L’Étrangleur de Boston de Richard Fleischer : 7/10
La véritable histoire du tueur en série Albert DeSalvo (Tony Curtis), un homme dévoué à sa famille avec un dédoublement de la personnalité qui a terrorisé Boston au début des années 1960 et assassiné plusieurs femmes. J'ai bien fait de regarder immédiatement le film en n'ayant jamais vu l'affiche du film car celle ci dévoile le coupable, j'ai au moins pu pendant une bonne partie du film être dans l'intrigue et dans la recherche du coupable.
L'inquiétude du public autour des ces meurtres était si grande que le procureur général Edward Brooke, joué par William Marshall, dépasse les administrations locales et assigne un avocat de son bureau John Bottomley Henry Fonda pour coordonner l'enquête autour de l'étrangleur. Les principales pistes sont toutes orientées vers des gays, pervers ou autre prédateurs sexuels alors que c'est un père de famille qui est l'auteur de ces meurtres. L’enquête est plaisante à suivre, excepté le moment où un "médium" est envoyé pour essayer d'identifier le coupable, les meurtres continuant à s'enchaîner. C'est pour moi le gros défaut du film tellement cette partie diffère du ton utilisé jusque là, simplement en touchant des photos retournées, il identifie le présumé coupable sur qui les enquêteurs avaient eu quelque doutes. Cette partie aurait gagné à être supprimé car elle m'a fait plu sortir du film qu'autre chose.
Bien qu'étant présent seulement pendant la moitié du film, Tony Curtis réalise une performance magnifique, à partir de ce moment il devient le point central devant Fonda. Albert DeSalvo est une boîte de puzzle humain, inquiet pour sa femme et ses deux enfants, désireux d'aider la police, et horrifiée car il sait qu'au fur et à mesure qu'il essaie de traverser le brouillard de son amnésie il sent qu'il va découvrir quelque chose d'horrible sur sa personne. Le film se termine avec sur ces interrogatoires prolongés de Bottomly sur DeSalvo, qui provoque finalement une confession. Curtis est un homme coincé dans sa propre peau, les yeux hébétés et transpirant, il rampe le long des murs blancs de la salle à la recherche d'un coin pour se reposer. Mais point de salut, Fonda le pousse dans ses derniers retranchements qui font que Curtis se met dans un état de transe tellement extrème qu'il est amené à reconstituer inconsciemment les actes lors de l'étranglement de sa dernière victime.
Rien que pour la fin très éprouvante pour Curtis comme pour nous spectateur, L’Étrangleur de Boston est un film qui mérite d'être vu, tout comme le thème de serial killer qui dénote que l'on n'est pas obligé de montrer des images chocs et violentes pour traiter un tel sujet.