Panic room 5/10David Fincher est un mec agaçant. Pétri de talent, il a passé une bonne partie de sa carrière à jongler entre les paris couillus et les commandes formatées de studio. On pourrait parfaitement imaginer que l’homme va préférer baisser occasionnellement son froc pour confectionner de solides succès dans le seul but de pouvoir réaliser des projets plus personnels. La raison est peut être même encore plus profonde. L’homme serait il accro à la reconnaissance du public et des critiques ?
Toujours est-il que Panic room synthétise les nombreux reproches que l’on pourrait opposer au réalisateur. Sans âme, ce produit de dimanche soir s’apparente à un caprice narcissique ou Fincher fait un étalage grossier de sa science visuelle. La photographie est impériale. Les plans sont étudiés à l’extrême. Mais est-il nécessaire de faire passer sa caméra à travers la hanse d’une tasse pour reconnaitre les qualités de cet artiste? Nous savons tous déjà que c’est un génie de l’image. Alors pourquoi ne pas se focaliser sur l’histoire et s’éviter ainsi un humour mal employé, des acteurs à coté de la plaque (le Jared Leto Show!), des situations ubuesques et un final archi vu ? Car Panic room est tout cela à la fois. Et hormis un Forrest Whitaker juste comme il faut, je serai bien emmerdé de trouver un motif de satisfaction dans ce film « à usage unique ». Je suis volontairement sévère. Mais il m’est difficilement concevable d’admettre que le réalisateur de Seven, Fight club, Alien 3 et surtout Zodiac se soit fourvoyé dans un projet aussi vide et policé. «
Panic room réalisé par Brett Ratner », j’aurais laissé volontiers filer un petit «
ouais c’est vachement bien puis le gars se ressaisi bien là ! ». Et le pire dans tout ça, c'est que j'ai passé un bon moment! Le générique est magnifique. L’esthétique est encore une fois inattaquable. La musique d’Howard Shore se montre bien angoissante. Mais tout me ramène à quelque chose de vaniteux («
regardez les mecs ce que je peux faire avec du numérique !») et de pas cohérent dans la trajectoire du réalisateur. Les fans pourront me mettre dans les dents que Fincher a voulu se faire plaisir ou faire plaisir. Moi, je n’y vois qu’un retour en arrière et un moyen de se faire du fric facile.
Un auteur tel que lui n’a pas besoin de ce genre de « film cliché » pour alimenter son œuvre. Malheureusement, la suite ne me fera pas mentir (Button, Network et Millenium) justifiant presque les prémices d’une lente déchéance artistique.
le meilleur moment du film avec deux p'tits headshots