[Caducia] Mes critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

U-Turn - 7,5/10

Messagepar caducia » Jeu 04 Oct 2012, 20:44

U turn

Réalisé par Oliver Stone
Avec Sean Penn, Nick Nolte, Jennifer Lopez
thriller - USA - 2h04 1998

7.5/10



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Synopsis


Bobby doit de l'argent à la mafia. Sans le sou, il part à Las Vegas pour tenter de négocier. Il tombe en panne dans un village et rencontre une fort jolie femme, Grace, qui lui propose de tuer son mari moyennant une belle somme d'argent.



Critique

Un film à ne pas prendre au 1er degré car U Turn mélange un coté sombre et aussi un coté comique et chaque protagoniste du film a une face cachée à y regarder de plus près...Une petite frappe fils à papa qui se prend pour un dur, un garagiste paumé qui a des moeurs douteuses, une latino indienne qui se tape tout le bled et un aveugle qui voit très bien...
Il n'y a que le héros incarné par Sean Penn qui porte bien sur sa gueule que c'est un looser de première. Mais un looser qui dans sa malchance arrive toujours à s'en sortir in extremis, donc le script n'est pas du plus crédible mais reste le spectacle de cette fable moderne. Une histoire qui rappelle celle de Red Rock West avec Nicolas Cage sauf qu'ici la réalisation est beaucoup plus inventive et burinée avec des megas gros plans inopinés, effets travaillés tapageurs, un bel esthétisme général mis en valeur par une BO sublime et un aigle tournoyant omniprésent.

Une faune locale attardée qui est une source presque intarissable de futurs ennemis pour Cooper (Sean Penn), une galerie de personnages extrêmes qui doivent aimer torturer ou titiller les étrangers.
Casting plut impressionnant pour ces habitants étranges : Jon Voigt, Billy Bob Thornton quasi-méconnaissables.
Jennifer Lopez en femme fatale, est mystérieuse comme il faut (rôle qui devait au départ être pour Salma Hayek). J Lo est plutôt attirante mais reste une actrice bas de gamme.
Joaquin Phoenix est plutôt anecdotique mais apparaît de façon prémonitoire sur du Johnny Cash.
Nick Nolte assure comme à son habitude. Sean Penn est plutôt charismatique mais sa performance n'a rien d'exceptionnelle mais c'est son personnage qui est intéressant et non son jeu.

Stone mélange codes du polar et ambiance désertique sur fond de cauchemar permanent où il y a pas mal de rebondissements. Dommage que le héros nous laisse plutôt indifférent sur son destin et n'est que le fil conducteur du film qui nous permet un défilé de détraqués qui mettent un peu piment dans l'histoire. Stone film le désert comme un gigantesque cimetière avec les vautours au dessus de la tête, arrive à nous donner des coups de chaud par quelques scènes qui sortent du lot visuellement.
Spectacle plutôt divertissant et jouissif à certains moments, mais les dialogues sont assez plats à part 2-3 répliques rien de très ciselé et son héros nous laisse de marbre car au final ce n'est qu'un lâche. Dommage que le film n'offre pas plus d'action au détriment de bavardages de bouseux plutôt répétitifs.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Jeu 04 Oct 2012, 22:06

pouf , dans mon top 200 celui la :love: U turn , le film qui rend fou !!!
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Cotton club - 3,5/10

Messagepar caducia » Ven 05 Oct 2012, 19:52

Cotton Club

Réalisé par
Francis Ford Coppola
Avec Richard Gere, Gregory Hines
thriller, drame - USA - 2h10 1984

3,5/10








Synopsis


1919. La prohibition a engendré une vague de violence qui déferle sur l'Amérique. A New York, au célèbre cabaret "Cotton Club", la pègre, les politiciens et les stars du moment goûtent les plaisirs interdits. Un danseur noir et un trompettiste blanc sont emportés dans une tourmente où l'amour et l'ambition se jouent au rythme des claquettes, du jazz... et des mitraillettes.



Critique

Une grosse déception que ce Cotton Club qui porte néanmoins bien son nom , avec beaucoup de séquences musicales, bien inutiles et bien longues, réservé aux amateurs de jazz, music hall , claquettes et danses ridicules.
Ce Cotton Club se situe dans le Harlem des années 1900 permettant de mêler des rivalités de gangsters, romance, musique. Un cocktail qui fonctionne bien d'habitude mais qui ici est plutôt mal dosée avec un rythme d'ne rare lenteur avec beaucoup de personnages insipides.
L'ambiance des années folles est tout de même agréable au début, mais manque de piquant devenant assez vite saoulante sans enjeux majeurs. Un scénario qui s'éparpille sans cesse, aucune notion de danger ou d'urgence qui est pourtant le but dans un film de gangsters (il y a juste une seule scène où c'est un peu saignant).

La reconstitution des décors et accessoires est réussie mais ces décors restent plutôt vides d’intérêt.
On a droit à plusieurs romances interdites mais elles sont sans relief.
Diane Lane reste assez lumineuse en femme fatale apporte l'atout charme au film. Richard Gere joue de son physique mais hélas reste bien mystérieux, n'a pas les épaules du héros par son image trop parfaite. Donc le couple est beau mais leur histoire d'amour ne nous intéresse pas, car ça manque de passion et ne suscite aucune émotion.
Le film tente de dénoncer le racisme de façon assez lourde et clichée.

Un beau sentiment d'authenticité par sa reconstitution historique soignée, mais une histoire peu solide entrecoupée sans cesse d'intermèdes musicaux longuets et ridicules qui cassent un rythme déjà bien lent pour un résultat soporifique et une réalisation académique.
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Tueurs Nés - 5/10

Messagepar caducia » Dim 07 Oct 2012, 15:28

Tueurs nés

Réalisé par Oliver Stone
Avec Woody Harrelson, Juliette Lewis, Robert Downey Jr.
action - USA -1h56 1994

5/10








Synopsis


Mickey et de Mallory Knox, deux "serial killers" fous d'amour et de violence, sèment la panique dans le sud profond, tiennent en échec des policiers et des agents fédéraux, affolent les médias. Ils tuent sans pitié, sans scripules. Ils sont jeunes, beaux, nul ne comprit jamais quel démon les possédait.



Critique

Un film qui ne peut laisser indifférent sur le fond comme sur la forme avec une énorme prise de risques de la part d'Oliver Stone avec un film qui oscille entre chef d'oeuvre ou nanar.

Hélas, la première partie du film évoquant la succession de meurtres réalisés par le couple sans réelle logique est plutôt débridée, extrêmement violente mais visuellement irregardable, tellement bordélique. Le cinéaste ayant voulu mettre son spectateur dans un état de transe ou de malaise visuel, c'est réussi.
Stone multiplie les effets visuels à outrance, amusant quelques minutes mais hélas cette succession ininterrompue de style tape à l'oeil qui dure presque la moitié du film et qui ne sert à rien déstabilise son public jusqu'au rejet pour ma part. Il faut vraiment s'accrocher pour tenir jusqu'à la fin du métrage surtout que cette première partie n'a pas un rythme très soutenu et mélange massacres et délires psychédéliques du couple ainsi que leurs "profondes" pensées philosophiques.
Etant donné que ce jeune couple ne jure que par violence et sexe débridé, sans aucune raison mais juste parce que le titre du film explique leurs faits et gestes, la psychologie des Knox ne va pas bien loin et les dialogues sont bien peu profonds. On ne peut se distraire que par les images déformées qui nous sont servies pour éprouver un dégoût profond pour la famille de Mallory et une sorte de fascination pour le couple de tueurs.
Ainsi, on a droit à des images animalières plutôt ridicules en train de forniquer ou de tuer pour nous mettre dans le crane que ce sont nos instincts de survie qui nous poussent à tuer pour survivre , et pour nous faire comprendre que le couple n'agit que par pulsions animales...après avoir vu des centaines d'images subliminales bestiaires et bestiales, Stone use et abuse de filtres fluo , de noir et blanc, de cadres filmés avec les pieds, de superpositions d'images, de dessins animés, images d'archives, et films violents. Un joyeux bordel qui n'arrive qu'à nous donner une migraine devant cet exercice visuel raté sensé nous embarquer dans la folie meurtrière du couple.

Puis, le film passe du coté carcéral plus sombre où Stone se calme un peu sur le coté expérimental de la mise en scène qui devient un peu plus lisible restant toujours hachée par des images saugrenues.
Cette partie s'intéresse plus à la partie critique de la médiatisation de la violence avec l’émergence du direct où tout peut arriver, de la volonté de faire de l’Audimat par des images extrêmes. Une partie un peu plus intéressante que le début du film, mais qui n'est pas du tout crédible et n'est autre qu'une démonstration de violence primitive pour choquer encore plus le spectateur pris dans un show de Tv réalité et vit tous les évènements en direct, le rythme y est donc plus soutenu et la violence omniprésente.

Stone signe donc un film choque, pas du tout subtil avec cette mise en scène provocatrice.
Hélas, on ne peut pas trouver d'empathie envers les Knox même si le cinéaste tente quelques moments de pure poésie pour changer un peu. Woody Harrelson assure tout de même en brute épaisse qui assume son coté primaire. Juliette Lewis n'est pas vraiment mise en valeur dans ce film, son rôle est peu crédible, car comment expliquer qu'une nana de 40 kg arrive à bastonner tant de monde...c'est ridicule, elle joue pas terrible du tout.
Tommy Lee Jones est assez drôle comme directeur de prison, mais son jeu très outrancier est amusant quelques minutes...

Film qui joue sur la provocation mais qui use de facilités avec des personnages vraiment caricaturaux sans intérêt sans charme. Un couple de Bonnie and Clyde primaire qui vient du sud et décide de flinguer tout le monde qui deviennent des icônes de la violence gratuite. Le coté hyper violent fonctionne mais par contre le cotés satire de la société est totalement raté. Le cinéaste n'instaure aucun soupon de subtilité nulle part, et nous gave encore et encore d'images sanglantes sans explications qui tiennent la route.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar elpingos » Lun 08 Oct 2012, 12:52

C'était ta première fois?
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar caducia » Lun 08 Oct 2012, 13:00

non, j'avais du le vois 2-3 avant, je ne me souvenais de cette réal de merde.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Pathfinder » Lun 08 Oct 2012, 13:05

Tu me fends le coeur là...
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar elpingos » Lun 08 Oct 2012, 13:34

Ha ben c'est dommage. Perso c'est un film que j'apprécie presque de plus en plus. La 1ère fois ça m'avait trouvé le cul et plus ça va plus je kiffe découvrir des détails et les trucs que je connais par cœur...
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Lun 08 Oct 2012, 18:30

Moi aussi je l'adore, un film de fou(s) qu'il ne faut pas trop prendre au premier degré.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Alegas » Lun 08 Oct 2012, 18:36

Tiens ça me rappelle un autre réal ça. :mrgreen:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Lun 08 Oct 2012, 18:36

J'allais pas le citer à toutes les sauces quand même, mais j'y ai pensé très fort.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Lun 08 Oct 2012, 19:22

ah bah tient , Natural born killers , tout comme U turn que tu a critiquer au dessus , c'est mon top 200 aussi :love: stone qui cite scarface et wild bunch c'est la grosse classe ! ( des ajouts de lui ca d ailleur et pas dans le script de QT )
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Dracula (1992) - 8/10

Messagepar caducia » Lun 08 Oct 2012, 20:32

Dracula

Réalisé par Francis Ford Coppola
Avec Gary Oldman, Winona Ryder, Keanu Reeves
Drame, Epouvante-horreur, Romance - USA - 2h10 1992

8/10










Synopsis



En 1492, le prince Vlad Dracul, revenant de combattre les armées turques, trouve sa fiancée suicidée. Fou de douleur, il défie Dieu, et devient le comte Dracula, vampire de son état. Quatre cents ans plus tard, désireux de quitter la Transylvanie pour s'établir en Angleterre, il fait appel à Jonathan Harker, clerc de notaire et fiancé de la jolie Mina Murray. La jeune fille est le sosie d'Elisabeta, l'amour ancestral du comte...



Critique

Film très réussi qui arrive à faire revivre le mythe de Dracula, chose non aisée, à la sortir de son cercueil et offrir un spectacle visuel admirable inégalé depuis. Ce n'est pas le scénario issu du roman de Stocker qui fait la force du film mais c'est son esthétisme très poussé et cohérent et sur l'amour universel à travers les ages.

Une esthétisme gothique soignée, des décors somptueux qui donne une immensité aux lieux mais on retrouve néanmoins quelques touches de modernité qui ne sont pas choquantes restant dans l'esprit du film.
Coppola assure un équilibre quasi parfait entre amour, scènes sanglantes et dénudées et narration, étonnant de la part du cinéaste plus connu pour des films plus fiévreux et modernes, néanmoins le film repose sur les mêmes thèmes fondamentaux : haine et passion, vengeance, la chair et le sang.
La mise en scène reste très élégante avec des couleurs et lumières travaillées, ainsi que des costumes luxueux pour un univers cohérent. Ainsi le corps de Lucy sous son cercueil de verre nous fera penser à la fillette sous verre de Palerme figée pour l'éternité. A noter, les lunettes bleues de Dracula reprises par Burton pour Dark Shadows. Les tenues soyeuses de Dracula sont dignes du théâtre japonais, très vives et impressionnantes.

Les effets spéciaux se reposent principalement sur le maquillage du conte qui évolue avec le temps et qui sont dans l'ensemble assez réussis, c'est le maquillage de dracula en mode chauve souris le mieux réussi de l'histoire du cinéma, et le numérique n'a réussi que des monstres ridicules.

Casting plutôt réussi dans l'ensemble.
Keanu Reeves assez monolithique sans son bullet time, Anthony Hopkins pas trop mauvais qui s’entraîne pour "le rite", Winona Ryder tire son épingle du jeu avec un brin de mystère. Gary Oldman est excellent arrivant à jouer admirablement même sous ses prothèses de maquillage et conserve un pouvoir ensorcelant.

Le rythme de narration n'est pas effréné, mais on se laisse gentillement porter par la beauté des images et redécouvrir un Dracula monstrueusement humain qui lutte contre ses pulsions.
Le Dracula de Coppola reste avec "entretien avec un vampire", une référence du genre.
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Nuit du chasseur (La) - 8/10

Messagepar caducia » Jeu 11 Oct 2012, 20:47

La Nuit du chasseur

Réalisé par Charles Laughton
Avec Robert Mitchum, Shelley Winters, Lillian Gish
thriller - USA - 1h33 1956

8/10








Synopsis


Un prêcheur inquiétant poursuit dans l'Amérique rurale deux enfants dont le père vient d'être condamné pour vol et meurtre. Avant son incarcération, le père leur avait confié dix milles dollars, dont ils doivent révéler l'existence à personne. Pourchassés sans pitié par ce pasteur psychopathe et abandonnés à eux-mêmes, les enfants se lancent sur les routes.



Critique

Film qui sous ses airs simplistes évoque de nombreux thèmes se révélant plutôt efficace avec un mélange de styles cinématographiques entre film noir et fantastique.
Le cinéaste aborde le thème de la religion, des faux semblants, du sexisme de l'époque, des secrets, des ragots, l’appât du gain...Le film ne tourne pas autour du pot, ne multiplie pas les personnages superflus et nous happe par son ambiance, sa narration et sa noirceur.
Un esthétisme plutôt poussé en noir et blanc jouant sur les contrastes, les ombres portées, les lumières qui font que le film oscille entre une fable enfantine fantastique et un thriller.

Le révérend Harry Powell est un sacré manipulateur et comédien, où dès qu'il débarque dans un patelin tout le monde se met à ses pieds, et il ressort ses paroles d'évangile pour retourner le cerveau des habitants et gagner leur confiance les noyant dans un océan de paroles détournées. Robert Mitchum est plutôt convainquant avec ce personnage ambigu entre ange de façade et démon réel à la fois amusant et inquiétant symbolisé par ses tatouages.
Il peut faire penser à un croque mitaine à la poursuite des enfants surgissant de l'obscurité avec un coté fantasmagorique, qui use des croyances archaïques pour parasiter les familles.

La mise en scène joue sans cesse sur la dualité des images, et nous montre ainsi des scènes morbides qui ont une certaine beauté esthétiques qui les rendent moins effrayantes comme la mère morte au volant de sa voiture les cheveux ondoyants au fil de l'eau, la descente de la rivière en barque au crépuscule, le chant du révérant sous la fenêtre sous la voûte étoilée...

Le film parle aussi de la perte de l'innocence des enfants, du rude passage à l'age adulte avec un coté "sans famille", même si le film n'est pas très violent visuellement il s'agit d'une violence suggérée ou une violence verbale mais qui créer une tension omniprésente.

Les deux interprètes des enfants sont dirigés remarquablement, très crédibles surtout la petite Pearl digne d'une petite poupée qui est tiraillée entre la promesse de son père et les tortures du prêcheur.
Un des personnages intéressant est celui de Rachel qui derrière ses airs de femme coincée et froide est le personnage le plus courageux et généreux. Acceptant la différence, une mère protectrice qui sait partager et pardonner, combat l'hypocrisie.

Un classique qui joue sur le tableau poétique et métaphorique mais qui offre une histoire simple et touchante très plaisant à regarder.
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Talk Radio - 7,5/10

Messagepar caducia » Sam 13 Oct 2012, 20:18

Talk Radio

Réalisé par Oliver Stone
Avec Eric Bogosian, Ellen Greene, Alec Baldwin
Drame - USA - 1h50 1987

7.5/10



Image





Synopsis


Depuis son studio de la station KGAB, Barry Champlain, animateur cynique, déchaîne les passions et les haines de ses auditeurs qui se confessent à lui, et qu'il pousse dans leurs retranchements avec son art de la provocation...



Critique

Pari risqué d'Oliver Stone avec ce "conversations nocturnes" co-écrit et interprété par Eric Bogosian, mais qui offre à la fois un bon script et une prestation honorable par cet animateur de radio provocateur et habité.
Le scénario permet de traiter de très nombreux thèmes sur la société américaine qui sont traités de façon plus ou moins approfondie selon les appels des auditeurs, ce qui donne une impression d'improvisation constante, mais qui peut aussi finir par devenir un film fourre tout. On évoque ainsi la puritanisme, les travers sexuels et religieux, l'argent qui fait tourner la planète au détriment de la nature humaine, la violence, la bêtise humaine...
Ainsi chaque interlocuteur de l'animateur apporte de l'eau à son moulin et se fait presque toujours jeter en abordant un thème de société.
Ce qui est bien avec ce long métrage c'est qu'il n'y va pas par 4 chemins, tout comme son personnage principal, il a une grande liberté de ton et y va cash pour éveiller les esprits. Tout le monde y prend pour son grade, les méchants, les gentils, les détraqués, les jeunes, les vieux...
Le film est donc d'intensité variable avec quelques petits moments de faiblesse, mais l’intérêt du film repose sur les confrontations de Barry et ses auditeurs et rien d'autre, le pari est gagné car même si le film multiplie les thèmes, longs discours et phrases assassines, il ne peut laisser indifférent.
Barry est une sorte de psychiatre, ou d'ami intime à qui on confit tout aveuglement tout en aimant le détester.
Barry incarne un vrai salaud qui a un vrai talent d'animateur qui a une belle répartie, et un beau parleur, mais il utilise la misère humaine pour gagner sa vie mais réussit à établir un lien affectif avec son public malgré d'ignobles propos (je trouve que par moments il ressemble au Dr House, personnage cash qu'on aime détester).
Eric Bogosian est assez inouï surtout dans le plan séquence interminable final sur une plateforme rotative qui lâche ses tripes dans le micro, séquence la plus intense du métrage.
Malgré les nombreuses menaces de mort envers l'animateur celui-ci choisit de continuer ses émissions en gardant le même ton et liberté de parole, qui au contraire est pris dans une surenchère de violence verbale. Le dialogue n'existe plus et devient un monologue.

La mise en scène est intéressante même si les décors sont minimalistes, Stone se joue d'effets de mouvements de caméras, de lumière, de cadrage pour souligner folie et solitude du personnage.

Talk Radio est intéressant plaçant le spectateur comme un auditeur lambda et ainsi découvre la personnalité de Barry au fil du déroulement des émissions éprouvant ainsi la même fascination/détestation pour le personnage.
Résultat plutôt honorable avec une montée crescendo en intensité malgré le coté brouillon de la narration.
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