Avant de passer à la critique, petit aparté à propos du Blu ray qui est génialement inspiré et commence en lançant sans notre accord 9 minutes de Taken 2. C'est vraiment une idée de merde, j'ai pas compris tout de suite ce qui se passait, et j'ai failli me faire avoir en allant au bout. Non pas que ça m'aurait spoilé le premier, je me doute bien que dans un scénar Europacorp, la fifille à son papa va pas calancher, mais bon, c'est quand même super naze comme moyen de commencer un film que de voir un morceau de sa, à priori, mauvaise suite.
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- I don't know who you are. I don't know what you want. If you are looking for ransom, I can tell you I don't have money. But what I do have are a very particular set of skills; skills I have acquired over a very long career. Skills that make me a nightmare for people like you. If you let my daughter go now, that'll be the end of it. I will not look for you, I will not pursue you. But if you don't, I will look for you, I will find you, and I will kill you.
- Good luck.
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Passons sur ce coup marketing peu inspiré, voir même totalement débile pour parler du film, qui mérite une petite palabre positive à son égard. J'ai en effet passé un vrai agréable moment en compagnie d'un Liam Neeson bien énervé, diablement crédible en papa attentionné, qui va mettre à contribution son passé de tueur efficace pour retrouver sa progéniture, embarquée malgré elle dans le monde féérique des réseaux de prostitution parisiens. On peut dire que l'acteur s'est réellement impliqué pour le tournage de Taken, on sent réellement que les prises de vue sont réelles et non doublées pour la plupart. Toutes les séquences martiales cinglent et paraissent très crédibles. Pierre Morel explique d'ailleurs dans les bonus que le public est aujourd'hui exigeant en matière d'action et donc que les vieilles méthodes, où les coups étaient simulés au montage, ne fonctionnent plus. Les combattants doivent être en percussion réelle dès la prise de vue pour que le résultat soit probant. Dans Taken, le pari est relevé avec panache, ça fait vraiment plaisir de se manger en pleine tronche des scènes de vengeance si sèches et radicales. C'est d'ailleurs cette maîtrise technique du réalisateur qui fait tout l'intérêt du film, celui pour lequel on met la galette dans le lecteur et on est pas déçu tant le petit français assure caméra au poing pour insuffler une dynamique folle à toutes les parties énervées de son film.
Le reste est par contre sans suprise. Si Liam Neeson est au top de sa forme et terriblement crédible dans son rôle, ce n'est malheureusement pas le cas de sa limitée progéniture. En plus de surjouer la débile profonde pendant un premier acte interminable arrosé d'une niaiserie la plus totale, Maggie Grace parvient péniblement à nous délivrer les quelques scènes qu'elle partage avec Neeson. En outre, le script est d'une finesse inexistante et fait de raccourcis scénaristiques des plus farfelus (mention spéciale à l'automate de développement numérique à Charles de Gaule qui possède l'option des experts pour renforcer un zoom numérique, la grande classe). C'est quand même dommage, quand on voit la qualité de la mise en scène du film, ainsi que tout le travail fait sur l'image qui est assez remarquable, même si quelque peu aseptisé par des effets m'as tu vu un peu clinquants (on sent la sensibilité graphique de Pierre Morel à ce niveau qui était DP sur Danny the dog par exemple), que le film ne jouisse pas d'une écriture un peu plus poussée. Rien que sa fin suffit à anéantir toute possibilité de faire de Taken un film référent en tant que revenge movie alors qu'il possède de vraies qualités qui en font tout de même un chouette représentant du genre. On retiendra notamment des punchlines jouissives sorties par le père énervé à destination des ravisseurs du fruit de ses entrailles, ainsi que les exécutions sommaires auxquelles il s'adonnera dans les rues glauques d'un certain Paris (et puis on se rappellera aussi de cette bastos à destination d'une pauvre mère de famille innocente, dans le genre pas de concession, c'est pas mal
).
En résumé, un film diaboliquement bien réalisé qui malheureusement est écrit avec les pieds. On pouvait s'y attendre et c'est bel et bien le cas, jamais Taken ne parvient à véritablement s'élever. Malgré une maîtrise formelle de haute voltige, on est rappelé à la réalité de compromis commerciaux qui se sentent beaucoup trop pour qu'on puisse complètement prendre son pied.