[Tarankita] Mes critiques en 2012

[Val]

Ah bon ? Je l'ai pas eu ma nuit moi, faut que je pose une date sur le calendrier du club.

[Alegas]

L'armée des ombres de Jean Pierre Melville de 1969

Les activités et la vie extrêmement difficiles d'un réseau de résistants sous l'occupation allemande.

Jean Pierre Melville, durant la seconde guerre, rejoint la France libre à Londres en 1942, c'est à ce moment qu'il prend le pseudonyme de « Melville » en hommage à l'auteur de Moby Dick. C'est en livrant assaut lors de la bataille du mont Cassin qu'il se serait promis de monter ses propres studios s'il en réchappait...

L'un des meilleurs réalisateur Français s'attaque à la résistance, film cher à son coeur afin de rendre hommage à ces hommes de l'ombre délivrant une bataille féroce contre l'occupant. L'histoire est tirée du roman du même nom, de Joseph Kessel. Melville fait appel à une brochette d'acteurs, tous aussi bon les uns que les autres: Lino Ventura, Simone Signoret, Paul Meurisse, Jean-Pierre Cassel..etc

Première scène: parfaite! Un défilé Nazis sur les champs, arrêt sur image: bienvenu chez Melville, voici l'armée des ombres. Melville hésitait à mettre cette scène à la fin de son film, je pense qu'au début c'est très bien car dès les premières secondes on comprend que l'ennemi est là et que nous sommes occupés...

Le film, commence avec le personnage principal: Philippe Gerbier, ingénieur distingué des Ponts et Chaussées soupçonné de « pensées gaullistes », est arrêté par la police de Vichy et placé dans un camp. Le film démarre directement avec ce fond de noirceur absolue, ou il fait gris, c'est boueux, tout les pensées ou courants politiques sont là , enfermés à ne savoir ce que l'avenir leur réserve...Gerbier, magnifiquement interprété par Ventura à une très grande force de caractère et reste toujours presque sans émotions, sans peurs, comme si il était déjà résigné et à bout de force. La scène ou la gestapo vient le chercher dans le camp le montre très bien...ses collègues prisonniers ont presque plus peur que lui...

Puis vient la scène ou il s'échappe: cette scène résume à elle seule, la résistance de l'époque: agir vite et ne pas rater la moindre occasion, pour échapper et faire mal à l'ennemi. La mise en scène de la poursuite est excellente: une longue course filmée de coté ou Ventura expliqua que Melville faisait exprès de rouler très vite pour le rendre à bout de souffle...La tension chez le barbier ou il vient de se réfugier montre très bien le doute et la peur qu'il pouvait subsister lorsqu'on rencontrait un inconnu: résistant ou collabo? Un portrait du maréchal accroché au mur, Gerbier hésite mais se laisse faire par ce commerçant qui finira par l'aider heureusement.

On découvre ensuite plus en détails l'organisation: gerbier et son bras droit s'occupe de la taupe qui l'a dénoncé: scène hallucinante et violente, l'exécution n'est pas faisable au pistolet...il faut l'étrangler...acte horrible à faire, Gerbier confie que c'est également la première fois pour lui...Melville joue parfaitement sur le passage émotion des personnages (rien que dans leurs regards) et à l'acte de violence...On ressent très bien le dégoût qu'il règne mais l'obligation de la faire. Il faut tuer pour survive et pas que l'occupant, les traîtres aussi, même si ce dernier et très jeune...

Passage également mythique: le trajet en sous marin, dans une obscurité stressante, puis la rencontre à Londres avec le général: on ressent énormément la fierté et la prestance du personnage incarnant cette résistance...

Simone Signoret est excellente en Mathilde reprenant le pouvoir en l'absence de Barbier. Le sacrifice de Jean-François, lorsqu'il se livre à la Gestapo, montre par une scène simple et oppressante la torture SS : Melville par un simple plan, (Cassel, seul, attaché à une chaise), arrive à faire monter le stress du spectateur car tout est suggérés. On ne voit rien mais on imagine les pires choses...

Autre scène extrêmement tendu, Gerbier prisonnier sur le point de se faire exécuter. La célèbre musique d 'Eric Demarsan, met clairement dans l'ambiance. Gerbier pense que c'est la fin et refuse de courir malgré les mitrailleuses pointées sur lui.
Enfin, la scène finale, l'exécution de Mathilde, qui est menacée par la Gestapo : Ces guerriers de l'ombres ne peuvent rien laisser traîner. Pour sauver les autres, on est obligé de sacrifier l'un des siens. Le visage de Signoret en dit long...

Chaque plans ou mise en scène créée une atmosphère lourde et dramatique. Les sons, par exemple d'une porte se fermant et s'ouvrant par le son d'un lourd verrou. Melville nous fait ressentir les peurs et les doutes des personnages, on est avec eux en permanence.

Après avoir raconter toutes ces histoires, Melville nous explique que tous sont morts avant la fin de la guerre. Ils se sont battus pour un idéal qu'ils croyaient justes sans pour autant savoir si dans quelques années, ce serait le bon camp. Ils se sacrifient pour défendre leurs libertés face à l'occupant, c'est l'histoire des résistants que Melville a su représenter de manière magistrale. Il arrive à montrer la fois le coté héroïque mais aussi les cotés « sales » mais obligatoires de ce combat.

L'armée des ombres, LE film de la résistance !

Note: 10/10

[Dunandan]

Un Masterpiece Un portrait de la résistance qui est loin d'être complaisant, et qui parvient aussi à décrire de manière universelle ces hommes qui ont à se battre contre l'occupant.

[Scalp]

Ah le fameux 7 de Alegas

[Killbush]

[Alegas]

Le deuxième souffle de Jean Pierre Melville (1966)

Pour moi fait partie de mon top 3 Melville avec L'armée des ombres et Le cercle rouge. Dixième film de sa carrière, Melville maitrise ce scénario tiré du livre de Giovanni. Les premières scènes ou 3 hommes s'évadent d'une prison possèdent très peu de dialogues, toutes les informations passent à travers les images. La encore, Ventura a du mal à monter dans le train car Melville a demandé qu'on augmente sa vitesse...La relation entre les deux hommes était très conflictuel à l'époque...

Quelques minutes après on atterrit dans un bar ou à lieu une fusillade éclaire. Le commissaire, l'excellent Paul Meurissse, rentre et commence un monologue parfait. Ce commissaire, sait très bien ou il enquête et d'un air blasé et ironique fait lui même les questions réponses et se doute qu'il n'y a évident pas de témoins, ni de déclarations fructueuses. Il ne perd pas de temps, il a toujours un coup d'avance...c'est sa marque de fabrique. Ce monologue, permet de résumer la situation et de présenter une bonne partie des personnages du film: c'est rapide, efficace, clair et drôle.

Ventura s’en sort également très bien dans son rôle d’évadé jouant au gros dur mais qui reste encore dans le doute quelquefois sur ces choix…
A peine sorti, les ennuis commencent : la police le recherche évidement partout mais aussi un conflit nait avec les autres bandes rivales. Gus essaye de jongler comme il peut, mais doit aussi revenir dans le business car malgré son évasion, il reste sur la paille…

Heureusement pour lui, un coup se monte et il est introduit son ami Orloff joué par l’excellent Pierre Zimmer.

(Ah la scène du rendez-vous… )

Il devra lutter pour survivre contre les envieux, la nouvelle génération de voyous,la police et les coups montés contre lui…

Melville dépeint magnifiquement bien le monde des gangsters de l’époque mais aussi les pratiques policières parfois + que limite…
La mise en scène est Melvillienne et la photo excellente. Un des meilleurs polars Français, avec un sans faute aux niveaux des acteurs. Encore une très bonne réalisation, Melville sort du lot et fait du bien au cinéma français…

Note: 10/10

[Scalp]

Good Job

[osorojo]

Ouais, bien vu, ça rattrape un peu la note de Zack

[zack_]

Et de Logan soulignons le je porte pas tout sur mes petits bras.

[osorojo]

Délateur !

[Logan]

Ouais c'est pas beau ce que tu fais, t'as la plus mauvaise note assume

[Scalp]

T'inquiète vous serez dans le baraquement à Dachau.

[Logan]

Je peux pas vu que c'est moi qui vais l'investir tocard, tu seras mon bras droit si t'es gentil.

[Tarankita]

Assault de John Carpenter (1976)

Dans un commissariat en voie d'être désaffecté, et où téléphone et électricité ont été coupés, un policier, un detenu et une femme doivent défendre le poste contre les assauts de truands.

Je continu ma découverte Carpenter. Assault, deuxième film ou premier véritable film de John Carpenter, j'ai pu voir toutes les critiques sur BOM, assez mitigées: du "pas terrible" au "excellent". Il fallait que je me fasse une idée. Contrairement à ce que j'ai pu lire, pour ma part je trouve la première partie du film excellente et la deuxième partie, enfermée dans le commissariat moins fun et + basique.

En effet, dès le générique, lettre rouge sur fond noir, la généralissime musique de Carpenter (génial car simple mais sur efficace) on est clairement plongé dans un univers sombre et stressant. L'image est extrement belle et l'ambiance est pesante...un monde avec des gangs violents se baladant dans les rues ou la police est obligé de répondre par les armes...

La première demi-heure est superbement bien mise en scène, c'est intrigant, on se pose énormément de question...la musique est placée au moment les plus stressant. Exemple, scène de la voiture rodant dans le quartier, un peu comme la musique des dents de la mer lorsque le requin apparait.

Carpenter introduit ses personnages petit à petit sans explications clairs et précise et on se doute bien qu'il vont tous se retrouver dans une sale histoire d'un moment à l'autre. C'est super efficace, on cherche, on essaye de comprendre, le tout dans cet univers malsain...

La scène du shoot de la fille est ultra choquante et on se dit "il a osé!". Là, tout est montré, rien n'est suggéré, Mad Max c'est bisounours à coté!
Après ce choc, on comprend mieux le pétage de cable du père qui les poursuit, on a presque envie de l'aider...

A partir de là, tout s'accélère, il fuit vers le commissariat et l'assault commence. Le film se cantonne au huit clos dans une station de police vide mêlant personnel administratif, policier et prisonnier. Il doivent s'unir pour survivre...Je trouve qu'à ce moment du film l'intrigue se réduit à cette situation et peu d'explication sur les événements extérieur n'est donnée: la bande se trouvant à l'extérieure se résume à des zombies...
Je trouve cela dommage car j'aurai aimé avoir + de fond sur le quartier, ses assaillants...etc. Carpenter choisit plutôt de nous introduire dans ce huit clos avec les personnages principaux afin de se sentir pris au piège comme eux.

En fait je pense être déçu non pas par la qualité du film, mais plutôt par son manque d'explications et de développement de l'histoire. En même temps, lorsqu'on prend les paramètres du budget restreint (100000 dollars), l'étudiant réalisateur sortant de l'école, et tourné en 20 jours, on se dit "putain! mais ce réalisateur a un potentiel de fou, et c'est un très bon premier film!"

Carpenter montre son art, son efficacité, sa mise en scène excellente, le tout, sortant de l'école! Assault, un mix entre Rio Bravo et Zombies sur fond de musique Carpenter...



Remix disco de 1983:



Note: 08/10

[Scalp]

Faut rajouter Alegas pour le train de Dachau.