avec un changement d'ambiances rondement mené, qui nous fait passer d'espaces très zen et traditionnels à des endroits beaucoup plus peuplés modernes et bourrés de technologies qui rappelle le thème du film qui oppose les vieilles méthodes (à la expendables) un peu dépassées mais dont on ne peut pas se passer et les nouvelles technologies qui sont faillibles parfois. Bond se plaçant surtout du coté de la vielle école avec un penchant pour l'efficacité de la gâchette aux gadgets de Q. Un Q rajeuni revisité qui ressemble à Spencer Reid en jeune geek qui sait tout et souhaite mettre Bond aux oubliettes.
Mendes insère ainsi de façon intelligente les éléments classiques de la saga , Casino, décors colossaux et démesurés, et animaux féroces allant jusqu'aux références les plus anciennes : Aston Martin et émetteur radio , nom du nouvel agent M, mais il apporte aussi des ambiances plus modernes comme la baston dans le noir en ombre chinoise et néons façon Mission Impossible ou encore course poursuite dans l'underground Londonien. Une variété dans l'action permettant de ne pas s'ennuyer, avec un suspense bien ménagé.
C'est du coté des James Bond girls que ces messieurs peuvent rester sur leur faim avec une Frenchie qui a un rôle et une destinée bien limitée et une charmante black un peu maladroite mais qui a un personnage un peu mieux écrit.
La fin tout feu tout flamme est vraiment excellente avec une montée en puissance du suspense, et un J. Bardem bien flippant, et une sorte de retour aux sources pour Bond à la fois à Londres et en Ecosse.
Un film qui pose une remise en question du système d'espionnage et de ses rouages obscures.