[Caducia] Mes critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Main du cauchemar (La) - 4/10

Messagepar caducia » Sam 29 Sep 2012, 19:48

La Main du cauchemar

Réalisé par OLIVER STONE
Avec Michael Caine, Ed Marshall, Tracey Walter
horreur - USA - 1h44 1981

4/10








Synopsis


Jon Lansdale est un dessinateur de bandes dessinées. Il perd sa main dans un accident de voiture. Celle-ci est introuvable, mais revient d'elle même à son propriétaire, et va se "débarrasser" de toutes les personnes ayant faits du tort à Jon.



Critique

Film d'horreur signé Oliver Stone, qui est loin d’être un chef d'oeuvre avec cette main tueuse digne de la famille Adams.
Le début du long métrage est pourtant plus que réussi en évoquant les sensations étranges ressenties par ce membre fantôme et l'analogie avec la queue du lézard qui continue de remuer même si elle est détachée du corps.
On aborde ainsi la perception du handicap, le bouleversement de la vie suite à l'amputation avec la perte de son emploi et de sa passion qui le pousse à changer totalement de vie qui donne un coté thriller psychologique.
Au départ, on est dans le doute à savoir si Micheal Caine a des hallucinations , a sombré dans le folie ou est-ce que sa main est vraiment capable de tuer de façon très sanglante ceux qui se mettent en travers de son chemin, Stone réussissant à maintenir un suspense sans trop en montrer laissant planer le doute.

Réalisation très réussie dans l'ensemble à la fois dans les scènes gores que les séquences dramatiques, et arrive à faire rentrer le spectateur dans son histoire habilement notamment avec l'utilisation de sons étranges ou déformés, ou de respiration pour augmenter le stress.
Le film reste donc plutôt crédible dans sa première moitié mais le film bascule dans le petit film horrifique qui devient quasi ridicule et donc plus du tout terrifiant, car le mystère a disparu la main vengeresse (et plutôt mal réalisée) se fait trop voyante perdant de sa crédibilité fantastique et qui tourne au slasher de mauvaise qualité.
Michael Caine incarne le dessinateur de BD amputé et maudit, d'une grande prestance qui débute avec un look de lord anglais so bristish et qui dégringole avec l'air du Doc de retour vers le futur. Malgré ses prouesses d'interprétation de A à Z, Caine arrive à donner vie à son duel contre la main par ses gesticulations dans le vide et est convainquant mais le ridicule prend tout de même le dessus. Ce film montre la grande palette de jeu qui devient totalement méconnaissable à la fin.

Première partie vraiment réussie qui nous tient en haleine, le mystère plane totalement puis le film se casse la gueule et devient du grand guignol, dommage.
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Préjudice - 6/10

Messagepar caducia » Sam 29 Sep 2012, 21:08

Prejudice

Réalisé par Steven Zaillian
Avec Robert Duvall, John Travolta, William H. Macy
drame - USA - 1h55 1999

6/10



Image





Synopsis


Dans les annees 1980, au cours d'une emission radiophonique, Jan Schlichtmann, brillant avocat specialise dans les proces civils, est apostrophe par Anne Anderson qui lui reproche de negliger une plainte deposee quelques mois plus tot. Il la rencontre a Woburn, une bourgade du Massachusetts, et apprend que pres de trente enfants de la ville sont atteints de leucemie provoquee par deux sociétés qui déversent regulierement des substances chimiques a proximité de puits d'eau potable. L'avocat decide de defendre huit familles contre les toutes-puissantes societes industrielles.



Critique

Film de procès qui s'attaque à nous montrer les rouages du système judiciaire dans les coulisses. Ce genre de film en général est plutôt tourné du coté des victimes avec un coté larmoyant et injustices, mais ici Steven Zaillian veut disséquer les tactiques de défense plus ou moins louables des cabinets d'avocats.
On réalise donc que quelque soit la victime du procès, il s'agit tout d'abord de stratégies d'intimidation, d'accords financiers de plusieurs millions de dollars en dehors des tribunaux, de coups de poker, et aussi il est important de garder une bonne image de son cabinet même si on est ruiné.
Ainsi, plus on a des comptes en banque bien garnis, plus on faire durer les procédures et les enquêtes et plus on a de chances de s'imposer.
Le thème du procès est ici la contamination d'eau, non sans rappeler l'affaire Erin Brockovich, mais "Prejudice" ici ne joue pas sur le coté dramatique des enfants malades, il nous plonge au coeur du cabinet de Jan Schlichtmann (J. Travolta).

Jan Schlichtmann n'est pas l'avocat typique des films de prétoire, car il est plutôt arrogant, fait très attention à son image, et a choisit ce métier pour gagner beaucoup d'argent et le train de vie qui va avec, il a peu d'empathie envers les gens qu'il défend qu'il voit juste comme un nouveau dossier à traiter pour s'enrichir. En général, John Travolta est meilleur dans les rôles de bad guys, ici son avocat n'est pas foncièrement méchant car cette nouvelle affaire va lui ouvrir les yeux mais il est plutôt border line et instinctif délaissant son équipe de cabinet, aimant jouer cavalier seul.
Robert Duvall incarne un des avocats qui défend une société polluante des eaux. Un rôle d'excellence et on peut dire qu'il est l'opposé de Schlichtmann : très minutieux, qui suit ses bonnes vieilles règles à la lettre et est très fort en négociations.
Une confrontation entre l'avocat ambitieux qui joue avec le feu et l’avocat vétéran qui sait où il va.
Schlichtmann s'enfonce dans ce procès à rallonge qui manque de preuves, de témoins et reçoit plusieurs propositions financières pouvant éviter le procès et la ruine mais Schlichtmann veut aller encore plus loin et les refusent.

A noter que le film n'est pas 100% sérieux et quelques personnages secondaires ou répliques permettent d' ajouter un peu d'humour à ce thème globalement peu enjoué.

Pour un film de procès (qui sont parfois chiant et avec pas mal de dialogues inutiles) il reste facile à suivre mais ne passionnera que ceux dont le sujet les attire malgré le bon tandem d'acteurs, ça risque d'ennuyer pas mal de monde, même si le film dénonce la justice corrompue par la loi du plus fortuné, mais on a du mal à avoir de la peine pour ces salopards d'avocats. Le réalisateur aurait quand même développer le coté préjudice pour les victimes.
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Film: Préjudice
Note: 7/10
Auteur: Scalp

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Mise à prix - 7,5/10

Messagepar caducia » Dim 30 Sep 2012, 11:11

Mi$e à prix

Réalisé par
Joe Carnahan
Avec Ryan Reynolds, Ray Liotta, Jeremy Piven
Action, Comédie, Policier - USA - 1h50 2007

7.5/10







Synopsis


Stanley Locke, directeur adjoint du FBI, envoie ses meilleurs agents, Richard Messner et Donald Carruthers, à Lake Tahoe. Ils ont pour mission de retrouver Buddy "Aces" Israel, un magicien louche de Las Vegas, et de le protéger de Primo Sparazza, un gros bonnet de la Mafia dont on dit qu'il a fait assassiner plus de 130 personnes. Buddy a en effet promis de donner à la justice des preuves contre Sparazza afin de sauver sa propre peau, et la Mafia offre un million de dollars pour le faire disparaître. Peu importe qui fait le boulot, du moment qu'il est abattu rapidement. Attirés par l'argent, mercenaires, assassins et tueurs à gages de tous horizons débarquent à Lake Tahoe.



Critique

Totale découverte que ce joyeux bordel organisé qu'est "Mi$e à prix" avec un nombre de protagonistes impressionnants à l'image de son casting prometteur. Le film ne fait pas dans la finesse, c'est du lourd de bout en bout, et il ne pourra pas plaire à tout le monde. Vu le nombre de personnages, on est constamment en train de suivre plusieurs histoires parallèles, le découpage est très bien réalisé car j'ai trouvé la narration plutôt claire ce qui est loin d’être évident.

Des protagonistes assez marqués façon Tarantino en moins bavards, certains bas du front à la Snatch un mélange de style improbable du très sérieux agent du FBI loyal au punk déjanté sur fond d'un casino "Very bad trip".
Une multiplicité de références cinématographique par ces personnages hauts en couleur : casino, ocean 11,Mad max, cinéma asiatique...Joyeux mélange de personnages déglingués qui n'ont qu'une seule cible.
Une réunion de telles caricatures de mafieux ou bons flics dans un même endroit forcément ça laisse des traces, et donne droit à des scènes loin d’être crédibles mais au moins offre de très nombreux rebondissements et des scènes d'action de grande ampleur jouissives, ainsi que le concours du méchant le plus sadique ou le plus lâche.

Film plutôt audacieux qui doit mettre dans l'ordre de carnage et le rendre lisible. On se laisse guider par le rythme soutenu trépidant, les scènes d'action mouvementée qui défouraillent un max qui fait que le film ne se prend pas du tout au sérieux et est une vraie comédie décomplexée où on en demande toujours plus cherchant à être de plus en plus dans la spirale folle et l'étonnement permanent.

Le script a du nécessiter pas mal de travail en amont pour que chaque personnage soit un petit engrenage de la narration, mais ait une identité propre et garde son importance dans le déroulement du long métrage.
C'est un régal de voir autant de stars plus ou moins reconnaissables dans un seul métrage. Ainsi on trouve le 1er (et seul) bon film de Ryan Reynolds.
Certains acteurs sont relégués à des rôles qui leur collent à la peau (Andy Garcia), mais d'autres sont carrément à contre emploi (Alicia Keys, Kevin Durand, Chris Pine ...). Les performances des acteurs sont très variables, certains en font des caisses (les mafrats) mais d'autres sont quand mémé plus fins et crédibles.

Mise en scène plutôt inventive et énergique qui arrive à mélanger les ambiances à merveille. Tantôt classe, déjantée ou inquiétante. Un film très vivant par ses changements de tons de rythme qui nous fait passer du fou rire aux larmes.

Un film qui divise pouvant paraître trop brouillon et fourre tout aux yeux de certains, ou comme très cadencé et osé excessif pour d'autres. Reste un film marquant qui reste imprévisible détonant avec un casting phénoménal.
Un film délirant riche en action et en embrouilles mafieuses.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Dim 30 Sep 2012, 15:43

zack :eheh:
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Deuxième Souffle (Le) (1966) - 7,5/10

Messagepar caducia » Dim 30 Sep 2012, 16:54

Le Deuxième souffle

Réalisé par Jean-Pierre Melville
Avec Lino Ventura, Paul Meurisse, Michel Constantin
policier- FR - 2h30 1966

7.5/10








Synopsis


Trois hommes s'évadent de la prison de Castres, dont Gustave, dit "Gu" qui vient d'y passer huit ans. Le commissaire Blot disparaît tandis qu'un hold-up s'organise...



Critique


Polar classique basé sur un scénario prenant et cohérent, d'une grande sobriété générale qui montre qu'un silence vaut bien de grands discours. On y retrouve des thèmes classiques du polar : codes d'honneur, flic pourri et indics, fatalité, loyauté...L'ambiance est plutôt pessimiste mélancolique dans un rythme lent avec quelques moments intenses de bravoure dans un milieu ultra machiste fait de femmes fatales.
Sans être très original, le long métrage sera intéressant par sa mise en scène épurée et ses personnages qui gardent un coté mystérieux qui ne se livrent jamais complètement.
Le début du métrage se fait sans aucune musique ni dialogue, juste des bruits de pas étouffés dans leur fuite, furtivement.
Melville mise sur les interprétations d'acteurs plutôt que sur les décors recherchés et le superflu, ici ils sont réduits au minimum (chambres de bonne et appartements sommaires...), toute la recherche est dans la mise en scène et la direction des acteurs minutieuse.
Un scénario complexe et solide qui teste en permanence la loyauté des uns envers les autres où les liens entre flics et voyous sont ambigus et parfois étroits dans un univers froid et terne. Les scènes d'action deviennent brutales cassant le rythme général et ont encore plus d'effet.
Les dialogues vont droit au but sans fioriture avec le jargon des gens du milieu et les surnoms sympathiques de l'époque.

Casting excellent, avec des acteurs aux gueules cassées pour la plupart dont le ton de voix sonne juste, et arrivent à faire passer leurs émotions avec une facilité déconcertante. Deux protagonistes se détachent du lot : Lino Ventura (Gu) et Paul Meurisse (inspecteur Blot).
Lino comme à son habitude crève l'écran est donc irréprochable campe un gangster typique qui suit son code d'honneur est peu bavard, se livre peu mais reste lucide quand à son destin et sur le fait qu'il devra payer un jour mais lutte contre son destin.
Le flic Blot est au contraire prolixe d'un intelligence supérieure, très calme et un sacré manipulateur qui déforme le code d'honneur à sa guise pour arriver à ses fins.

Un script qui répond aux thèmes classiques des films noirs : intimidations, trahisons, règlements de compte, dernier casse avant la retraite, plan qui déraille. Il met en avant des histoires parallèles qui, en se rencontrant forment le point de bascule de l'histoire des personnages.

Ambiance pesante et froide qui va à l'essentiel, intrigue imprévisible et deux acteurs qui font des étincelles.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Dim 30 Sep 2012, 16:57

La note est pas en adéquation avec tout ce que tu en dis je trouve.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar alinoe » Dim 30 Sep 2012, 17:01

A peine les films de Melville sélectionnés pour Ze Challenge critique BOM que tu dégaines déjà ta critique :super:
Sur le fond comme la forme je suis d'accord avec ta critique même si j'accorde une meilleure note (9/10) Au Deuxième Souffle.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Dim 30 Sep 2012, 17:04

Puis j'ajoute que la ligne narrative est plus compliquée que ce que le script de base en dit, à savoir le rôle de chacun par rapport à l'autre, assez difficile à déterminer.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar caducia » Dim 30 Sep 2012, 17:12

ouais, mais bon moi j'aime quand le rythme est plus soutenu sinon j'aurais mis plus, j'ai du mal avec les vieux films et les films français, je rappelle. :eheh:
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Mark Chopper » Dim 30 Sep 2012, 17:16

Et le prochain coup, on te mettra de l'asiat au menu pour te faire plaisir :mrgreen:
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar caducia » Dim 30 Sep 2012, 17:19

pour m'en remettre je me referrai la filmo de Statham :eheh:
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Dim 30 Sep 2012, 17:20

caducia a écrit:ouais, mais bon moi j'aime quand le rythme est plus soutenu sinon j'aurais mis plus, j'ai du mal avec les vieux films et les films français, je rappelle. :eheh:


Je critique pas ta note que je comprends tout à fait, on note avant tout devant son ressenti personnel, mais en lisant ta critique j'ai vu que cet argument (edit : un petit peu dans ton avant-dernier paragraphe c'est vrai) n'y figurait pas et c'est ce qui fait à mon sens l'originalité de ce film :mrgreen:, mais sinon ouais c'est clair qu'il faut être éveillé avec Melville, j'ai même dû en revoir un dans la même journée pour bien comprendre toute l'histoire (Le doulos) ...
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Chair et le Sang (La) - 6,5/10

Messagepar caducia » Dim 30 Sep 2012, 19:23

La Chair et le sang

Réalisé par Paul Verhoeven
Avec Rutger Hauer, Jennifer Jason Leigh, Tom Burlinson
aventure - USA, Néerlandais - 2h06 1985

6.5/10








Synopsis


En 1501, dans le nord de l'Italie. Chassé de ses terres à la suite d'une révolte, le comte Arnolfini engage, afin de les reprendre, une bande de mercenaires. Pour stimuler leur ardeur, Il leur promet qu'une fois la victoire obtenue, ils pourront se livrer au pillage durant vingt-quatre heures. Mais bientôt, alors que son château est définitivement repris, le comte rompt ses engagements. Dépossédés de leur butin, les mercenaires errent alors dans les environs, avides de vengeance...



Critique

Film médiéval qui est plutôt casse gueule et peut vite tourner au ridicule, mais le film a le mérite d'annonce la couleur par son titre, thèmes chers à Paul Verhoeven. Le long métrage joue sur le contraste permanent entre les mercenaires et les nobles.
La bande de mercenaires ressemble à un bande punks enragés, bien barrés qui sont plutôt bas du front, ne cherchant qu'à s'enrichir et s'amuser, abusant de violence et méchanceté gratuite. D'un autre coté, les nobles et châtelains empreints de traditions, qui ne se mêlent pas au petit peuple vivant sur son tas d'or.
Ainsi, les gens de la haute cadrent bien avec le contexte du film renaissance qui sont plutôt civilisés et cultivés contrairement aux racailles de mercenaires qui sont restés scotchés au moyen age (ou à la préhistoire) en oubliant au passage une once de raffinement.
On retrouve ainsi dans cette bande une belle palette de déjantés obsédés, hystériques , illuminés, psychopathes imprévisibles. Ils incarnent le coté provocateur du cinéaste mais le personnage principal Martin (Rutger Hauer) ne ressemble pas totalement à ces barbares et garde un certain coté civilisé.

Ainsi, on assiste au combat de deux clans, de deux époques qui ont des méthodes bien distinctes : à l'ancienne à l'arme blanche usant de violence brute frontale incarnée par la bande de mercenaires, et de l'autre des armes plus modernes à l'aide d'armes plus élaborées, ou de contamination bactériologique, méthodes plus sournoise utilisées par les nobles.
L'héroine Agnès (Jennifer Jason Leigh ) tombe amoureuse d'un homme de chaque camp et n'arrive pas à faire un choix, offrant un personnage très ambigu derrière une apparence angélique et pure.

Il existe aussi une notion d'envahisseurs, où les barbares ne peuvent pas voler uniquement les richesses matérielles, mais doivent aussi s'occuper des femmes pour laisser leurs traces et les marquer de façon indélébile.
A coté des viols collectifs, orgies, Verhoeven propose une partie beaucoup plus désuette sur la découverte de la sexualité de façon assez caricaturale et ratée.
Ainsi, le cinéaste se délecte de mélanger horreur des faits et esthétisme léché des images et pointe du doigt les horreurs de la guerre et les perversions humaines n'épargnant personne, tout le monde y passe hommes/femmes/enfants.
Le cinéaste va loin dans la violence n'hésitant pas à souiller sa pellicule : Cadavres éviscérés, pendus, scènes de tortures , de viol, empalement, et bien sur la peste qui joue un rôle capital dans le film, et les gestes restent barbares même dans les gestes médicaux.

Verhoeven instaure un petit coté fantastique au film avec la statue de St Martin qui guide les mercenaires vers leurs prochaines proies, le destin pèse sur cette histoire avec la survenue de faits improbables qui provoque de retournements de situations.

Rutger Hauer incarne le chef des barbares,robuste féroce et charismatique, qui malgré ses nombreux méfaits passés arrive à tomber amoureux d'Agnès, et risque de se mettre à dos le reste de son clan.
Jennifer Jason Leigh use de son allure angélique innocente pour se révéler très manipulatrice et sulfureuse.
Hélas, malgré un univers irrévérencieux ultra violent qui est cohérent avec le déroulement de l'histoire, le début du film est clairement raté.
Le cinéaste souhaitant choquer à tous prix avec une surenchère de scènes dénudées appuyées bien inutiles et de grossièreté gratuite (on se croirait dans "Le Bon roi Dagobert") et compte sur le voyeurisme du spectateur.
Ensuite, son personnage pivot Agnès n'est pas très crédible et introduit de façon très maladroite et cliché (on dirait la Alice de Tim Burton).
Un début qui manque de corps, alignant les scènes choc de carnage et sadisme qui aurait avoir plus de finesse pour une montée de violence crescendo. Des dialogues qui manquent d'inspiration, plutôt plats.
Il est difficile de choisir son camp dans cet affrontement anarchique, même le gentil Steven nous laisse plutôt indifférent face à son destin, le spectateur assiste à ces immondices mais ne s'implique en aucun cas, l'univers étant peu réaliste.
Les décors, costumes et accessoires sont très soignés mis en valeur par une brillante photographie offrant un contraste entre la beauté des images et l'amoralité des faits.

N'adhérant pas forcement au coté provocateur de Paul Verhoeven, je trouve ici que son film use de certaines facilités (surtout la nudité outrancière, son personnage féminin difficile à cerner, son scénario peu élaboré) qui gâchent l'ensemble du film qui proposait un univers plutôt intéressant et singulier mais qui délaisse le coté émotionnel, un sérieux manque de finesse.
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Slevin - 7,5/10

Messagepar caducia » Lun 01 Oct 2012, 12:13

Slevin

Réalisé par Paul McGuigan
Avec Josh Hartnett, Bruce Willis, Lucy Liu
Policier - USA - 1h48 2006

7.5/10








Synopsis


La vie n'est pas tendre avec Slevin. En quelques jours, ce jeune homme a perdu son appartement, découvert que sa petite amie le trompait, et s'est fait voler ses papiers. Décidé à souffler un peu, Slevin s'envole vers New York, où il va habiter quelque temps l'appartement d'un copain, Nick Fisher. La poisse ne va pas le lâcher pour autant, bien au contraire...
Le milieu new-yorkais est en ébullition. Deux de ses plus grands parrains, le Rabbin et le Boss, se livrent une guerre sans pitié. Autrefois complices, ils sont devenus les pires ennemis. Pour venger l'assassinat de son fils, le Boss est décidé à faire tuer celui du Rabbin. Il a chargé Goodkat de l'affaire. Celui-ci a un plan très simple : trouver quelqu'un qui doit énormément d'argent au Boss et l'obliger à exécuter la besogne en échange d'une annulation de dette. Le candidat idéal est... Nick Fisher...



Critique

Film difficilement classifiable qui jongle entre le policier, la comédie dans une ambiance relativement relax et 70's avec son héros qui souffre d'ataraxie campé par Josh Hartnett qui joue avec le thème du faux coupable façon "Usuals suspects". Un scénario bien huilé qui offre un récit à tiroirs mixé avec une mise en scène graphique.
Une narration originale faites de nombreux flash backs, et une virtuosité de fausses pistes pour une révélation finale assez renversante.
Visuellement assez recherché avec un certain coté kitch volontaires entre des papiers peints repoussants, fringues improbables, mobilier rétro, le cinéaste opte pour un aspect très comics et un esthétisme plutôt léché. Utilisant très peu les nouvelles technologies (téléphones portables), c'est un film de gangsters à l'ancienne avec contrats, règlements de compte, paris sportifs...
Disposant d'un casting béton. Hartnett assure en rôle principal et reste plutôt charismatique face à quelques gangsters vétérans : Morgan Freeman, Ben Kingsley, Bruce Willis. Et un bon point pour Lucy Liu que je n'apprécie pas d'habitude et qui est plus spontanée que d'habitude.
Le métrage est plutôt bavard avec une sacré dose d'humour noir et d'autodérision, entre références cinématographiques, répliques utiles à l'intrigue il faut faire le tri, mais ces dialogues incisifs ne sont pas du tout ennuyeux permet de garder l'attention du spectateur.
Une ambiance de zénitude plane sur le film, coté gentils ou méchants, il n'y a pas de négociations, tout coule de source avec un respect mutuel apparent qui cache des manipulations invisibles, le film reposant sur les faux semblants et problèmes d'identités récurrents. Slevin n'est pas une confrontation c'est une sorte de ping-pong où Slevin est valdingué entre deux camps, tiraillé et impuissant qui attend de voir les gangsters dévoiler leurs tactiques respectives, il ne fait qui suivre le mouvement.
Le rapport de forces est plutôt équilibrés entre gangsters et policiers qui ont tous leurs lots de débiles qui ont plein d'indices sous leurs yeux mais qui n'arrivent pas à recoller les morceaux. Le film a une ambiance assez relax malgré les galères accumulées par le jeune Slevin qui reste de marbre, puis le film bascule dans une ambiance très noire avec cette fameuse révélation qui fait des taches et qui nous est décortiquée de façon appuyée : le coté très descriptif de ce twist ne m'a pas gêné car il permet à un certain personnage de savourer sa victoire et de faire durer le plaisir.

D'ailleurs ne film ne donne pas réellement dans l'action, les scènes où ça bouge vraiment arrivent assez tard dans le récit, l’intérêt du film est donc ailleurs dans les alliances et les contrats de confiances réalisés entre les protagonistes.
J'ai bien aimé le dénouement qui montre que les apparences sont bien trompeuses et qu'un des personnages parait sans coeur mais qu'au fond garde un coté humain lui permettant de pardonner et de garder une certaine morale.

Film plutôt bien ficelé restant peu crédible mais qui réussi à nous divertir avec délectation.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar maltese » Lun 01 Oct 2012, 12:20

J'aime bien aussi, mais la fin est tout de même assez lourde, jamais vu une explication finale aussi longue...
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