L'Arbre de Noël |
Réalisé par Terence Young |
9.5/10 |
Synopsis
Critique
Chef d'oeuvre absolu que cet arbre de Noel qui ne peut laisser indifférent, capable de faire passer son spectateur du rire aux larmes en toute simplicité et sincérité qui est bien plus qu'un simple conte mais a une valeur universelle, celle de la fatalité.
Un film qui trouve sa justesse dans son trio d'acteurs qui portent le film sur leurs épaules pour le magnifier.
William Holden campe le père de famille hyperprotecteur envers son fils (Laurent Ségur ), milliardaire, il a au départ une relation plutôt lointaine avec son fils qui vit aux USA mais un évènement va condamner son fils, il choisit de passer les derniers mois auprès de lui, et faire de ses derniers jours les plus beaux moments de sa vie, cédant à tous ses désirs. Prestation admirable de Holden qui reste simple, la mise en scène étant plutôt sobre et fixée sur les relations entre les personnages.
Brook Fuller interprète le jeune Pascal, mais ce gosse qui n'a tourné que dans deux films est absolument exceptionnel, d'une rare spontanéité, hyper crédible, qui garde un coté énervant de l'enfant pourri gâté à qui on cède tout et qui profite aussi de la situation. Bouleversant de vérité que ce gosse au culot monstre.
Bourvil tient un de ses plus beaux rôles dramatiques en celui de Verdun, ami fidèle de Laurent Ségur, il a pourtant un style totalement opposé, d'un milieu plus que modeste, il lui sert d'homme à tout faire et se révèle être bien brave car il accepte lui aussi presque tous les caprices du gamin. Bourvil reste impeccable à la fois dans les moments les plus dramatiques, mais apporte quelques moments comiques pour détendre l'atmosphère dans ce contexte grave en étant complice des jeux du jeune Pascal et une sorte de pantin animé. Son personnage a priori rustre et pas très intelligent nous révélera bien des surprises, restera le meilleur ami de Pascal. Bourvil passe du rire aux larmes de façon déconcertante au sommet de son art.
Le film est une sorte de conte où tous les souhaits du gamin sont exaucés même les plus fous et inutiles, allant de plus en plus loin avec de lourdes conséquences parfois. Son père ne dit jamais non à son fils mourant, ce qui le précipite un peu plus vers la mort. On assiste ainsi à un spectacle fait de joies enfantines d'un gamin innocent qui vit au jour le jour un rêve éveillé aux cotés de sa famille et ses amis, mais en ayant une épée de Damoclès prête à tomber à chaque instant. Pourtant l'enfant part dans des délires de projets d'avenir pour son age adulte alors qu'il sait qu'il n'en sera jamais un.
La mise en scène est plutôt soignée, mais le cadre du château est plutôt froid et impersonnel. Une BO qui met en boucle le thème de Jeux interdits en boucle, peut mieux faire...
Oeuvre sensible incontournable pour une histoire universelle d'une rare intensité, et des acteurs de talent.