Salon Kitty - Tinto Brass - 1976
Quelques mois après le début de la Seconde Guerre mondiale, le Troisième Reich reprend en mains le plus luxueux des bordels berlinois, le Salon Kitty, dont la vocation n'est plus uniquement de pourvoir aux fantasmes de sa clientèle, mais de l'espionner, de lui soutirer des confidences. Surtout lorsqu'il s'agit de dignitaires étrangers, d'hommes d'affaires et d'officiers allemands. Chargé, dans l'ombre, de diriger l'établissement, Wallenberg, un nazi arriviste, sélectionne les filles les plus belles et les plus fanatiques. À la fois prostituées et espionnes, elles remplissent parfaitement leur mission. Du moins jusqu'au jour où l'une d'entre-elles, Margharita, tombe amoureuse d'un Capitaine de la Wehrmacht hostile à Hitler3 ans avant de nous offrir le péplum le plus sulfureux de l'histoire du cinéma, Tinto Brass livrait son autre gros morceau de cinéma en s'attaquant cette fois ci à la nazisploitation.
Le film n'est pas commencé depuis 10 minutes qu'il propose déjà une scène d'orgie entre des officiers SS et une belle brochette de femmes, nouvelles arrivées aux jeunesses hitlériennes, avant de déboucher sur une seconde étape de recrutement où, les jeunes recrues féminines sont contraintes de coucher avec toute sorte de "freaks", l'idée étant de mètre à l'épreuve les facultés d'adaptation de ces femmes et donc, par la même occasion, leurs capacités en tant qu'espionnes.
Étonnement, le métrage se montre relativement soft dans l'érotisme, alors s'il est clair que c'est pas du film qui va passer sur TF1 le dimanche soir on est quand-même loin des débordements pornographique d'un
Caligula, ici il y a peu de gros plans, aucune scène de pénétration et aucun sexe masculin ne sera filmé en érection. Mais ce n'est pas une mauvaise chose, les responsables ayant apparemment fait le choix de se concentrer principalement sur l'histoire et de ne pas en montrer plus que le nécessaire. Il y a juste le traitement nécessaire pour donner de l'authenticité au métrage mais sans jamais tomber dans la gratuité.
Une des grande force du film, qui fait que tout cela fonctionne, c'est son casting, des officiers SS aux prostitués espionnes, les acteurs et actrices se montrent tous très convaincants et semblent réellement impliqués dans leurs rôle et personnellement mon coup de quéqu... coeur sera pour le personnage joué par la sublime Teresa Ann Savoy ( la soeur de Malcom McDowell dans
Caligula. Putain cette actrice je la kiffe grave, avec son regard de tigresse, insoumise ( en tout cas moralement ) et orgueilleuse...Rah ouais, moi c'est quand elle veut... À coté de ça j'veux bien faire l'impasse sur une toison velue, des ptites touffes sous les bras et quelques poils au cul...
Mais je m'égare un peu...
De toutes façons elle en aime un autre que moi
, et ouais, car dans tout ce tourbillon de sexe, de violence et de course au pouvoir ( qui domine les esprits, bien plus que les idées politique ou l'intégrité en vers un parti ), elle rencontrera l'amour l'espace d'un instant et par la même occasion elle sera pour la première fois confrontée à la peur, celle de perdre l'être aimé.
Le film se montre souvent très beau. Triste, cruel et quelque peu désespéré mais tout même beau et finalement bien plus proche d'un Paulo période hollandaise que d'un cinéma d'exploitation racoleur comme ce pouvait être le cas dans bon nombre de pellicules de l'époque.
Une bien belle réussite.
8/10