[oso] Mes critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar osorojo » Mar 09 Oct 2012, 10:36

Pitain, l'étourdi. Merci pour la correction ! :super:

Faut que je me le refasse d'ailleurs ce Blow Up, j'en ai des souvenirs pas très frais :mrgreen:
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Coup de l'Escalier - 7,5/10

Messagepar osorojo » Mar 09 Oct 2012, 16:17

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LE COUP DE L'ESCALIER
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Robert Wise (1975) | 7.5/10


Un bon petit film de casse classique même s'il s'attarde davantage sur le trio de personnages qu'il met en scène que sur le hold up à proprement parler. Le coup de l'escaliser est avant tout la tranche de vie de trois personnages en bout de course qui ne rêvent que de changer leurs vies respectives, qui ont toutes en commun d'être embourbées dans des situations peu rassurantes. Wise offre à ses trois acteurs principaux une écriture aux petits oignons, ce qui leur confère une envergure remarquable. On pourra peut être regretter le côté un peu trop caricatural du raciste de la bande, mais il doit être témoin d'une époque ou ce genre de comportement était courant. On est véritablement dans une fresque sociale, le racisme prend une grande part de l'histoire et sans aucune surprise sera à l'origine du fiasco final, qui sonne comme la conclusion évidente de toutes ces vaines problématiques raciales. "Qui est qui ?" demande l'infirmier qui vient récupérer les deux hommes, tout est dit dans cette ligne de dialogue.

Wise soigne ses noirs et blancs et nous propose une photographie précise et inspirée. Les plans nocturnes sont très jolis, en témoigne le final à travers des prises de vue originales qui font leur petit effet. En plus de donner à son film une vraie ambiance graphique, le cinéaste le dote également d'une bande son enivrante, jazzy en diable qui sonne comme une jolie douceur à nos oreilles.

Mais malgré toutes ces qualités, je dois dire que je reste un peu sur ma faim. Si le film est efficace et peu attaquable d'un point de vue formel, j'ai pour ma part trouvé qu'il manquait d'un poil d'enjeux pour réellement impliquer le spectateur. Le climax final manque à mon sens d'un peu d'ampleur et est bien trop vite expédié pour réellement marquer les esprits. En outre, le côté trop entier du personnage de Robert Ryan m'a un peu agacé, j'aurais préféré qu'il soit un peu plus nuancé, comme l'est par exemple son antagoniste Harry Belafonte, très bon en jazzman joueur à ses heures.
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Wrong - 7/10

Messagepar osorojo » Mar 09 Oct 2012, 21:27

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WRONG
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Quentin Dupieux (2012) | 7/10


Étrange sensation que celle que l'on ressent en sortant de Wrong. Comme une impression d'avoir assisté à un film à la fois très cohérent mais également d'une omniprésente absurdité. C'est assez remarquable cette façon qu'a Dupieux d'assembler habilement des situations cocasses qui nous semblent au prime abord sinon inutiles totalement anecdotiques afin d'aboutir à un ensemble cohérent lorsque l'on en a enfin une vue d'ensemble. Ainsi pendant le premier quart d'heure du film, difficile de ne pas se poser de question sur la direction prise par le cinéaste. On est troublé, limite agacé par moment par une démarche que l'on peut mal juger dans les premiers instants.

Mais une fois que le puzzle commence à se mettre en place, on se retrouve captif d'un univers qui se révèle être beaucoup plus subtil qu'il ne veut bien y paraître. Les idées fourmillent, les acteurs sont remarquables, notamment Jack Plotnick qui est d'un naturel à toute épreuve, peu importe ce qu'il est amené à jouer et l'ambiance sonore est des plus réussie. Une vraie réussite à ce niveau, on ne peut qu'être admiratif devant tant d'implication.

Là où le bas blesse quelque peu, c'est davantage devant l'enrobage de tout cet amas de matière grise en pleine agitation. L'abus de courte focale donne vite au film un côté m'as-tu vu quelque peu agaçant, on y ressent presque par moment comme une démonstration de bel objectif, quand on commence à sentir le matériel à ce point, c'est mauvais signe. Enfin, Wrong souffre également à mon sens d'un petit problème de rythme dans sa partie centrale, certaines trames quelque peu inutiles à l'histoire viennent alourdir le script.

Cela étant dit, difficile de ne pas sortir du film avec un sourire sur le visage. Une densité d'idées au mètre carré qui pète tous les records, des personnages à la bonne humeur communicative et à l'écriture totalement absurde font de Wrong une bouffée d'air frais qui revigore. Le cinéma a besoin de cinéastes intrépides qui ont une couleur caractéristique qui transpire de chaque plan de leurs films. Dupieux en fait partie, il possède une patte que l'on sent assumée sans être forcée, rien que pour cela, je serai présent pour ses prochains bébés.
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Alegas » Mar 09 Oct 2012, 21:28

:eheh:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar osorojo » Mar 09 Oct 2012, 21:29

Qu'est ce que j'ai encore dit comme bêtise ? :mrgreen:
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Alegas » Mar 09 Oct 2012, 21:34

Apparemment tu as trouvé tout seul. :mrgreen:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar osorojo » Mar 09 Oct 2012, 21:35

Rho t'es vache, je venais juste de valider :oops: Je l'oublie toujours cette entête :mrgreen:
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House by the river - 8/10

Messagepar osorojo » Mar 09 Oct 2012, 23:46

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HOUSE BY THE RIVER
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Fritz Lang (1950) | 8/10


Film noir d'une densité folle en matière de mise en scène, House by the river impressionne à bien des niveaux. Sous des airs très simplistes d'un point de vue script, l'histoire est limpide du début à la fin, aucun mystère à résoudre, tout est exposé dans les 5 premières minutes, Lang se livre à un travail de symbolique d'une précision chirurgicale. A travers sa maîtrise du montage et de la photographie, il distille au compte goutte des cartouches graphiques qui n'auront de cesse d'illustrer la folie guidée par les pulsions du coupable de l'histoire.

Écrivain raté, Stephen Byrne va rencontrer le succès et trouver l'inspiration après avoir commis un crime en cédant à son désir pour la bonne qui le servait. Tout le film narre sa plongée dans les abîmes de sa folie, seuls les moments où il s'adonne à l'écriture de son crime lui permettront de recouvrir une quelconque lucidité. A travers des jeux d'ombres et de lumières, des montages vidéos qui apportent une illustration de la folie de Stephen, Lang déverse son aversion pour le mauvais côté de l'homme, souvent révélé par des pulsions primaires. Il insère également dans son récit une once d'espoir en la personne du frère de Stephen, intègre et droit dans ses bottes, il sera pourtant celui qui devra subir les assaults vengeurs d'une société qui a vu en lui le coupable idéal (ce n'est pas sans rappeler ce procès populaire de M le maudit). Lang en profite aussi pour dresser un bilan amer d'une société où les inégalités sociales font rage et les rumeurs vont bon train.

Un film intelligent, subtil et très riche d'un point de vue formel. Certes l'histoire est convenue et sans surprise, mais l'intérêt du film est vraiment ailleurs. Passant outre la performance sympathique du trio d'acteur dont jouit House by the river, c'est bel et bien cette démonstration graphique et symbolique autour des circonstances d'un crime à laquelle s'adonne Lang dans tout le film, qui retiendra toute l'attention du spectateur.
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Count Dooku » Mer 10 Oct 2012, 10:16

Ouaip, très bon souvenir que ce Lang, un excellent film noir.
Vivement d'ailleurs la sortie du diptyque L'Invraisemblable Vérité/La Cinquième Victime, généralement considéré comme le sommet de sa période américaine (avec Règlement de comptes, dont un BR est prévu chez Wild Side courant 2013).
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Kakemono » Mer 10 Oct 2012, 21:05

Les frissons de l'Angoisse : belle critique, well done pour ce pu*ain de film! :super:

House by the River : un Lang peu connu mais maitrisé de bout en bout! re- :super:

Et puis faut que je me mate Le Coup de l'Escalier que j'ai en DVD depuis pas mal de temps. :oops:
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar osorojo » Mer 10 Oct 2012, 23:13

Merci Kaké :mrgreen:

Yep, mate-toi le coup de l'escalier, tu passeras un bon moment, c'est un bon film de personnages ! :]
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Deuxième Souffle (Le) (1966) - 9/10

Messagepar osorojo » Jeu 11 Oct 2012, 00:43

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LE DEUXIÈME SOUFFLE
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Jean-Pierre Melville (1966) | 9/10


Melville est un faiseur d'ambiance de génie, armé d'un sens du cadre à toute épreuve, il hisse chacun de ses films à un tel niveau formel qu'il est difficile de ne pas être envoûté par tant de maîtrise. Le deuxième souffle porte bel et bien cette marque, chaque séquence est composée avec justesse entre direction d'acteurs au millimètre et espace sculpté avec finesse par des lumières qui se laissent apprivoiser. Certains diront que le film est froid, et ils n'auront pas tort, mais c'est en soi un tour de force de réussir à mettre sur pied des ambiances à la fois pleines de choses à raconter mais aussi complètement dénuées d'états d'âme.

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Le deuxième souffle est une oeuvre qui nous plonge au coeur du grand banditisme, où le code d'honneur est primordial et plus important qu'une vie humaine. Ventura est l'incarnation d'un mode de pensée qui se perd, le gangster droit dans ses bottes qui paradoxalement, est digne de confiance. Face à lui se dresse la nouvelle génération, cupide, ambitieuse mais dépourvue d'un sens de l'honneur qui semblait diriger jusqu'alors le milieu. N'hésitant pas à revenir sur leur parole, ces derniers semblent être pareils à des girouettes qui se placent dans le sens du vent. Tout le film est vraiment passionnant à ce niveau, cette guerre entre deux générations est au centre du script et c'est tant mieux. Melville ne s’embarrasse pas de pistes inutiles, son histoire est focalisée sur Gu' et les personnages qui gravitent autour de lui, entre vieille école et nouveaux venus prometteurs mais peu fiables. En prenant également son temps pour construire son film, l'exposition des personnages est loin d'être anecdotique et leur confère une vraie envergure, le cinéaste peut se permettre de ne pas nous donner toutes les réponses aux questions qu'on se pose. En effet, s'il développe chaque personnage dans leur individualité, il ne s’embarrasse pas à expliquer les relations qui existent entre eux. A nous, spectateur, de nous faire notre propre avis et de réussir à saisir les indices qui nous sont donnés, au compte goutte, par le marionnettiste de ce film extrêmement dense.

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Si le deuxième souffle passionne à ce point, c'est également grâce à ses acteurs qui sont au diapason. En premier lieu, Ventura bien évidemment, impérial et charismatique à souhait, il inonde comme à son habitude de son magnétisme chaque bout d'image qui le met en scène. C'est un régal de le voir se mouvoir à l'écran, impitoyable, sans état d'âme, jamais hésitant mais pourtant profondément humain, il incarne à merveille ce vieux gangster qui n'a pas froid aux yeux et conserve de beaux restes. Vient ensuite un panel de seconds rôles qui ne dépareillent pas avec le très juste Lino. A commencer par un personnage aussi charismatique dans son genre, Orloff, joué par l'excellent Pierre Zimmer. Toutes les scènes l'impliquant sonnent comme des leçons de classe à la mode gangster, se jouant des nouveaux venus dans la profession comme un professeur singerait sa relève. Le reste du casting est également de haute volée, Paul Meurisse apporte au film une opposition de premier plan, amusant et efficace, à l'image de cette séquence au début du film où il donne les réponses à la place de ses témoins. il est finalement l'un des seuls vecteurs de légereté du film et sa présence suffit à laisser retomber une atmosphère aussi noire que le charbon.

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Au final, difficile de prendre le deuxième souffle en défaut tant tout semble harmonieux. Entre photographie qui sait surprendre, réalisation inspirée, script dense, acteurs dirigés au millimètre et ambiance sonore sans fantaisie car en empathie avec le ton du film, ce Melville s'impose comme une référence en matière de polar à l'ancienne.
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Jeu 11 Oct 2012, 05:44

Superbe (et juste) critique & screens :super:

Bon faudra que je le revoie car j'avais pas tout capté la première fois :mrgreen:
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar osorojo » Jeu 11 Oct 2012, 08:37

Merci Dun' :mrgreen: Pour les screens, j'avais l'embarras du choix ! ^^

C'est vrai que l'histoire est bien dense et beaucoup de personnages se croisent, principalement du côté des truands. Entre frères, anciens compagnons de casse, nouveaux venus, vieux de la vieille, ça fait du monde. J'ai pourtant trouvé ça assez fluide, du coup je ne me suis pas perdu, mais c'est sur qu'il vaut mieux rester attentif pour capter les petits détails que Melville distille au compte goutte :)
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Re: [oso] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Jeu 11 Oct 2012, 12:38

Oui il y a un côté Le Corbeau/Le doulos fort sympa pour déterminer les relations inter-personnelles, une enquête en soi fort stimulante, mais je l'avais vu un peu tard pour avoir toutes les cartes en main ... :-P
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