[Alegas] Mes Critiques en 2012

[Jed Trigado]

Pauvre Alegas, j'aimerais pas être à ta place quand on enregistrera la prochaine émission.

[Alegas]

non mais la c'est ni radin ni aigri , c'est juste facepalm .................

[Alegas]

A Better Tomorrow de Song Hae-sung

(2010)

A Better Tomorrow, ou le polar coréen dans ce qu'il y a de pire. Un remake du film de John Woo n'est pas en soi une mauvaise idée, car malgré toutes les qualités de ce dernier il y avait effectivement moyen de d'élever le tout à un rang bien supérieur, notamment dans son dernier tiers axé sur la vengeance qui s'abandonnait inutilement à l'action pour de l'action. Pourtant, cette adaptation coréenne fait finalement le choix de la paresse, et l'on se retrouve donc devant un pur copié-collé qui n'arrive jamais à atteindre une seule seconde la qualité du film de Woo. Alors certes, tout n'est pas à jeter. L'ajout d'un trauma commun entre les deux frères (l'un ayant fui de Corée du Nord pour vivre dans le Sud pendant que l'autre restait en compagnie d'une mère à l'agonie) rajoute clairement un plus dans cette histoire déchirante, mais non seulement le concept n'est jamais exploité de façon correct, mais en plus le récit sombre souvent dans le pathos pur et dur jusqu'à en devenir totalement ridicule (la dernière scène est à mourir de rire). La totalité du métrage ressemble à une parodie insipide de la totalité des polars coréens sortis jusque là, au point que l'on voit venir à l'avance la moindre réplique, baffe ou insulte. On aurait pu espérer que la réalisation aurait pu sauver l'entreprise, d'autant que Song Hae-sung avait fait ses preuves avec Failan, petit film jouissant d'une jolie réputation, mais force est de constater qu'elle se révèle totalement plate et jamais intéressante, et c'est d'autant plus flagrant lors des séquences d'action où la gestion de l'espace devient une approximation et où les faux-raccords font la loi. Quand au casting, le film se contente d'aligner des jeunes nouveaux qui font difficilement l'affaire dans un récit où les personnages sont la force de celui-ci. Bref, un vrai ratage à tout les niveaux qui arrive même à me faire reconsidérer le film original. C'est quand même dommage de voir ce genre de films sortir en France pendant que l'on rate encore des pépites coréennes qui ne sortiront probablement jamais.

NOTE : 2,5/10

[Mark Chopper]

Quelles pépites ?

[Alegas]

Je pense notamment à Front Line qui n'a même pas eu les honneurs d'une sortie vidéo, ou encore la presque totalité de la filmo de Kim Ki-young.

[Mark Chopper]

La Servante sort bientôt, non ?

Le problème, c'est que le public ne s'intéresse qu'au polar sud-coréen, et pas au reste. La Corée a produit d'excellents drames et de bonnes comédies, certains ont été distribués en France au début de la "mode" sud-coréenne, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Même Kim Ki-duk n'a plus les honneurs d'une sortie française et quand je vois qu'une bonne comédie comme Sunny, qui a cartonné au box-office locale, n'a toujours pas de sortie française annoncée...

[Heatmann]

non mais la c'est ni radin ni aigri , c'est juste facepalm .................

t'a mater ca en Vf , donc tu remballe ton smiley

[Alegas]

Mon smiley je le balance quand je veux sur mon topic, donc sérieux si t'es là pour me chercher des noises c'est toi qui remballes, merci.

La Servante sort bientôt, non ?

Ouais il sort à la fin de l'année en effet (merci Carlotta) mais bon c'est quand même étonnant qu'un tel titre ne sorte "que" maintenant alors que le remake de Im Sang-soo est sorti au ciné en France.

[Alegas]

Martyrs de Pascal Laugier

(2008)

Clairement le genre d’œuvre qui, à l'instar de films comme Irréversible ou Clockwork Orange, ne laisse pas indifférent, ne laissant donc que peu de place à l'objectivité. Dans mon cas, difficile de parler de Martyrs, tant le second essai de Pascal Laugier provoque en moi une fascination aussi certaine qu'un dégoût sur plusieurs points. En l'état, le film est clairement l'un des sommets de ce que l'on a pu voir dans la vague française 00's de film de genre avec les films d'Alexandre Aja. On est donc ici devant une œuvre à la maîtrise certaine, Laugier sachant de toute évidence exploiter les capacités visuelles d'une caméra. Martyrs est formellement un beau film, aucun doute sur ce point. Là où le film continuera a diviser dans les années à venir vient clairement de son script, à la fois par son côté sans concession (on va tout de même très loin dans la violence graphique hors-champ) mais surtout l'apparente facilité de sa construction. Démarrant tel un film d'horreur schizophrénique teinté de buddy movie sanglant, Martyrs joue purement et simplement sur la surprise provoquée sur son spectateur, une surprise au mystère tellement élaboré que l'on en vient à supporter les pires choses pour connaître le fin mot de l'histoire, notamment dans une longue séquence de torture-porn où l'on en vient à se demander les intentions réelles de Laugier. Car Martyrs dérange évidemment de son absence de propos réel, difficile donc de savoir si Laugier se pose en voyeur malsain ou en cinéaste usant de sa maîtrise pour créer une nouvelle expérience cinématographique.

On en vient alors à se poser toutes les questions possibles. Est-ce que le classicisme exacerbant de la première moitié du film est volontaire ? Est-ce que Laugier prend plaisir à infliger la torture à la fois sur son personnage principal et sur son public ? Et surtout, croit-il un seul instant au propos final de son métrage, ou est-ce un doigt d'honneur dressé vers son spectateur qui a traversé l'horreur pour arriver jusque là ? Ainsi, au contraire du film de Gaspar Noé, qui créait la beauté par l'horreur pour finalement les confronter, et au contraire du film de Stanley Kubrick, qui développait un constat indéniable sur la violence qu'il proposait, Martyrs est un film qui laisse son spectateur comme seul juge de ce qu'il a vu, et provoque donc évidemment une gêne certaine (chose que son dernier film évite puisqu'il montre les états d'âmes de ses personnages). Tour de force génial ou spectacle malsain aussi facile que gratuit ? Difficile à dire. Mais malgré ses défauts (notamment la direction d'acteur souvent à la ramasse), Martyrs est clairement un film possédant des qualités indéniables, arrivant toujours à surprendre son spectateur là où il ne l'attendait pas, mention spéciale à la découverte du sous-sol qui en choquera plus d'un. Réaction hésitante donc sur cette œuvre, la seconde vision sera évidemment décisive, comme souvent avec ce genre de film. Mais à l'heure actuelle, je ne saurais même pas dire si j'ai réellement envie de le revoir un jour, la peur de redécouvrir un tel film se mêlant dangereusement à la fascination que peut provoquer un tel objet filmique.

NOTE : 6/10

[Killbush]

Je pensais pas que Scalp aimait autant

[Scalp]

Bein la première partie elle déchire quand même, enfin je pense que c'est le genre de film qui perd 2 pts à la revoyure.

[Killbush]

Ouais j'adore aussi la première partie

(Jusqu'a ce que la gonzesse du sous sol se fasse buter)

mais après

[John Lawrence]

Perso j' adore pas la première partie, je la trouve juste potable...le reste j' essaye d' oublier. Laugier, un mec que je boycotterai encore longtemps

[Alegas]

BILAN SEPTEMBRE 2012

Films vus :

223 : Batman : Mask Of The Phantasm, Eric Radomski & Bruce W. Timm, 1993, Truc VF : 6,5/10
224 : The Iron Giant, Brad Bird, 1999, Truc VF : 7/10
225 : The Tall Man, Pascal Laugier, 2012, Ciné VF : 6,5/10
226 : The Expendables 2, Simon West, 2012, Ciné VF : 7/10
227 : Killer Joe, William Friedkin, 2011, Ciné VOST : 7,5/10
228 : Sorcerer, William Friedkin, 1977, Truc VOST : 8/10
229 : Hairspray, Adam Shankman, 2007, DVD VOST : 2/10
230 : Shoot' Em Up, Michael Davis, 2007, Truc VOST : 6/10
231 : Bug, William Friedkin, 2006, Truc VF : 7/10
232 : The Hunted, William Friedkin, 2003, Truc VF : 6/10
233 : A Better Tomorrow, Song Hae-sung, 2010, Truc VOST : 3/10
234 : Lawless, John Hillcoat, 2012, Ciné VOST : 7,5/10
235 : Martyrs, Pascal Laugier, 2008, Blu-Ray VF : 6/10
236 : La 317ème Section, Pierre Schœndœrffer, 1965, Truc VF : 7,5/10
237 : Shotgun Stories, Jeff Nichols, 2007, Truc VOST : 7,5/10
238 : Southern Comfort, Walter Hill, 1981, DVD VOST : 7/10
239 : Raiders Of The Lost Ark, Steven Spielberg, 1981, Blu-Ray VOST : 8,5/10



Découverte du mois :




Autres découvertes marquantes :

[Alegas]

La 317ème Section de Pierre Schœndœrffer

(1965)

Cela fait toujours bizarre de découvrir une œuvre matricielle de films que l'on apprécie beaucoup. Dans ce cas précis, la découverte de La 317ème Section est véritablement une surprise totale puisqu'elle se révèle se révèle être rien de moins que la source d'inspiration principale de films comme L'Ennemi Intime de Siri et de L'Ordre et la Morale de Kassovitz, et même une œuvre directement citée par Coppola dans son Apocalypse Now Redux. Véritable étonnement de ma part donc, d'autant plus que j'avais des sérieux doutes vis à vis de la réputation de Pierre Schœndœrffer dont Le Crabe-Tambour et L'Honneur d'un Capitaine m'avaient clairement laissé sur le bas-côté, trouvant dans ce cinéma une sincérité évidente mais hélas noyée dans un rythme bien trop lent et des dialogues répétitifs. Cette sincérité est véritablement au cœur d'un film comme La 317ème Section, Schœndœrffer étant un soldat et photographe de guerre avant d'être un cinéaste, un photographe ayant vécu beaucoup de moments difficiles lors de la guerre d'Indochine (notamment la défaite de Diên Biên Phu) qui marqueront à jamais son œuvre artistique. Ainsi, La 317ème Section est un film brut, à l'apparence quasi-documentaire un brin déroutante mais qui finit par délivrer une authenticité à toute épreuve. Schœndœrffer a recréé les conditions de guerre durant son tournage dans la jungle et cela se voit à chaque instant, notamment sur des gestes anodins de certains acteurs comme la rapide toilette du personnage de Perrin dans le village (un geste qu'on devine quotidien sur le tournage).

Là où beaucoup de cinéastes tentent de mêler documentaire et film de fiction au détriment de leur histoire, Schœndœrffer n'oublie jamais que son récit, et notamment la relation entre ses deux personnages principaux (relation gradée entre un jeune supérieur arriviste et un vieux baroudeur attachant qui va se muer en amitié véritable), fait véritablement la force de son film. La forme ne suscite donc jamais l'ennui, puisqu'elle est au service d'une histoire belle et tragique, et même si le récit possède quelques passages répétitifs (compréhensible puisque tout est question d'une longue marche dans la jungle), il sait néanmoins délivrer quelques moments de grâce, comme tout ce passage où l'on cherche à avoir une livraison de vivres par avion ou bien tout simplement ce final nihiliste. Mais là où le film se révèle le plus intéressant, c'est bien entendu dans son message osé pour l'époque (le film sort alors que la Guerre d'Algérie reste encore fraîchement dans les mémoires). Ainsi, La 317ème Section est le moyen pour Schœndœrffer de confronter des hommes défenseurs des valeurs coloniales auxquels plus personne ne croît. Des hommes perdus dans le temps aussi bien que dans la jungle et qui sont finalement voués à disparaître quoi qu'il arrive. Un film fortement pessimiste donc, sûrement très représentatif de ce que l'Indochine a pu être pour des hommes comme Schœndœrffer. Niveau interprétation, Bruno Cremer vole véritablement la vedette avec un rôle presque autobiographique, Jacques Perrin, malgré une diction un peu trop forcée, s'en sort plutôt bien et à le mérite de posséder quelques scènes vraiment très belles. Un film de guerre français hautement recommandable donc, certainement le meilleur avec L'Ennemi Intime de Siri.

NOTE : 7,5/10