Happy Feet 2 de George Miller
(2011)
Faire une suite de Happy Feet, malgré son joli succès, était loin d'être la chose la plus évidente. Le premier film se suffisant amplement à lui-même, il était difficile d'imaginer un second opus qui ne tomberait pas dans la redite totale. Pourtant, Happy Feet 2 se révèle être une très jolie surprise et ce, malgré l'effet de surprise passé, ceux ayant déjà vu le premier film se retrouvant en terrain connu. C'est d'ailleurs cet aspect là qui rend le film clairement moins savoureux, car outre le fait que beaucoup de séquences répètent des actes déjà vus dans le premier épisode, sa construction scénaristique, thèmes inclus, paraissent réellement comme des calques du même film, que ce soit par l'ode à la différence, l'habituel message de l'unification ou encore de la remise en question d'une entité dans l'univers qu'elle occupe. Néanmoins, il faut avouer que ce dernier point est bien plus mis en avant dans ce second métrage, au point d'en occuper une place toute particulière, notamment avec l'intervention de deux nouveaux personnages issus de l'espèce krills, une storyline certes pas dénuée de défauts (on tombe un peu trop dans l'humour pour de l'humour à partir du moment où l'on quitte l'océan) mais qui offre une réflexion intelligente sur la place d'une espèce aussi infime dans l'univers, thème principal abordé dès l'introduction où l'on nous souligne en voix-off que même l'espèce la plus avancée a besoin de l'infiniment petit pour avancer (et là encore, on atteint un reflet évident de l'humanité d'aujourd'hui).
La construction même du film est donc clairement inégale (on frôle parfois l'abus de chansons qui durent à peine quelques secondes et ce, malgré un choix varié et rythmé, le montage alterné avec ses multitudes de personnages secondaires est loin d'être la meilleure idée du métrage, surtout lorsqu'ils ont chacun une storyline pas forcément intéressante) mais heureusement il se rattrape avec brio sur le plan de l'émotion. Ainsi, on se retrouve devant un second opus porteur d'un espoir nuancé, un espoir pourtant plein de détresse qui s'exprime de façon magnifique via trois chansons marquantes dont la puissance évocatrice en fera frissonner plus d'un. Rajoutons à cela une mise en scène toujours aussi inspirée de George Miller quand il s'agit de délivrer des plans aussi beaux les uns que les autres ainsi que des séquences de danse au rythme salvateur et on obtient, malgré un prédécesseur plus convaincant, un film d'animation hors-normes qui ne méritait clairement pas un tel carnage, que ce soit sur le plan financier ou critique.
NOTE : 9/10