[Hannibal] Mes Critiques en 2012

[padri18]

Batman begins de Christopher Nolan (2005)

Pour être tout à fait franc, j'en avais pas un grand souvenir, eh ben je le revois carrément à la hausse. Il y a vraiment dans ce Batman un vrai super boulot de scénariste avec un grand travail basé sur le comic Year one que j'ai lu récemment. C'est une excellente idée de repartir sur les origines de Batman parce que ça n'avait pas été traité avant vu qu'on se focalisait plus avec les Burton sur la génèse des méchants (je ne parle même pas de Schumacher qui a torpillé la franchise à la fin des 90's). Du coup, le personnage de Wayne/Batman prend une épaisseur et une consistance qu'on ne lui connaissait pas. De ce point de vue, le film est vraiment une réussite avec un Bale qui colle parfaitement au rôle, il apporte toute sa classe au milliardaire Wayne et fait un Batman très convaincant.

Le reste du casting est impeccable, il n'y a pas de fausse note : Caine incarne un Alfred plus vrai que nature, on le dirait tout droit sorti des comics, Freeman, Hauer, Neeson et Murphy avec son regard de malade mental composent une galerie de personnages qui s'intègrent parfaitement dans l'univers impitoyable de Gotham City. Gotham City justement est un des points décevants pour moi, la ville manque d'une âme véritable et l'asile d'Arkham est plus une sorte de prison lambda qu'un lieu inquiétant comme habituellement dépeint. Je comprends le partie pris du réalisme à tout prix mais ce qu'on gagne en réalisme, on le perd en âme de l'univers Batman. Dommage.

Si Nolan est parfait pour bien montrer la psychologie du personnage et la façon dont Batman se façonne petit à petit, il faut reconnaître qu'il est nettement moins doué pour les phases d'action qui sont peu lisibles et loin d'être aussi épiques que le mériterait une telle franchise. C'est vraiment un gros point négatif tant on s'attend à voir du fight bien torché quand on parle de Batman; on sent Nolan mal à l'aise sur ces scènes qu'il se sent obligé de rendre très cut au point de rendre le tout brouillon.

Pour conclure, ce reboot est un bon Batman, qui se laisse revoir avec plaisir et qui rend honneur à la franchise même si certains petits points fâcheux viennent un peu noircir le tableau, l'empêchant d'accéder au statut d'oeuvre incontournable.

NOTE : 7/10

[Hannibal]

The Dark Knight Rises de Christopher Nolan (2012)

Je reste assez déçu dans l'ensemble après la vision de cet ultime opus en mode "Nolan". Le film ne fait que surligner une fois de plus les défauts entrevus dans les épisodes précédents : à savoir qu'il manque cruellement de scènes d'action digne de ce nom, le comble pour une franchise telle que Batman qui s'y prête plus que toute autre. Alors ok la scène de l'avion est pas mal mais le reste c'est vraiment poussif. La seule qui sorte un peu du lot, c'est la scène de fight sur les toits avec Catwoman mais c'est beaucoup trop court.

Nolan campe sur ses acquis et délivre ce qu'il sait faire de mieux, les relations entre les perosnnages. Du coup on a une galerie impressionante de personnages qui ont chacun leur moment de gloire mais ça rend le film bien trop long selon moi et ça l'éloigne trop de ce qu'il devrait être.

Le film a néammoins d'indéniables qualités car Nolan n'est quand même pas un tâcheron. Le traitement de Catwoman et son interprétation par Hattaway sont plus que convaincantes même si je n'aurais pas misé 2 cacahuètes sur elle au départ. Elle n'arrive pas à surpasser Pfeiffer dans mon coeur mais elle reprend le flambeau avec brio. C'est vraiment la très bonne surprise du film. Tom Hardy avait la lourde tâche de succéder au joker de Ledger ce qui en soi était quasiment mission impossible. On peut dire qu'il s'en tire avec les honneurs même si son personnage est clairement moins intéressant que son prédecesseur.

Le film, budget oblige, dispose de sfx assez impressionants, que ce soit dans les scènes de terreur infligées par Bane à Gotham (le stade) ou dans les véhicules qui sont ici beaucoup plus nombreux (Batwing) et réalistes (peu de cgi ce qui est tout à son honneur. Le traitement de Gotham est encore une fois en dessous selon moi avec une ville sans âme qui éloigne le spectateur de l'univers de Batman en raison du parti pris réalisme à tout prix. Mais bon c'est un choix du réalisateur que je ne conteste pas, c'est sa vision et certains s'y retrouveront et d'autres pas, c'est normal.

Au final, on a un épilogue un peu longuet et sans grosse scène épique que cette franchise réclame. Pour pas être méchant, je reviendrai pas sur le cas Cotillard maintes fois débattu sur le forum...

NOTE : 6/10

[Scalp]

T'es encore trop généreux

[Hannibal]

Expendables 2 de Simon West (2012)

Prenez toutes les stars des films d'action des 80's, rajoutez toutes les stars des films d'action des 90's (parfois les mêmes), donnez leur des gros joujoux qui font des trous et des explosions, et plein de méchants à tripailler et vous obtenez un pur concentré d'action jouissif et bourrin à souhait. Expandables 2 fait exactement le boulot qu'on attend de lui et ce dès une scène d'ouverture tripante comme on les aime : on fait le plein d'action et de testostérone et on en a pour son argent.

Le casting du premier épisode ayant rempilé (excepté Jet Lee qui ne fait qu'une apparition), on n'attendait au moins autant de kiff dans ce second opus. Et bien au final, il fait mieux que le premier et en tout! Sly se paye le luxe de rajouter des têtes d'affiche à son casting déjà super fournis : Van Damme en bad guy qui livre une performance éclatante, Chuck Norris en loup solitaire, Schwarzy et Willis qui font ici plus que leur rôle de figuration du premier opus : bref que du bonheur pour qui a grandi dans les années 80! Et comme je suis de ceux là, j'ai pris mon pied devant ce film sans scénario et aux scènes d'action époustouflantes.

J'avais un peu peur avec l'ajout du personnage féminin (Yu Nan) que Sly sombre dans l'histoire d'amour à deux balles comme dans le premier mais il n'en est rien! Dans ce second film, on se concentre sur ce pour quoi on est venu : l'action et le fun, et de ce côté on peut dire que Sly est ultra généreux pour le plus grand plaisir du spectateur. Les incohérences scénaristiques ne gâchent en rien le plaisir tant le postulat de base est assumé et revendiqué : réunir des stars de l'action et donner à chacun de quoi briller dans ce qu'il sait faire de mieux. Vous reprendrez bien une dose de ce cocktail détonant : moi oui et le plus tôt possible!

NOTE : 8,5/10

[caducia]

belle critique du film de l'année.

[Dunandan]

Le deuxième souffle de Jean-Pierre Melville (1966)

Le deuxième souffle de Jean-Pierre Melville c'est avant tout un vrai film de bonhommes! Un film sur les truands et sur les policiers. Tout n'est pas tout noir ou tout blanc, dans les deux camps, il y a des pourris et des hommes d'honneur. Gu Minda (Ventura) fait partie de ceux là. Un homme qui s'évade de prison et qui n'a plus rien en sortant que son honneur; honneur qu'il va s'évertuer à defendre tout le long du film. Fauché et recherché par toutes les polices de France, il va tenter un dernier coup avant de s'évanouir dans la nature. Mais le plus important pour lui au delà même de sa vie, c'est que l'on respecte son honneur.

Ce qui marque en regardant ce film, c'est la qualité des cadrages, la mise en place de l'ambiance et la direction d'acteurs. Le jeu des comédiens et l'écriture des dialogues sont impeccables avec des scènes cultes comme le long monologue de Paul Meurisse (Commissaire Blot) après la première tuerie. Il fait là un numéro d'exception où il reconstitue toute la scène en anticipant de manière maligne les réponses incohérentes que vont lui faire les témoins du carnage. Cette reconstitution est absoluement savoureuse et montre bien l'intelligence du commissaire qui se révèle bien le plus malin de l'histoire du début à la fin. Le rôle devait être initialement tenu par Ventura. Autre moment clé, la préparation par Orloff de sa rencontre avec Joe Ricci et ses hommes : Melville utilise tout l'espace du petit appartement pour nous faire comprendre le piège qu'il va leur tendre : très intelligent dans la mise en scène et dans l'idée même de cette séquence.

Les autres personnages ne sont pas en reste avec des vrais bons gaillard comme Michel Constantin en Alban le tueur, fidèle homme de main tout dévoué à la cause de Gu et de sa soeur. J'ai également adoré la prestation de Raymond Pèllegrin en Paul Ricci, un des gros bonnet de la pègre marseillaise. Il a une voix incroyable, grave et caverneuse qui impose le respect (c'est lui qui fait la voix de Fantômas). Ce petit monde des truands est magnifiquement décrit avec leurs noms improbables : Francis le bancal, Jack le notaire, ...
José Giovanni sait vraiment de quoi il parle et le script transpire le réalisme. Le deuxième souffle est un film très masculin malgré la présence de Manouche (rôle initialement prévu pour simon Signoret) qui semble pleine de ressources pour aider les siens, mais le personnage est selon moi un peu sous exploité. A un moment le commissaire dit "Si une femme telle que Manouche se met en mouvement, elle peut arriver à déplacer des montagnes" mais au final elle ne sert jamais vraiment l'histoire hormis pour trouver une planque à Gu.

Je n'ai pas vu passer les presque 2h30 que dure le film car Melville sait instaurer une ambiance particulière qui fait que le spectateur est en attente constante de ce qui va se passer par la suite. Ce polar à la française est donc un excellent film qui montre la qualité du cinéma français de l'époque.

NOTE : 8,5/10

[Hannibal]

Seven de David Fincher (1995)

Dans tous les sens du terme, Seven : ça tue! C'est le film qui m'a fait véritablement adorer Fincher (et oui j'aime bien Alien 3). Ce polar glauque qui va entraîner ses personnages jusqu'au point de non retour est un véritable chef d'oeuvre du genre et je dois bien avouer que je n'ai absolument rien à reprocher au film tant il est parfait de mon point de vue.

L'histoire associe deux flics que tout oppose, un vieux renard aux portes de la retraite et un jeune loup ambitieux qui vont se retrouver à enquêter sur une série de meurtres tous plus atroces les uns que les autres et basés sur les sept péchés capitaux décrit dans la bible. Toute la force du récit est d'arriver à humaniser les personnages en alternant les séquences d'enquête et les scènes de vie. Tout cela contribue à appâter le spectateur qui se lie forcément aux destins des enquêteurs et se passionne pour leur quotidien morbide. Car oui on assiste ici véritablement à une descente aux enfers, où l'horreur peut surgir n'importe où dans cette ville anonyme où la pluie s'acharne à ne jamais cesser. Chaque nouvelle scène de meurtre, plus terrifiante que la précédente, est un moment de tension extrême où on retient son souffle en même temps que les inspecteurs.

Le cast est juste parfait avec de très belles prestations de Freeman et Pitt et bien entendu un Spacey énormissime et dont le talent éclate à la face du monde. Il campe un serial killer terrifiant de calme et de détermination. L'inspection de son appartement par les détectives fait froid dans le dos et son personnage nous apparaît comme inhumain. Le climax final est l'un des plus beau morceaux de supense et de tension que j'ai vécu au cinéma et même en connaissant la fin, j'ai pris un pied monumental à revoir le film en blu-ray.
Je n'hésite pas une seconde à mettre la note parfaite à un film qui figure à mon panthéon des chefs d'oeuvre du septième art, un de ceux qui font vivre en moi cette passion du cinéma.

NOTE : 10/10

[elpingos]

Ouaip impossible de mettre moins à ce chef d’œuvre

[Mark Chopper]

Dunandan, si tu passes par là : ta carte de membre du "aigri club" t'attend à l'accueil.

[Hannibal]

[Alegas]

[Dunandan]

Jamais vu en version "spéciale" (pour l'image), peut-être que je pourrais augmenter d'un demi-point (c'est plus fort que moi, c'est une histoire de goût)

[Mark Chopper]

Même en VHS ça vaut minimum 9

[Hannibal]

Colombiana de Olivier Megaton (2011)

Je ne vais pas m’étendre pendant deux heures sur Colombiana parce que c’est vraiment pas terrible. Pourtant je pense qu’il y avait matière à faire quelque chose d’un peu plus fun mais c’est raté à tous les niveaux. Déjà le scénario c’est juste pas possible, c’est écrit avec les pieds avec des raccourcis scénaristiques complètement délirant (la palme au balayeur qui résout l’enquête à lui tout seul en reconnaissant la fleur qui passe en boucle sur le pc de l’inspecteur). Bon je suis pas trop tatillon sur le scénario dans les films d’action (expandables pour ne citer que lui), mais il y a quand même un minimum à respecter pour ne pas prendre le spectateur pour un gros neuneu. Encore les scènes de fights seraient réussies, je ne dis pas, mais là ce n’est pas le cas, y’a vraiment pas grand-chose à sauver dans le film à part la plastique de Zoe quand elle est en petite tenue... C’est très peu pour faire un film et celui-ci se révèle vraiment d’une très grande faiblesse à tous les niveaux.

NOTE : 2,5/10

[Hannibal]

Taken 2 de Olivier Megaton (2012)

Et allez on enchaîne avec un deuxième film de Megaton (oui j’aime me faire mal). Attention, suspense insoutenable… ben non c’est aussi naze que Colombiana. Merci d’avoir torpillé une nouvelle franchise. L’histoire est pas incroyable mais elle a le mérite de faire le lien entre les deux films à savoir que les copains albanais des mecs désoudés par Liam dans le premier veulent se venger en s’occupant de lui et de sa progéniture. Le hasard faisant (très) bien les choses, toute la famille (Liam, son ex Famke Janssen qui a pris un petit coup de vieux et super girl) se retrouve en voyage en Turquie comme au bon vieux temps. Ca ne va pas durer car les albanais ont des gros 4X4 et vont vite mettre le bazar dans ce petit coin de paradis en enlevant mémère et fifille. Du coup, comme vous vous en doutez, ça va un peu énerver Liam qui va jouer du couteau et de l’arme à feu.

Je pense que pour prendre du plaisir sur ce film, il ne faut surtout pas le prendre au premier degré, et malheureusement le réal fait tout pour qu’on le prenne au premier degré ce qui est voué à l’échec. On obtient des scènes complètement WTF avec le pompom du genre : la scène où supergirl balance des grenades en pleine ville en toute impunité pour que papounet repère à l’oreille quelle distance les sépare. Mythique, je m’en suis toujours pas remis (j'ai eu une vraie crise de rire qui ne m'a plus quitté après ça). Globalement, ce Taken 2 essaie de faire comme son prédécesseur mais tout en moins bien : combats poussifs, ficelles scénaristiques abusées, unité de lieu pesante (je ne sais pas si Megaton a voulu faire die hard 3 en Turquie mais c’est raté, on a l'impression qu'ils visitent la même baraque pendant tout le film dans un sens puis dans l'autre), acteurs peu concernés.

Seule le final un peu badass (juste un peu) sauve l’entreprise du naufrage car j’ai même cru à un moment qu’on allait avoir un happy end où tout le monde se serrait la paluche avant de se dire au revoir. Au final Taken 2 est une suite ratée, préférez l’original et oubliez cet ersatz sans envergure.

NOTE : 3/10