[Dunandan] Mes critiques en 2012

[Dunandan]

Si si, parce qu'il y a eu des obstacles "techniques", avec la configuration de l'image que je n'ai pas mentionné parce que c'était un peu con cette histoire : je m'étais trompé de sortie vidéo et l'image avait donc un rendu un peu flou. Vu que je suis myope je ne m'en suis pas rendu compte avant une bonne demi-heure : je pensais que ça venait du transfert vidéo. Bref même en N & B les réglages sont primordiaux pour être dans les meilleurs conditions possibles, surtout quand l'esthétique joue un rôle essentiel pour embarquer ...

[Dunandan]

L'an 1 : 3.5/10



Bon j'ai la flemme de faire une critique sur ce film, je me contenterai d'un petit avis. Alors c'est marrant en lisant le début de la critique de Heatmann c'est exactement ce qui s'est passé avec ma femme dans les choix de dvd !

Bon sinon c'est vraiment con comme film, mais quelques passages ont fait mouche car voilà je suis dans le milieu et parfois ça fait du bien de se moquer de ce qu'on connaît ... Alors ça se veut un peu comique à la manière des Monthy Python avec les blagues référentielles à la Bible (la Genèse), mais c'est sûr que ça n'arrive pas à la cheville de leurs films, et là c'est plutôt de l'humour bien américain-lourd-scatologique-débile avec mange-caca, boit-pipi, blagues gay, ...

L'image est jolie pour un tel film, mais bon l'histoire c'est autour de deux gars : Jack-Black show en roue libre, et Michael Cera en mode jeune fille, avec une rencontre Bible/hommes préhistoriques qui est très loin de remplir toutes ces promesses.

En conclusion un beau caca, mais bon on avait besoin de ça

[zack_]

Comme je t'approuve je te référence, ca suffit pour dire que ce film est merdique!

[Dunandan]

True Romance, Tony Scott (1993)

Le titre ne ment pas : une magnifique histoire d'amour au menu. Deux "êtres brisés" comme dit la chanson, qui se découvrent au milieu d'un monde devenu fou, du côté des défenseurs de l'ordre aussi bien que celui des truands. Mais avec Tony Scott à la réal', et Quentin Tarantino au scénario, on peut se douter que cette love story n'aura pas la même saveur que celles qu'on nous ressert à chaque fois. L'histoire est mi-autobiographique, mi-fantasmée. Autobiographique car elle met en scène un vendeur de vidéo-club qui a la classe (Christian Slater), accro aux films asiatiques et aux comics. Fantasmée car il rend amoureux une call-girl adorant les films de kung-fu et sexy à mort (Patricia Arquette), et il est carrément guidé par le King ... Un rêve de geek, et probablement l'un des plus beaux couples des années 90 (avec Arquette, pas le King).

On retrouve bien sûr le style de Quentin Tarantino, avec une véritable galerie de gueules plus ou moins connues, tirant des interprétations souvent mémorables et parfois délicieusement à contre-courant (Brad Pitt complètement shooté à longueur de temps), rivalisant de scènes cultes (le dialogue entre Christopher Walken et Dennis Hopper sur l'origine des siciliens, Gary Oldman complètement déjanté, et bien d'autres) parvenant à tous les rendre sympathiques, y compris les pires pourritures. Mais le ton furieusement romantique est celui de Tony, déjà préfiguré dans Revenge dans un autre genre. True Romance est aussi un road movie qui ressemble par certains côtés à Tueurs nés (encore un script de Tarantino), mettant en scène lui aussi un couple un peu fou, sauf qu'ici on ne s'encombre pas d'une critique de la société "direct dans ta face" : leur naïveté et leur sincérité face au mal font que les scènes de folie meurtrière qui les assaillit chacun à leur tour deviennent réellement touchantes, et ce, malgré leur extrême violence.

Les tirades sont justes géniales, et on n'a jamais l'impression qu'on enchaîne une simple série de séquences fun comme dans certains films de Tarantino. Pas de chronologie bordélique, l'histoire est parfaitement fluide malgré toutes les story lines, simple, au service de cette magnifique brochette de personnages. La réalisation est la plus belle que nous livre Scott, s'adaptant à la situation ou l'atmosphère de chaque scène en trouvant toujours le ton juste sans en faire trop, et rythmée par le thème principal de la Ballade sauvage retravaillée pour l'occasion et bien mieux intégrée à la narration. Pour terminer, la fin a été changée par rapport au script original, bien plus proche de l'esprit romantique propre à Scott, mais ce couple est si beau et atypique, un véritable rayon de soleil dans ce monde de brutes, qu'il aurait été dommage que cela ne fut pas ainsi. Certainement le meilleur film de son auteur.

Un road movie romantique rock'n roll absolument kiffant qui procure le même plaisir à chaque fois, porté par deux auteurs et un casting au sommet de leur forme, que vouloir de plus ?

[francesco34]

Je l'ai revu y'a 3 jours ce True Romance... j'ai bien aimé mais bcp moins dithyrambique que vous tous... plutôt du 7.5 pour moi.

[Mark Chopper]

Blasphème !

Mais en vrai, tu lui reproches quoi ? Je cherche les défauts...

[Hannibal]

Critique et screens magnifiques Dun!

[francesco34]

Blasphème !

Mais en vrai, tu lui reproches quoi ? Je cherche les défauts...

C'est pas évident de répondre à ta question... C'est une impression générale et une affaire de goût aussi je présume.
Des détails par exemple, comme la trop courte présence de Walken (un de mes acteurs fétiches), dont j'aurais bien aimé qu'il soit aussi présent lors du final (ça m'a frustré)... la redondance du thème musical qu'on entend beaucoup beaucoup (je l'aime bien mais là c'est un peu trop)...
Mais principalement au final, le côté émotion est totalement absent pour moi, et donc la partie romance (pourtant le moteur du film) me touche pas plus que ça (et pourtant je kiffe Patricia Arquette!).

[Mark Chopper]

Walken, je pense que son côté iconique ici réside justement dans le fait qu'il n'ait qu'une scène, la meilleure en plus. Dans le final, à part servir de cible supplémentaire, il aurait perdu de sa superbe.

[Jed Trigado]

Walken avait d'ailleurs une deuxième scène (coupée au montage et présente dans les bonus), qui se déroulait dans un ascenseur et où il ordonnait à ses sbires de partir à LA pour traquer Clarence. Et en effet, sa présence s'averait assez inutile et avoir préféré l'ellipse en rajoutait dans le côté délirant du film.

[Dunandan]

Merci Hannibal

@ Francesco : pour moi au contraire l'émotion était bien là, j'ai toujours des petits frissons durant certaines scènes (exemple : sur le toit, le déchaînement de violence de Clarence & Alabama, la scène de Walken & Hopper, ... et j'en passe et des meilleures), puis bien sûr ce thème musical je l'adore ...

Un film que j'aime de plus en plus que je n'avais pas vu depuis des plombes, qui s'explique par le fait que la dernière fois j'avais chopé la même version mais avec sous-titres uniquement néerlandais, ça m'avait dégoûté ... J'avais hésité entre 9.5 et 10, mais c'est vraiment un film de coeur pour moi alors j'ai lâché mon 10.

[Alegas]

Blasphème !

Mais en vrai, tu lui reproches quoi ? Je cherche les défauts...

On peut très bien mettre 7,5 à un film sans lui trouver forcément des défauts spécifiques. Un film peut très bien moins nous "parler" qu'un autre.

[francesco34]

J'avais hésité entre 9.5 et 10, mais c'est vraiment un film de coeur pour moi alors j'ai lâché mon 10.

ah ben je conteste pas la légitimité de ton 10... tu notes comme tu l'entends. Et puis dans mon top100 c'est pas les films coup-de-coeur qui manquent également...

On peut très bien mettre 7,5 à un film sans lui trouver forcément des défauts spécifiques. Un film peut très bien moins nous "parler" qu'un autre.

Oui voilà Alegas a bien résumé... je trouve bcp de qualités au film, j'ai passé un très bon moment, mais au-delà de ça c'est pas un film qui m'aura transcendé ou marqué au point de monter dans les très hautes notes.
Pis 7.5 sur mon barême c'est déjà excellent

[Dunandan]

Assassinat, Masahiro Shinoda (1964)

A l'instar de beaucoup de films du genre du chambara, le récit de l'Assassinat se déroule durant la transition de l'ère des samouraïs à la "modernité", un processus accéléré par l'arrivée des américains. Un contexte idéal pour les japonais pour mettre en oeuvre des intrigues avec en arrière-plan le dilemme entre tradition et modernité. Mais le problème ici, c'est que cette histoire parvient très rarement à être palpitante. On suit le cheminement d'un ex-samouraï visé à la fois par les royalistes et les réformateurs, car son identité est complexe, difficile à saisir, en sursis à l'aube d'une ère qui laisse peu de place à une telle individualité qui compile les incompatibilités (fils de paysan et samouraï, maître du sabre et lettré, attaché à son pays et progressiste, ...). A ce titre-là, de par son ambiguïté et de son étrangeté au monde, il partage pas mal de points communs avec le yakuza Fleur pâle du même auteur. Mais là où ce dernier réinventait un genre (le yakuza eiga) par sa mise en scène, Assassinat déroge peu aux règles du genre.

Son problème principal est sa narration alambiquée, pourtant sa plus grande originalité. Déjà il faut s'accrocher à son rythme bien particulier, même pour un amateur comme moi du chambara. En effet, sa structure narrative est trop lourde pour accrocher le spectateur, héritière de celle du roman que ce film tente d'adapter. Ce dernier multiplie les aller-retours entre passé et présent (poussant le vice jusqu'au flash-back enchâssé), prenant le plus souvent la forme d'une enquête menée par l'assassin sur l'identité et l'engagement politique de sa victime, car la connaître c'est déjà la vaincre dans la mentalité du samouraï. Mais contrairement à Hara-Kiri, le passage d'une période à l'autre n'est jamais fluide puisqu'on se perd entre les différents narrateurs qui ont parfois la même tronche. Ce qui donne cette impression désagréable de manque de repères. Enfin c'est très verbeux et il est parfois compliqué de retenir toutes les informations dans le détail même si on comprend en général.

Pour ce qui est de la réalisation, c'est esthétique avec quelques beaux plans (par exemple le visage caché par le chapeau traditionnel du samouraï), et des idées de mise en scène assez modernes (comme la vue subjective de l'assassin à la toute fin du film, et les images fixes figeant la violence ou l'état d'âme de quelques scènes). D'autre part, il y a très peu de combats pour dynamiser l'intrigue, déjà plombée par ailleurs par une absence quasi totale de musique. Pour parachever le tout, les acteurs ne sont pas vraiment "incarnés", y compris le personnage principal. Dommage que la forme narrative ne desserve pas davantage l'histoire qui, dans son fond, propose des petites choses intéressantes sur l'identité bipolaire du personnage principal, en prise avec un changement d'époque qu'il ne peut que subir (exemple : les drames autour de lui dont on accuse l'implication, souvent à tort), mais qu'on comprend malheureusement difficilement, la concentration étant bien malmenée par les changements d'ordre temporel. D'autant plus que ça n'apporte rien, sauf peut-être une mise en abîme de la fragmentation identitaire du personnage principal, une intention belle sur le papier, mais terriblement malmenée à l'image. Et puis ce n'est pas comme si le genre ne comptait pas de réalisateurs plus intéressants tant dans le fond que dans la forme : Kurosawa, Kobayashi, Misumi, Gosha, et Kudo pour ne citer qu'eux.

Un chambara soporifique alourdi par une mise en scène multipliant les aller-retours dans le temps, qui n'ont pour effet que d'appesantir encore plus une histoire déjà peu impliquée par les acteurs. Dommage car la réalisation est assez classe, et le cadre tragique mis en place, bien que classique dans son fond et son contexte, livre quelques moments intéressants.

[Dunandan]

Le cas 39, Christian Alvart (2010)

Comme film du dimanche ça passe tout juste. Histoire très prévisible (à part l'introduction qui peut induire en erreur) et balisée. Bon déjà, l'histoire de l'assistante sociale qui utilise son temps personnel pour son trente-septième dossier pour cette petite fille pour qui elle a un soudain coup de coeur, c'est 1) improbable car elle n'a pas le temps ; 2) c'est mignon, mais l'attachement personnel c'est pile-poil ce qu'il ne faut pas faire dans ce boulot. Bon c'est vrai qu'en même temps, dans cette famille, ils ont l'air méchants, mais vraiment. Et Renée ben elle est sympa, mais par contre elle a pris un sacré coup de vieux, personnellement c'est sa tronche en gros plan qui m'a fait le plus peur, elle ressemble de plus en plus à un citron pressé ...

Le thème : L'enfant-Roi c'est mal. Alors on a affaire à un petit jeu de massacres assez sympa (avec une grosse allusion à Candyman), dommage pour certains effets CGI trop visibles. Ensuite, les mécanismes qui devraient faire peur, ça marche seulement pour ceux qui n'ont jamais vu de films d'horreur. La chose la plus réussie du film : l'actrice qui interprète la jeune fille et l'aura mystérieuse qui l'entoure. Par contre on dérive rapidement vers le ridicule lorsqu'elle se transforme (dommage car l'idée derrière tout ça, faisant penser à It et son pouvoir de suggestion de la peur, est pas mal trouvée). Dans l'ensemble, son plus gros défaut est de réciter les ficelles habituelles du genre avec pas mal de facilités et sans grande efficacité, et d'être porté par des acteurs-adultes pas toujours convaincants, mais qui a le mérite de proposer une figure du mal assez cohérente.

Pas trop mauvais, mais ça fait un peu trop son Fast food du film horrifique, et on se souviendra uniquement de la prestation de l'épatante Jodelle Ferland.