[oso] Mes critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Jeu 11 Oct 2012, 13:26

Certains devraient vraiment prendre exemple sur Oso, histoire d'avoir meilleur gout.
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar osorojo » Jeu 11 Oct 2012, 16:22

Je ne sais pas pourquoi, je me dis que cette affirmation a un petit côté éphémère ! :mrgreen:

Mais oué, sur Melville, je pense qu'on est d'accord :super:
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Samouraï (Le) - 9/10

Messagepar osorojo » Jeu 11 Oct 2012, 23:05

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LE SAMOURAÏ
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Jean-Pierre Melville (1966) | 9/10


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Il n’y a pas de plus profonde solitude que celle de samouraï si ce n’est celle d’un tigre dans la jungle… peut-être…


Comment faire plus froid mais également toucher plus juste que le Samouraï ? Parfait exemple du film à l'épure totale qui est totalement au service de son script ou plus précisément ici de son personnage. En voulant nous faire toucher du doigt le quotidien de Jeff Costello, tueur à gage de son état, apathique, méticuleux et méthodique, Melville choisit de coller au plus près à ces traits de caractère pour chaque composante de sa bobine. Ainsi l'image est d'une précision chirurgicale, jamais tape à l'oeil mais toujours d'une justesse de cadre à toute épreuve. Les couleurs sont d'un froid extrême, en parfaite empathie avec la vie solitaire de notre tueur. Il est bien question de cela dans le Samouraï, cette vie de solitaire à laquelle est contraint cet assassin de l'ombre qui n'a pour seul compagnie qu'un oiseau enfermé dans une cage qui rythme ses journées en poussant la chansonnette.

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La citation d'ouverture du film annonçait d'entrée la couleur et le film illustre ce mantra à la perfection. Grâce à l'excellente performance monolithique de Delon, on croit à ce personnage taillé dans un bloc de béton armé, paré à toutes les éventualités, ne perdant pour ainsi dire jamais son calme. Toute la première partie du film est d'ailleurs un modèle d'exposition, lorsque Costello reste impassible au cours de l'interrogatoire d'un inspecteur qui fait bien son boulot. C’est également lors de cette confrontation avec des témoins que le tueur jouera de son charisme pour faire plier chaque personne qui aurait pu le voir. Des jeux de regards appuyés, un visage qui en dit long suffiront pour décourager la plupart d’entre eux. Cette partie du film est également finalement celle à partir de laquelle va découler toute l'intrigue. Elle se déroule sur une période très courte et se dévoile au fur et à mesure que le film avance, sans réel enjeu pour ne pas parasiter l'intérêt principal de l'oeuvre, la vie de tueur.

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Jeff Costelo est un véritable professionnel et ne vit que pour son métier. Aucune place pour un quelconque loisir ou une relation amoureuse, en témoignent les rares séquences le confrontant à des jeunes femmes. L’une, lui sourit à un feu rouge et se fait snober sans retenue, l’autre fait partie de son alibi, semble être éprise de lui sans qu’il ne témoigne de son côté aucun sentiment à son égard. Melville ne donne aucune place aux femmes dans la vie de ce tueur, sinon un côté utile éphémère. D’ailleurs, c’est d’une troisième que sonnera la perte de Costello. Par manque de solution, on le devine également corrompu par des sentiments qu'il aurait du laisser au placard, il se fera harakiri en sa présence, sur fond de musique jazzy.

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Si le samouraï impressionne dans sa vision du samouraï moderne, c’est également grâce aux choix sans concession que fait Melville pour le mettre en scène. Dans tout le film flotte un antiréalisme qui surprend lors des premières scènes. Les meurtres de Delon sont par exemple montés de façon à mettre le doute quant à leur véracité. On le voit en effet debout devant ses futures victimes, les bras presque croisés, et lorsque ses proies sortent leurs armes pour se défendre, il a déjà fait feu sans qu’elles aient eu l’occasion de humer la poudre de leurs propres porteuses de mort. D’autres passages viennent renforcer ce côté presque fantastique que revêt le personnage de Costello, véritable félin aux sens sans arrêt sur le qui vive pourvu d'un sixième sens lui permettant de savoir si son terrier a été forcé.

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Comment ne pas ressentir de l’admiration devant un film aussi bien composé. La photographie y est maîtrisée comme jamais, et même si tous les décors semblent éteints pour renforcer ce côté sans attache du tueur, Melville réussit tout de même à leur donner un impact graphique évident. Faisant de la lumière son atout principal, il ne cesse de faire jouer les ombres sur les visages de ses acteurs pour en renforcer les expressions. Delon est sublimé dans le Samouraï, ses traits sont durs, d’une animalité redoutable.

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Enfin, impossible de conclure une critique du Samouraï sans avoir glissé un petit mot à propos de sa scène finale. Sèche, violente et sans compromis, elle conclut le film avec le même ton qui l’a vu grandir et finit d’en faire une œuvre référence en matière de film noir à l'ambiance bien française.
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Alegas » Jeu 11 Oct 2012, 23:59

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"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Electra Glide in blue - 8,5/10

Messagepar osorojo » Ven 12 Oct 2012, 23:17

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ELECTRA GLIDE IN BLUE
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James William Guercio (1973) | 8.5/10


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Bah mince, je me suis fait calmer sans m'y attendre. Je ne sais pas pourquoi, peut être la jaquette, mais j'étais persuadé que je me projetais un film léger, voir amusant, idéal pour passer un bon petit moment sans se prendre la tête. Le choc n'en fut que plus brutal tant l'oeuvre est tout sauf cela. D'une noirceur profonde, d'un pessimisme ambiant incisif, Electra Glide in Blue m'a scotché à mon siège par sa tonalité sans aucun compromis mais surtout par la finesse de son traitement qui vaut le détour.

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L'histoire est focalisée sur un seul personnage, un policier motard aux principes durs comme le marbre qui prend son métier au sérieux et fait respecter le code de la route sans entorse au règlement. Idéalisant le monde dans lequel il évolue, cette Amérique qu'il adore, il va se rendre compte au fur et à mesure des évènements que ses convictions sont peut-être quelque peu utopiques. Ce personnage perdu, mais pourtant persuadé d'avoir la chance d'être en vie, est extrêmement touchant, la prestation toute en finesse de Robert Blake est pour beaucoup dans ce ressentiment, son air naïf et pourtant si sur de lui nous convainc dès ses premiers tours de roue. Il faut dire que la scène d'introduction pose le ton directement, entre humour cynique et illusions de grandeur, Guercio joue avec son histoire pour poser des bases solides qui lui serviront à étayer son sujet. Car ce flic intègre qui rêve d'un stetson pour résoudre des enquêtes et quitter pour de bon le bord de la route, en perdant une à une toutes ses illusions n'est rien d'autre que le cri d'un cinéaste qui semble perdu face à une Amérique en perte de repère. Les flics sont tout sauf respectables, entre le vieux routard frustré irascible ou le feignant cupide un peu simplet, le portrait dépeint par Guercio des représentants de l'ordre n'est pas brillant. Mais ceux qu'on leur oppose en terme de philosophie, cette communauté de hippie qui est censée représenter des valeurs plus légères et prôner une vie en communauté sans animosité sont également emprunts d'une noirceur qui surprend. En lieu et place des slogans d'amour qu'on leur prête habituellement, il est par exemple question de profit par la drogue et de règlements de compte à coup de bastos.

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Au final, Electra Glide in Blue est une oeuvre atypique, terriblement passionnante tant elle sait surprendre pendant tout son déroulement. A noter qu'elle est accompagné d'une bande son aux petits oignons, véritable atout charme du film. Au même titre que la photographie qui y est souvent inspirée, on sent que Guercio a effectué un énorme travail en matière de renforcement de l'image par le son, ce qui donne au film une homogénéité formelle des plus réussies. Une belle découverte, un film qui va me trotter dans la tête un bon moment, je me suis fait cueillir comme un bleu par une histoire que je n'ai pas vu venir, je recommande vivement !
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Ven 12 Oct 2012, 23:56

:super: une beau pti bijou ce film , hypnotique et puissant , content qu il t'es plue !
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El Mercenario - 8,5/10

Messagepar osorojo » Sam 13 Oct 2012, 13:11

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EL MERCENARIO
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Sergio Corbucci (1968) | 8.5/10


Corbucci is the man en matière de western hors norme. Il prouve encore une fois ici tout le talent qu'il possède pour donner à ses personnages un charisme à toute épreuve. Franco Nero et Jack Palance sont tous deux époustouflants et savent se rendre extrêmement sympathiques malgré leur cruauté effective. L'un, sous couvert d'une révolution légitime selon lui, va se laisser gagner par cette soif de pouvoir qu'il tente pourtant de combattre, l'autre est un mercenaire qui n'a d'yeux que pour l'argent et ne s'en cache jamais. Dès lors qu'il est payé, peu importe le contrat, ses principes flexibles et son absence d'amour propre lui permettent d'envisager n'importe quelle situation. Son personnage est génial et Nero lui file une apathie qui fonctionne à la perfection. C'est un salaud, mais un salaud cordial en plus d'être un as de la gâchette, la combinaison parfaite pour le genre. D'autant plus que son efficacité redoutable est généreusement illustrée par un Corbucci en forme qui ne lésine pas sur les cadavres et la violence pour illustrer son propos.

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El mercenario fait également partie de ces films qui vous marquent la rétine à coup de photographie bien sentie et mouvements de caméra inspirés. Corbucci est vraiment très doué pour insérer de la dynamique à ses images et n'importe quelle scène du film possède une touche particulière, cette pâte propre au cinéaste qui fait qu'il se démarque immédiatement. On retrouve également dans ce zapata le charme du genre, à savoir une bande son très colorée qui sonne comme une douce invitation à nos oreilles.

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Invitation qu'il serait dommage de décliner, tant le film est généreux à tous les niveaux. Que ce soit en terme de script, qui sait provoquer quelques sourires imprévus malgré son côté plutôt convenu, de personnages iconisés à l'extrême qu'on prend plaisir à aimer ou encore de tonalité propre aux films italiens de cette époque qui mixent avec brio humour et dénonciation acerbe de certains côté peu enthousiasmants du genre humain.
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Salaire de la peur (Le) - 9/10

Messagepar osorojo » Dim 14 Oct 2012, 00:18

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LE SALAIRE DE LA PEUR
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Henry George Clouzot (1953) | 9/10


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Une sacrée aventure pendant laquelle on se fait autant chahuter que les quatres pauvres larrons exploités à l'extrême par des employeurs peu scrupuleux. En terre morte où le simple fait de manger est une inquiétude quotidienne, il est facile d'envoyer des hommes à l'abattoir pour une jolie somme en dollars. Henry George Clouzot livre avec ce film un réquisitoire acerbe dans lequel il dénonce ce que les écarts de richesse peuvent provoquer. Ainsi pendant près d'une heure, il pose le contexte d'un film noir comme ce pétrole qui creuse les inégalités sociales d'une société inégale. D'un côté les puissants, préservés à l'écart de la misère ambiante qu'il ne désire côtoyer, de l'autre, des âmes qui errent dans l'attente hypothétique d'une mission éphémère qui leur permettrait de se rassasier le temps d'une soirée. Mais quand un contrat hors norme arrive sur la table, à savoir une prime de 2000$, pour accepter de courir vers la mort sans se poser de question, les pauvres se battent pour que les puissants les choisissent. Peu importe si les chances de survie sont infimes si tant est qu'un espoir de liberté est au bout du chemin.

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Pendant toute cette première partie, Clouzot pose longuement tous ses personnages, suffisamment en tout cas pour qu'on les prenne tous en sympathie. Dès lors, à partir du moment où le film bascule et troque le côté social pour l'aventure pure et dure, où le stress impose sa présence, ça fonctionne terriblement. On est immédiatement impliqué dans l'action, on vit chaque obstacle que rencontrent nos 4 compères aussi intensément qu'il nous est possible de le faire. La tension est extrême et très bien rendue par Clouzot qui use de tout son talent pour mettre en scènes le périple des deux camions. Chaque plan nous montrant les pneus des camions fait monter le suspens, on a beau se dire qu'à un moment ou un autre, ça va basculer, on se fait quand même surprendre pendant près d'une heure, pris au piège de toutes les fausses pistes que le cinéaste dispose sur le trajet de ses 4 personnages.

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Cela fait plus de 60 ans que le film est sorti en salle, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne perd rien de son impact avec les années qui passent. La photographie du film est tellement soignée qu'il paraît antidaté, Clouzot soigne ses cadres et apporte à ses images des atmosphères qui prennent à la gorge. Que ce soit lors de la première heure où on ressent vraiment la misère ambiante ou pendant le transport où tout semble crédible et déroutant, à l'image du franchissement d'une mare de pétrole, plus vraie que nature. Le film brille également par ses dialogues, on sent pendant les 2h30 que leur écriture a été méticuleuse et c'est bien là le panache des films français à l'ancienne. Il est difficile de retrouver aujourd'hui cette couleur dans les textes qui donnaient une ambiance si particulière aux bobines de cette époque.

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Le salaire de la peur est un film universel et intemporel. Réalisé par un cinéaste de talent, soigné comme jamais en terme d'écriture et d'image, il sait bousculer le spectateur en lui infligeant un stress soutenu qu'il vivra intensément. Le seul reproche que je ferai au film est sa dernière séquence, qui sonne un peu trop comme un règlement de compte du destin envers le seul personnage vraiment fataliste de la bande. Si je comprends l'idée et la trouve même bonne, je pense personnellement que l'écriture de cette scène est un peu trop en décalage avec la tonalité ambiante. Bien entendu, ces deux minutes ne sauraient entacher l'enthousiasme qui m'a gagné pendant tout le reste du film. C'est totalement conquis que je rédige cette modeste critique. Conquis par ce sens du cadre de Clouzot, par cette justesse dont il fait preuve dans sa manière de diriger ses acteurs, acteurs qui sont tous très bons et touchants chacun à leur tour. Devant ce bijou filmique, on comprend aisément le succès critique qui a entouré le film et le statut amplement mérité dont ce dernier jouit aujourd'hui.


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- Tu parles d'une terreur, ah il est joli Al Capone, il est frais.. Le palu,je t'en foutrais moi du palu, tiens ! Tu veux que je te dise, tu crèves de peur, t'es une gonzesse.
- Ah, j'te défends de dire ça, hein. Si t'étais passé par où j'suis passé ...
- Ah non non, tes histoires, ponop hein ! T'as ptêt été un homme dans le temps, j'dis pas, mais ça remonte à ma grand mère ça ! Maintenant, tout ce que tu sais faire, c'est descendre les types dans le dos là, sans risque, parce que les risques, tu les aimes pas hein ?!
- Bah je les aime pas parce que je les connais. Toi t'es comme ça tu comprends, tu fonces dans le tas sans regarder, tu crois que t'es incassable. C'est facile, parce que t'as pas d'imagination. Moi j'guette le caillou ou le trou qui va nous faire sauter. Depuis cette nuit, c'est comme si j'étais mort 50 fois moi ! Ça se passe la dedans moi, tu comprends, je m'vois... je m'vois éclaté, déchiqueté, éparpillé partout .. C'est pas être une lope que d'avoir quelque chose dans le citron !
- Tu devrais l'avoir où j'pense, crois-moi !
- Cause toujours, on en reparlera quand tu les auras accrochées aux branches, comme une paire de cerises.
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Dim 14 Oct 2012, 01:55

Ah ben dis tu enchaînes les bonnes critiques :super:
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Dim 14 Oct 2012, 06:51

Bon faut que je le mate histoire de poser mon 9.
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar osorojo » Dim 14 Oct 2012, 09:38

Merci Dun' ^^

Un autre sacré réal français ce Clouzot. Pour l'instant j'ai aimé ce que j'ai vu de lui (quai des orfèvres et le corbeau), même si le salaire de la peur se détache vraiment. Je vais m'en choper d'autres !
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar francesco34 » Dim 14 Oct 2012, 09:57

T'as pas vu Les Diaboliques?
Un film marquant pour moi... Ouais c'était un grand réal ce Clouzot :super:
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar osorojo » Dim 14 Oct 2012, 10:07

Nop, mais il est prévu. Je dois me le choper, ainsi que l'assassin habite au 21 pour mes prochaines découvertes du gadjo ! :mrgreen:
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Shock Corridor - 9/10

Messagepar osorojo » Dim 14 Oct 2012, 22:43

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SHOCK CORRIDOR
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Samuel Fuller (1963) | 9/10


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Véritable uppercut aux noir et blanc fantastiques, Shock corridor remue sans ménagement une société américaine dont les travers sont disséqués par un Samuel Fuller remonté qui ne mâche pas ses mots. En intégrant son protagoniste au coeur d'un asile, il va user jusqu’à la corde ce lieu inquiétant pour brosser le portrait d'un monde empli de douleur, dans lequel les hommes deviennent fous par la force des choses. Ainsi se côtoient dans l'ombre de ses corridor malfamés moult âmes aux profils psychotiques très variés mais symptomatiques, à leur façon, du mal-être de tout un pays.

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Fuller enchaîne les scènes fortes dans l’optique de bousculer les mentalités. Restent en mémoire une impressionnante attaque de zombies nymphomanes ou encore toute la trame narrative concernant Trent, un patient noir qui se prend pour le fondateur du Ku Klux Klan. A travers la folie de ce personnage, qui retrouve par moment sa lucidité pour devenir l'exact opposé du monstre qui prend possession de son esprit lorsqu’il est en crise, le cinéaste se lance dans une critique virulente des inégalités sociales qui sévissaient (et sévissent encore) aux états unis. Il va même jusqu’à aborder la problématique sensible de la ségrégation raciale de manière très frontale, radicale même. Véhiculer son cinglant propos par l’intermédiaire d’un jeune homme noir montre toute l’absurdité, et l'horreur, de cette haine qui se cristallise en idéologie.

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Finalement, le ténu fil rouge qui introduit les différents personnages importe peu. Même s'il se fait également l'écho d'une thématique sociale, à savoir la quête de reconnaissance dans ce qu'elle a de plus extrême, on devine assez vite que la vraie matière de Shock Corridor réside dans sa galerie de patients complètement surréalistes mais qui semblent pourtant si palpables. Mis en lumière avec beaucoup de savoir-faire, à coups de noir et blancs violemment contrastés, les fous tapent tour à tour du poing sur la table pour s'accaparer l’attention d’un spectateur déboussolé. Mention spéciale Peter Breck qui file particulièrement le frisson. Sa métamorphose d'homme dit « sain » en patient au sens premier du terme est diablement efficace. Elle atteint son apogée émotionnelle lorsque la pluie investit les couloirs de la clinique : une métaphore visuelle très forte qu’il est impossible d’oublier.


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Comme le prouve cette séquence visuellement virtuose, Fuller sait où il veut aller et s’offre tous les moyens pour mener à bien son entreprise : un script solide, un lead efficace et une sensibilité picturale à toute épreuve. Une alliance redoutable qui s’exprime tout au long de son film. Les visages sont stigmatisés par des lumières meurtrières, les délires mentaux de l'écrivain en quête de vérité son matérialisés par des inserts vidéos qui fonctionnent encore aujourd'hui et quelques apports de couleurs viennent augmenter l'impact de nombreuses séquences. C'est assez courageux de la part du cinéaste d'avoir osé ce genre de montage tant ce dangereux d'amalgame peut diviser immédiatement l'audience. En l'état, c'est plutôt l'inverse qui se produit. Le script est suffisamment dans la retenue pour que tous ses choix osés de mise en scène s'imposent comme étant des moteurs à part entière de l’intrigue. De toute façon, Fuller ne laisse pas le choix à son public, le prenant en otage dès qu'il conduit son acteur principal parmi les fous. A partir de ce moment là, toute fuite est vaine, Shock Corridor ne ménage personne et s’immisce dans les cerveaux sans crier gare le temps d'une séance vicieuse et suffocante dont on se souvient.
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Dim 14 Oct 2012, 23:07

Ouais, très bon film, même si je lui mets un peu moins quand même :super:

Sinon en passant, tu les héberges sur quel site tes captures, j'aime bien ta mise en page ...
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