[oso] Mes critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar angel.heart » Jeu 18 Oct 2012, 21:47

C'est pourtant vrai qu'il manque un point...
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar osorojo » Jeu 18 Oct 2012, 23:05

Bande de vieilles trompettes insatisfaites. Ah j'te jure !
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Man on fire - 7,5/10

Messagepar osorojo » Ven 19 Oct 2012, 02:21

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MAN ON FIRE
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Tony Scott (2004) | 7.5/10


Quelque peu mitigé devant ce Man on Fire si adulé ici même par les bomiens. Non pas que le film soit mauvais, c'est même une sacrée bobine, mais il porte en lui tellement de tics propres aux blockbusters que son impact en est quelque peu amoindri. C'est assez paradoxal, je trouve que tout le travail sur l'image est tellement esthétisé qu'on perd véritablement le côté brutal de la vengeance à laquelle se livre le héro du film. Je vais nuancer ce sentiment dans la suite, lâchez vos claviers et attendez un peu avant de râler, mais je trouve qu'en fait Scott aseptise trop son film et se perd un peu à la recherche du style à tout prix, au détriment également d'un script qui multiplie les clichés des grosses machines à produire du spectacle. Non pas que ce soit forcément un mal, mais je pense qu'il y avait matière à faire bien moins formaté, en dépit d'un style qui cherche à prouver le contraire, sans cesse en quête du plan jamais vu.

En fait, je pense que ce qui m'a quelque peu gêné, c'est que Scott balise beaucoup trop son film et hormis les mises à mort qui sont aussi tordues qu'on pouvait les espérer, tout est finalement un peu convenu. Cela étant dit, je pense qu'il faut faire la part des choses et accepter le fait que le film puise son intérêt ailleurs. Dès lors, on se laisse porter sans broncher pour une quête de cadavres mené par l'archi-charismatique Denzel Washington, qui explose ici l'écran comme rarement on l'a vu le faire. Il faut dire que Scott prend son temps pour faire monter la sauce, peut être un peu trop, lors d'une première partie qui expose longuement ses personnages et permet au réalisateur d'y instaurer une jolie complicité entre notre tueur en quête de rédemption et la très surprenante Dakota Fanning (alors que j'avais un très mauvais à priori sur elle, après l'avoir littéralement subie dans la guerre des mondes).

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Une fois cette première phase terminée, lors de laquelle le grizzly apathique et désabusé est devenu un nounours dopé aux sentiments, on peut enfin passer la seconde. Le film bascule alors dans une succession de scènes bien inspirées lors desquelles l'ancien assassin qu'était notre teddy bear refait surface pour venger la petite Pita. Tout cette partie est un pur plaisir, quand Denzel fait son premier pas vers sa croisade dans les bas fonds de Mexico, encouragé en cela par un "Kill them all" aussi stéréotypé que jouissif, on salive dans l'attente de la suite. Elle ne se fait pas attendre et c'est sans rechigner, bien au contraire, qu'on embarque pour une bonne heure de règlement de compte en mode assassin énervé (un petit air d'Ezio d'ailleurs ce Denzel, il aurait presque pu sortir une petite phrase en latin à la fin de chaque meurtre, tant le script est malheureusement baigné dans une ambiance religieuse assez discutable). C'est bien dans ces séquences énergiques que le style de Scott parvient à trouver son efficacité. Sa caméra, sans cesse en mouvement, ses images, énervées au possible, nous embarque dans l'esprit agité d'un homme qui n'hésite pas à presser la détente.

Creasey's art is death. He's about to paint his masterpiece.


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Malheureusement, c'est aussi à ce niveau que le film perd un peu d'authenticité. Et c'est vraiment cette recherche constante du petit truc graphique qui est censé bousculer nos rétines qui m'a gêné finalement. On perd en réalisme ce que le réalisateur trouve en impact graphique. Heureusement, à ces excès de style viennent se confronter des interprétations très justes qui apportent au film une touche d'émotion. Le réalisateur parvient ainsi à garder l'équilibre au détour d'une étreinte très émouvante entre une petite fille très démonstrative et un tueur qui a su le devenir un peu plus à son contact. Un film qui ne laisse pas indifférent, qui en l'état me laisse à la fois sur la touche par ses quelques excès mais m'a tout de même donné pendant près de 2h20 une furieuse envie de rentrer sur le terrain, toute la partie revanche pure étant bien badass et généreuse. Étrange sentiment.

Screens pris sur blu-ray.com.
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Ven 19 Oct 2012, 05:42

Rho mais cte fin :love:

osorojo a écrit: lâchez vos claviers et attendez un peu avant de râler


:eheh:
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Mark Chopper » Ven 19 Oct 2012, 08:13

Tu le reverras à la hausse...
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Porte du Diable (La) - 7,5/10

Messagepar osorojo » Ven 19 Oct 2012, 16:15

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LA PORTE DU DIABLE
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Anthony Mann (1994) | 7.5/10


Peu familier de l'univers des westerns dits classiques, j'ai décidé de démarrer dans le genre avec un Mann du coffret des éditions Wildside «Le western sauvage», vraiment magnifique, à l'image des autres «classics confidential» qui sont soignés en plus d'être très intéressants en termes de contenu (le livret est bien sympa). Sans avoir été complètement conquis par La porte du diable, quelques points m'ont quelque peu embêté, j'ai passé un excellent moment, à la fois conquis par les prouesses graphiques de Mann et par un script qui réussit à laisser de côté tout manichéisme primaire, en exposant le point de vue de ces deux camps qui se sont longtemps affrontés, les citoyens américains déclarés pure souche d'un côté, et les indiens de l'autre, habitants originels d'une terre promise qu'ils se voient réclamer par leurs "Némésis" ""civilisés"".

« La porte du diable » est passionnant dans sa façon de traiter de ses premières querelles et expose les difficultés de cohabitation entre les deux cultures de très belle façon. Mann y décrit le parcours d'un soldat indien qui vient de passer 3 ans à se battre à côté de ses frères américains et découvre, en rentrant au pays, un espace en pleine mutation dans lequel il n'est plus le bienvenu ... c'est même tout le contraire. Le cinéaste prend son temps pour marquer cette évolution, de la première scène où quelques tensions se font sentir malgré des retrouvailles amicales jusqu'à un affrontement final des plus meurtriers, en passant par une querelle d'honneur dans un bar, la violence monte crescendo et de façon plutôt réaliste. Un cheminement certes très classique mais qui n'en demeure pas moins efficace.

Dommage par contre que les acteurs ne soient pas plus investis dans leurs rôles respectifs, à commencer par Robert Taylor qui a bien du mal à inspirer une quelconque crédibilité en tant qu'indien qu'il n'est pas. C'est d'autant plus dommage que son personnage, omniprésent dans le film, est censé représenter le symbole d'une Amérique multiculturelle en devenir. Le fait qu'il soit déjà un bon américain pure souche trahit le film, quand il rencontre son père indien au début du film, c'est presque un choc tant on a du mal à y croire. Il faut donc faire l'impasse sur ce casting improbable si on veut profiter toute de même d'un film qui a pour lui de bien belles qualités.

Mann y déverse en effet tout son savoir-faire, joue les virtuoses de la pellicule en accouchant d'une photographie très subtile, magistralement accentuée par des jeux d'ombres et de lumières servant des noirs et blancs particulièrement contrastés. L'oeil est sans cesse flatté, le film est très beau, rien que pour cette prouesse visuelle, il vaut le détour. Mais également pour beaucoup d'autres raisons qu'on pourrait énumérer mais qu'il vaut mieux découvrir par soi-même. Entre une réflexion à propos de la loi et l'homme qui les forge, une romance impossible traitée avec subtilité et une dénonciation du côté manipulateur de la nature humaine, la porte du diable est d'une richesse thématique remarquable, ce qui en fait un film passionnant.

Une porte d'entrée hospitalière donc, qui invite à poursuivre le voyage, de quoi pardonner à Mann ce choix de casting vraiment troublant.
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Ven 19 Oct 2012, 16:23

Bien que bien sûr idéaliste (un indien bon soldat américain travaillant à l'union des deux cultures, ça fait un peu beaucoup, et habitant au Canada je suis de plus en plus conscient de cette utopie qui persiste encore aujourd'hui globalement ... faudra d'ailleurs que je note cette remarque dans ma critique la prochaine fois que je le reverrai enfin avec des sous-titres que je comprends - espagnols c'était pas l'idéal, m'enfin c'est mieux qu'allemands -), je suis donc le seul à trouver Robert Taylor (dans ce film) mieux grimé en indien qu'en soldat :mrgreen: ?
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar osorojo » Ven 19 Oct 2012, 16:30

Ben, j'ai quand même vraiment eu du mal à accepter l'idée qu'il était indien pendant tout le film. Dans le genre embêtant, c'est pas mal :mrgreen: Quant à son accoutrement en soldat, à part la scène finale qui se veut très chargée en symbolique, ça ne prend pas beaucoup de temps à l'écran ^^
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Ven 19 Oct 2012, 16:38

Cette dernière scène par contre je l'ai beaucoup aimée, genre fusion "soldat" - "indien" à la DBZ ... Sérieux je l'ai trouvée intense.

En fait je parlais de la toute première séquence, avant qu'il retourne dans sa réserve, je l'avais trouvé trop propre sur lui. Vu que c'était mon premier western naphta je croyais que c'était normal qu'il souriait comme une pucelle, puis dans ma tête ça renforçait le fait qu'il n'était pas à sa place parmi les "blancs" (joli paradoxe hein vu que l'acteur était un "gros" américain ?) :mrgreen:
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Blindness - 4,5/10

Messagepar osorojo » Sam 20 Oct 2012, 01:40

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BLINDNESS
-------------------------------------------
Fernando Meirelles (2008) | 4.5/10


Critique pleine de spoil, je suis en mode venin.

Tout ça pour ça, c'est un peu le sentiment qui m'envahit quand le générique de fin vient enfin me délivrer d'une séance qui a eu raison de toute ma bonne volonté à essayer de trouver au film des excuses. Des excuses à ce massacre d'une idée de départ géniale, d'un propos habile et prometteur. Mais à trop vouloir en dire, à trop vouloir pointer du doigt tous les travers possibles et imaginables de la nature humaine Meirelles réussit tout simplement à agacer un spectateur qui se sent prit pour un âne. Qu'on s'entende bien, je suis un très gros client de films uppercut, ceux-là même qui vous malmènent en kidnappant vos tripes lors de séquences difficiles à encaisser. Mais je suis aussi de ceux qui n'aiment pas trop être pris pour des pigeons et force est de constater que Meirelles prend son spectateur pour un coeur sans cervelle pour oser espérer de sa part une quelconque compassion pour des personnages si mollassons.

Je pense à tout ce manichéisme gerbant qui teinte le dénouement de la première partie du film, lors de laquelle, semblables à des bovins devenus impropres à la commation, nos humains inutiles car devenus aveugles se retrouvent parqués dans une véritable prison, retenus sous clé par des gardes stupides (ah les militaires, c'est vraiment des ânes). Évidemment, dans ce genre d'endroit, des règles de vie en mode jungle prennent le dessus et ça part en sucette.

Autant c'est crédible dans une ambiance à la Oz parce que les mecs qui sont enfermés sont tous des animaux en recherche de sang bouillonnant, autant dans Blindness ça vire à la farce, Meirelles ôtant de son propos toute nuance qui aurait pourtant été la bienvenue. Ainsi, nos pauvres aveugles livrés à eux même par une société ingrate sont séparés en trois groupes. Le premier n'est constitué QUE de personnes super gentilles (le seul bancal crève, il avait mal choisi sa piaule), limite fades et au tempérament de faibles, le deuxième groupe, qu'on devine similaire (c'est ptêt le gêne de la trouillardise qui les a rendus aveugles, sait-on jamais) est inexistant, enfin le troisième réunit les mauvais bougres de cette mini société, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils franchissent une sacrée marche sur l'échelle des pourritures toute catégorie. Ainsi, le climax de toute cette partie censé nous énerver au plus au point réussit son coup, mais pour de mauvaises raisons. Quand une vingtaine d'homme acceptent d'échanger leurs femmes contre des gâteaux, parce qu'ils ont peur d'un aveugle armé d'un flingue (et c'est pas Tony Anthony dans Blindman le type, non, il est juste vilain, c'est presque le plus amusant de tous les personnages en plus), ça sonne légèrement comme du foutage de tronche en bonne et due forme. Pas un ne se rebelle, pas un ne se fait la voix de la contestation, non, laissons nos femmes se faire posséder par des monstres, après tout, c'est pas si grave. Il n'y a qu'à voir la facilité avec laquelle elles se remettent toutes de l'épreuve, dès le lendemain, les sourires sont de retour sur les visages, comme si de rien n'était. Et dans la suite du film, plus aucune allusion à ce drame. C'est fort.

Mais le pire n'est même pas là. Non, le pire c'est l'écriture du messie de la bande. Julianne Moore qui ne perd jamais la vision et devient ainsi logiquement LA personne qui détient le pouvoir dans cette prison où personne ne voit. Mais non, ça ne l'empêche pas de se laisser violer, parce que finalement, l'altruisme, c'est beau. Son aide se limite à jouer les mères Theresa (elle fait même le ménage) et apporter un petite réflexion sur l'inversion des rôles et quelques autres pistes qui tombent toutes à plat, la faute à une écriture totalement absurde. Du coup, on a l'impression que le but de tout cette longue première partie est cet aboutissement immoral où les hommes alpha révèlent leur nature de gros porcs dégueulasses et les bêtas (à prendre au deux sens, parce qu'ils sont bien neuneus nos mâles du premier groupe) celle des faibles incapables de passer en mode énervés. Je n'évoquerai même pas ce passage également bien stupide où Rufalo s'envoie l'une des jolies aveugles tellement la scène arrive comme un cheveu sur la soupe, comme pour préparer le terrain à la farce à venir (et puis Julianne elle est cool, son petit côté échangiste se révèle au grand jour, au top quoi). La pauvre finira par se révolter, mais beaucoup trop tardivement pour que sa vengeance ait l'impact escompté sur nous. On est content, mais sans plus, alors qu'on devrait être au taquet quand elle plante cette vieille lame rouillée dans la jugulaire du gros bâtard de l'histoire.

Bon, je reproche au cinéaste son manque de nuance, je ne vais pas tomber dans le même travers. Si je sors du film aussi remonté, c'est bel et bien parce qu'il n'y avait pas besoin de prendre les gens pour des jambons pour faire de Blindness un film qui cartonne. Pour commencer tous les acteurs font un sacré boulot, complètement dans leurs personnages, il sont irréprochables, Moore en tête qui délivre une prestation à saluer. En outre, le postulat de départ était suffisamment puissant pour cartonner avec un script plus subtile et Meirelles étant un merveilleux faiseur d'images, le film aurait mérité beaucoup mieux. Parce que sur la forme, difficile de reprocher quoique ce soit à cette bobine. C'est même très poussé en terme de photographie et d'ambiance, tout le boulot fait pour illustrer la cécité qui touche les humains, en nous la faisant ressentir partiellement est très réussi. La dernière partie du film relève d'ailleurs un peu le niveau, malheureusement, pour moi il était déjà trop tard.

En résumé, à vouloir trop en faire, on tombe facilement dans le grotesque. Meirelles, en oubliant d'apporter de la nuance dans la partie choc de son film assassine complètement ce dernier, tuant dans l'oeuf une idée de départ pourtant solide et ingénieuse. Comme quoi, l'écriture c'est la base, et pourtant le réalisateur nous a prouvé par le passé qu'il s'y connait également dans ce domaine (enfin, il y avait déjà des signes avant coureur de grosses leçons de belle moralité dans le néanmoins plutôt chouette The constant gardener). Dans tous les cas, impossible pour moi de mettre la moyenne à cette moquerie infâme tant je me suis senti trompé par un script over the top qui, en plus de tomber dans le graveleux gratuit, flingue tout le potentiel de son personnage le plus intéressant. Chez Meirelles, au pays des aveugles, les borgnes à deux yeux valides sont loin d'être les rois, on abuse même d'eux en leur arrachant presque un remerciement. Clap, clap.
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar zack_ » Sam 20 Oct 2012, 07:23

Tu écris super bien, je suis d'accord sur le viol excessif de Moore mais après le reste non.
Une belle adaptation bien cracra, sans début sans fin, j'ai aaaadoré.
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar osorojo » Sam 20 Oct 2012, 10:49

Ui, j'ai lu ta critique, on a deux avis très contraires sur le film. il t'a happé par son ambiance bien gérée, ce que je comprends vu ses qualités formelles mais de mon côté, je n'ai tellement jamais cru à ce que je voyais que je me suis fermé assez rapidement. Et c'est marrant, perso, la fin ne me gêne pas. Si on lui enlève la pompeuse voix off (de tout le film d'ailleurs, encore un artifice inutile supplémentaire), elle passe assez bien :)
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Paprika (2005) - 9/10

Messagepar osorojo » Dim 21 Oct 2012, 17:17

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PAPRIKA
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Satoshi Kon (2005) | 9/10


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Le temps de remettre ses neurones sur les rails, de laisser ses connexions synaptiques reprendre leur rythme naturel de travail et de se réapproprier des pupilles qui ont été sans cesse stimulées pendant près d’une heure et demie, on a bien du mal à retrouver le chemin de la réalité après un tel déluge coloré de pistes oniriques à explorer.

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Si dense et inspiré, Paprika rejoint avec évidence ces oeuvres adultes qui illuminent de leur présence le cinéma d’animation. C’est en effet aux côtés de films comme Akira, Ghost in the shell, le tombeau des lucioles ou encore Perfect Blue du même réalisateur, pour n’en citer que quelques uns, qu’il vient trouver une place de choix. Et si, à l’instar de ces titres dont la réputation n’est plus à faire, ce bijou d’animation parvient à impressionner par l’impact des thématiques qu’il aborde, c’est bel et bien en premier plan le travail sur l’image qu’y effectue un cinéaste en pleine possession de ses moyens, qui s’impose à nos sens comme une brise revigorante en pleine canicule.

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S’appropriant un sujet propice aux idées de réalisation les plus folles, Satoshi Kon laisse libre court à son imagination débordante, ne s’embarrassant d’aucune limite pour nous faire partager ses pensées les plus folles. Ses rêves graphiques nous sont ainsi rendus accessibles, entre onirisme et réalité en mutation, il convient de se laisser porter dans un voyage dépourvu de logique, essayer de comprendre l’univers de Paprika de façon rationnelle étant le meilleur moyen pour rejeter un film bien trop fou pour être saisi complètement.

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Ce qui impressionne dans un film comme Paprika, c’est cette maturité évidente qui semble se dégager de l’image. On est véritablement dans un film dont l’animation est davantage un moyen de réaliser des séquences improbables qu’une démonstration d’identité à proprement parler. A titre de comparaison maladroite, mais cependant appropriée, Inception essayera de jouer cette carte d’investissement des rêves, mais là où Nolan se heurte aux possibilités des prises de vue réelles bourrées d’effets numériques, Satoshi Kon peut laisser éclater à l’écran une fougue qui n’a de limite que sa propre imagination. Le résultat est sans appel, rarement on aura pu s’abreuver d’une telle densité d’idées exacerbée par un sens inné de la percussion par le dessin.

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Une réalisation à toute épreuve pour des scènes qui impressionnent par leur dynamique

Véritable ode à la créativité, Paprika réussit l’exploit de faire entrer en résonance la complexité d’un bon script de science fiction et la douce liberté d’expression rendue possible par le monde de l’animation. Si les plus cartésiens seront peut être réticents devant ce flot d’image non contenu, ceux qui réussiront à trouver la fréquence de réception de ce concentré de stimulation mentale et visuelle classeront sans aucun doute cette marche finale de l’œuvre du regretté Satoshi Kon comme une grande réussite d’un auteur alors au sommet de son art.
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Mark Chopper » Dim 21 Oct 2012, 17:23

Bah voilà, tout est dit :super:

Scalp, quand tu te seras remis de Trois hommes et un couffin, tu viens ici prendre des notes.
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Killbush » Dim 21 Oct 2012, 17:30

Ouais superbe critique oso, et quelles screens ! :super:

Paprika, c'est vraiment un masterpiece de l'animation japonaise, un film vertigineux aussi bien au niveau visuel que thématique !
Starting to see pictures, ain't ya?
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