God Bless America - Bob Goldthwait - 2012
En ces temps de morosité ambiante et de misère sociale, quoi de mieux qu’un bon brûlot subversif sous forme de farce noire ? God Bless America appuie là où ça fait mal et tire à boulets rouges sur la stupidité générale de nos contemporains et sur l’abrutissement provoqué par des médias qui prennent une place de plus en plus importante dans nos vies de tous les jours. Sur le fond, la question reste toujours la même. Quel est l’intérêt des réseaux sociaux et des émissions de télé-réalité plus débiles les unes que les autres ? Comment éviter la psychose générale alors que la peur se vend maintenant au kilo et est devenue une véritable machine à fric ? En tirant dans le tas, tout simplement ! Un nettoyage radical qui vise la connerie sous toutes ses formes.
Dans le détail, tout ce qui a du vous agacer au moins une fois dans votre vie a de forte chance d'être pointé du doigt dans ce film: les voisins horripilants qui ne respectent rien, les enfants gâtés, les casses couilles qui foutent le bordel derrière vous au cinéma, les supers chrétiens, les jeunes imbus de leur image (et cette putain de télé-réalité), en clair tout l'éventail de la stupidité y passe. Franck (Joel Murray), qui se croit atteint d'une tumeur au cerveau décide de passer à l'acte pour le bien des quelques rares semblables qui ont un minimum de respect pour la vie et celle des autres. Il sera vite rejoint dans sa croisade par Roxy (Tara Lynne Barr), une lycéenne qui s'invente une vie de merde pour prendre part à la grande lessive.
Sur la durée, God Bless America tourne un peu en rond mais les scènes jouissives sont suffisamment nombreuses pour permettre au spectateur de rire tout du long, non sans grincer des dents par moment (on est pas des animals, hein!
). On pense inévitablement à des films comme Tueurs Nés, Chute Libre ou même le récent Super de James Gunn. Que des références qui divisent, aussi bien qualifiées de films cultes que d'essais nauséabonds. Conformistes, passez votre chemin. Puritains adeptes de la morale, laissez tombez. Cette excellente surprise ne cherche pas d'excuse pour justifier son carnage mais juste à tirer la sonnette d'alarme sur l'état de notre monde civilisé. En l'état, il y a de quoi avoir la chair de poule... Pauvres de nous...
8/10