Frissons David Cronenberg - 1975
J'ai pas mal de lacunes sur la filmo de Cronenberg, faut dire que quand on a commencer avec Crash et Existenz ça donne pas trop envie de voir ses premiers films et ici c'est une belle surprise que ce Frissons qui s'avère très plaisant.
Le film on dirait un peu Zombie en version cul ( et Romero est d'ailleurs une des sources d'inspiration du film ), ici les zombies sont remplacés par des possédés ( par un parasite ) qui les poussent à copuler avec tout ce qui bouge et ça va loin dans la frénésie sexuelle puisqu'ici on y voit même des vieux et des enfants participer, ça va loin dans le sous texte de la libération sexuelle ( et tout comme Videodrome c'est terriblement visionnaire ), et faut noter que tout ce qui touche au sexe ici c'est de l'anti De Palma, pas de voyeurisme, pas de passage érotique, non ici le sexe est montré frontalement et frénétiquement et ça donne pas vraiment envie d'être à la place des persos
On peut aussi penser à une énième version d'un Body Snatcher. Dans l'interview du film de Cronenberg, le réal met en parallèle son film avec Alien et selon lui O'Bannon s'est énormément de son imagerie ( ce qui parait assez évident ).
L'unité de lieu ( un immense immeuble ) est une bonne trouvaille pour contourner les contraintes budgétaires ( moins de 200 000 dollars de budget ) et ça fait jamais cheap, et l'intrigue passe d'un personnage à un autre et l'intrigue et le suspens monte crescendo jusqu'au final inéluctable et terrifiant ( la montée de l'épidémie est très efficace ), le rythme est bien géré et jamais on ne s'emmerde, dommage que le perso principal soit si fade du coup y a pas vraiment d'implication, on s'en fout un peu de ce qui lui arrive, d'ailleurs le casting est pas génial à part la toujours sublime Barbara Steele qui en plus joue ici une lesbienne chaudasse, que demander de plus ( qu'elle se dépoile !!! ).
La réal de Cronenberg fait beaucoup appel au hors champs et ça fonctionne plutôt bien ( mais on a quand même quelques petits passages gore bien mignon ), bon techniquement c'est jamais bluffant, on est pas devant du Carpenter et sa maitrise de l'espace, par moment c'est un peu hésitant mais bon c'est pas trop mal et certaines séquences fonctionnent vraiment, notamment celle de la baignoire ou le final dans la piscine ( la seule scène où il utilise une figure de style avec ici un très bon ralenti ).
Dès les premiers films de Cronenberg tout était déjà là, après il n'a eu de cesse que d'approfondir les mêmes choses avec toujours un peu plus de budget, bien sympa ce Frissons, je vais de ce pas découvrir Rage, c'est triste mais le monde se divise en 2 catégories, ceux qui aiment les vieux films de Cronenberg et ceux qui trouvent plein de qualités à Blanche Neige et le teubé ( j'ai des noms, pas la peine de vous cacher ).
7,5/10