Désigné pour mourir 6.5/10Petite déception là ! Dans mon souvenir, Désigné pour mourir était beaucoup plus dynamique et bien plus badass. J’en faisais mon champion toutes catégories des exploits de « Saumon Agile ».
A la revoyure, je serais moins dithyrambique surtout que je me suis refais cette année l’excellent Justice sauvage, le polar urbain de Steven sentant bon le bitume et la savate. Ici, Seagal est le détective John Hatcher, un homme au bout du rouleau souhaitant prendre du recul avec un job qui lui a bouffé ses convictions, sa vie et accessoirement son coéquipier (comme d’hab !). Il a fait l’amour avec trop de femmes compromises ! La prise de conscience de ce dur métier est à peine esquissée par un bref et très discret haussement de sourcil. C’est le mieux que pourra offrir un Seagal dont l’interprétation laisse fortement à désirer. Plus qu’à l’accoutumée. Ce qui relève de la performance de haute volée. En semi retraite donc, Hatcher décide de revenir au bercail (ah la scène de la chambre !). Il y retrouvera famille, ami du Vietnam et toute une flopée de jamaïcains (dealer de profession évidemment). Pendant 45 minutes, il va se montrer calme, détaché et recentré sur des préoccupations uniquement familiales. Seulement au bout d’un moment, faire l’autruche ne paie pas. Et quand on s’attaque à sa famille, ben le Steven il déboule en Jamaïque avec la ferme d’intention d’éradiquer ce peuple de fumeur de Marijuana. Malgré un certain faux rythme, le film a le mérite de mixer pas mal de genres. Et au-delà des exactions nocturnes du père Seagal, on se paie une bonne petite ambiance à base de mafia ainsi qu’une pointe de vaudou bienvenue profitant au personnage énigmatique de Screwface. Dwight H. Little n’étant pas un novice, il se fend d’une copie rigoureuse et agréablement léchée. J’aime bien sa filmographie à base de Rapid fire, Meurtre à la maison blanche ou encore Halloween 4. On tient là un solide artisan. La photographie est donc très correcte, les cadres sont soignés et il torche même une petite poursuite de caisses aussi carrée qu’efficace. Mais au-delà d’un rythme somnolant (les scènes d’action ont du mal à s’enchainer !), c’est le manque de brisages de membres qui est le plus répréhensible. Même s’il se lâche bien à deux reprises sur la fin, Seagal se révèle un brin radin préférant céder aux bonnes vieilles armes à feu. Par moment, Keith David, en mode réac, lui volerait presque la vedette.
Désigné pour mourir conserve, malgré tout, son statut d’agréable péloche d’action mais je ne peux m’empêcher d’être déçu par la gestion du rythme. J’aime beaucoup l’introduction au Mexique mais par la suite il y a une trop longue phase d'exposition dont n’avait pas forcément besoin ce type de film. Avec une pointe de déception, je le rétrograde donc à la seconde place de mon top Seagal.
"Hatcher, je te refilerais meme pas la soeur de mes burnes!"