Jason Bourne : l'héritage |
Réalisé par Tony Gilroy |
4/10 |
Synopsis
De Treadstone est né "Outcome", dont Aaron Cross est un des six agents. Sa finalité n’est plus de fabriquer des tueurs, mais des hommes capables d’assurer isolément des missions à haut risque. En dévoilant une partie de cette organisation, Jason laissait derrière lui un "héritage" explosif : compromis, les agents "Outcome" sont désormais promis à une liquidation brutale. Effacés à jamais pour que le "père" du programme, le Colonel Byer puisse poursuivre ses sinistres activités.
Une gigantesque chasse à l’homme commence, et Cross, devenue sa première cible, n’a d’autre recours que de retrouver et gagner la confiance de la biochimiste d’"Outcome", Marta Shearing, elle-même menacée de mort…
Critique
Un film qui est donc la suite de la trilogie de Jason Bourne, mais qui n'a en fait pas grand chose à voir, même si le scénariste tente de mêler l'histoire avec les épisodes précédents. Matt Damon laisse donc tomber ce personnage au profit de la valeur montante Jeremy Renner, donc on a tout pour faire un blockbuster bankable à la 007.
Hélas, les producteurs hollywoodiens tentent ici un meli melo plutôt bordélique, un film fourre tout de scènes déjà vues dans des films à succès. Ainsi, on retrouvera une bataille dans la neige avec les loups façon "the grey" ou encore une course poursuite dans des bidonvilles façon" Mission Impossible" ou Fast and furious 5", mais ces séquences sont très en dessous des espérances des spectateurs avec un dénouement prévisible systématique.
Coté scénario, on compte une bonne moitié de film qui plombe bien le rythme en présentations inutiles et fort peu passionnantes du nouvel Agent "Aaron". Une longue pérégrination polaire avec des exercices de survie qui montre que ce nouvel agent est indestructible, brillant, et imbattable mais au passé mystérieux d'un soldat traumatisé, quelle originalité ! On a droit à une succession de clichés avec la théorie du complot, des expériences scientifiques secrètes et déontologiquement discutables.
Parmi les agents de l'ombre qui tirent les ficelles, Edward Norton en agent manipulateur qui tente de retrouver l'agent Aaron. On assiste à une surenchère de recherches interminables à travers le globe utilisant toutes les dernières technologies. Norton est plutôt transparent mais son rôle étant réduit à rester dans un bureau et à gueuler sur ses sous fifres, pas évident de s'imposer.
Le film souhaite nous faire voyager à la James Bond et tente de varier les ambiances, ainsi on a droit à la montagne, à l'Asie et ses bidonvilles, une séquence dans un laboratoire de recherche et une autre dans les bois. Hélas, tout celà ne fait en aucun cas rêver, en plus du ton hyper sérieux du film, le tout forme un glaçon redoutable et aucune empathie ne se dégage des héros, on laisse le film se dérouler sans avoir d'affinités pour personne.
Le long métrage est assez bavard en explications pour faire intello, et là dessus on en a pour son argent. Coté action, le coté présentation et bla-blas superflus font qu'il doit y avoir 3 grosses scènes d'action, ce qui fait peu pour un film du genre.
Seule la poursuite en moto qui est un peu plus longue, et plus soutenue en intérêt remonte le niveau général du film mais c'est aussi du réchauffé et rempli d’invraisemblances.
Jeremy Renner qui endosse le costume du nouvel espion n'est pas à la hauteur surtout en dehors des scènes d'action, ne dégageant aucun charme, et plutôt renfermé. Rachel Weisz tire un peu plus son épingle du jeu mais manque de crédibilité en scientifique (surtout dans les manips spécifiques).
Coté réalisation, c'est un peu mieux que le Bourne II par exemple, mais il y certaines scènes totalement ratées où on perçoit des mouvements et de bouts de bras mais on ne sait pas ce qui s'y passe !
Long métrage qui manque d'originalité avec ses méchants interchangeables, et un héros antipathique rigide comme un terminator. Une franchise épuisée qui a la Redondance dans la peau avec ce pèle-mèle bien brouillon.