La Clé de Verre Stuart Heisler - 1942
Retour du duo Veronika Lake/Alan Ladd après le sympa tueur à gage ( bien meilleur que ce Clé de Verre ) dans ce film noir précurseur du genre hardboiled, le film était traité d'une phrase lapidaire dans le bouquin de Tavernier, mérite t'il autant de mépris, clairement non, mais son coté précurseur n'en fait tout de même pas un classique du genre.
Adaptation du père du hardboiled qu'est Dashiell Hammet ( grosse source d'inspiration des frères Coen qui le cite plus que directement dans Blood Simple et Miller's Crossing ), on sent que l'adaptation a taillé dans le gras tant tout est très simplifié alors que le sujet aurait mérité d'être plus approfondit, c'est donc l'histoire de 2 gangsters qui vont aider un homme politique a être élu, et on nous montre clairement que les hommes de pouvoir sont près à tout pour arriver à leur but ( malheureusement tout le potentiel politique du film est très vite zappé ).
L'histoire en elle même est clairement pas des plus passionnante et ça manque clairement d'implication, ainsi l'un des enjeux du film est de savoir qui a tuer le fils de politicien et la résolution de l'intrigue est assez énorme et expédié ( genre on nous dit c'est lui le tueur sans d'autre explication que Alan Ladd il est très malin ), le triangle amoureux est pas des mieux écrit ( c'est même pas très bien écrit avec une fin bien nase ), heureusement que l'histoire d'amitié entre les 2 gangsters est bien mieux traité et les voir fonctionné comme un vieux couple est plutôt marrant et tout les passages avec le gros méchant du film sont elle aussi bien sympa.
Le film est surtout à retenir pour 2 passages l'un très violent (pour l'époque) avec Alan Ladd qui s'en prend plein la tronche ( le visage est même tuméfié ) et l'autre très suggestif avec un sous texte homo et sado maso assez osé ( faut voir le jeu outrancier de l'acteur c'est assez marrant ) où les dialogues à double sens fonctionne très bien.
La réal de Heisler est pas spécialement marquante, on y retrouve pas de patte particulière mais ça a le mérite d'aller à l'essentiel.
Alan Ladd est bien en homme main malin et un brin cynique ( même si on sent bien que le personnage a été bien édulcoré ), Brian Donlevy comme à son habitude là joue sur son coté roublard et gouailleur et il fait le taf avec ça et puis on a Veronika Lake qui irradie le film de sa beauté mais bon son personnage est un peu sacrifié et pas aussi intéressant qu'il aurait pu l'être.
Petit film noir au rythme aléatoire, c'est surtout à voir pour quelques scènes.
5,25/10